Source : Météo Sahel Novembre 2024

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Au début du mois de novembre, l’affaire des deux avocats enlevés refait surface. Dans le dernier numéro de la Météo Sahel, il a été fait état de leur enlèvement le 10 octobre sur la RN1 vers Bobo. Ils sont finalement libres de leurs mouvements après avoir passé près d’un mois entre les mains des terroristes. Ce cas d’enlèvement a grandement inquiété les populations qui étaient déjà terrifiées par l’insécurité endémique dans beaucoup de localités du pays. Avec la multitude d’attaques terroristes, les dirigeants de la transition semblent durcir les dispositions juridiques. En effet, la peine de mort qui avait été abolie par les autorités civiles sous Kaboré en 2018 refait surface et est susceptible d’être réintégrée dans la législation burkinabé. D’après le ministre de la Justice, Rodrigue Bayala, les discussions sont en cours et la question devrait être incluse dans le projet de réforme du code pénal. Pour le moment, les contours de ce projet ne sont pas encore dessinés par les autorités. Beaucoup d’organisations de droits humains ayant lutté pour l’abolition définitive de la peine de mort, considèrent cette décision comme un recul.

Dans ce contexte, conscients de la porosité des frontières et du caractère transfrontalier du terrorisme, Ouagadougou et Cotonou se sont alliés pour faire face à la menace persistante. En effet, les deux pays ont pris l’engagement de renforcer leur collaboration pour contrer la menace terroriste dans leurs régions frontalières. Face à la presse, le ministre de la Défense burkinabè, a indiqué que “cette collaboration est une réponse directe aux préoccupations des citoyens”. Ils vont ainsi déployer des dispositifs conjoints de sécurisation et se partager les renseignements afin de mieux lutter contre le phénomène. Il est à noter que depuis des mois, les attaques terroristes continuent toujours de troubler la tranquillité des populations.

Les autorités sont toujours déterminées à en découdre avec ces « malfrats » et à reconquérir les territoires perdus. Ainsi, s’adressant à la nation le 4 novembre à l’occasion de la solennelle levée des couleurs, le capitaine Ibrahima Traoré a tenu à rappeler que “la période de sensibilisation est révolue et qu’il est temps d’agir avec rigueur”, tout en appelant solennellement les citoyens à la culture de la dénonciation. Dans les régions du Sahel burkinabé et dans les villages de l’est du pays, plusieurs terroristes ont été tués par des frappes aériennes de l’armée. 

Pendant ce temps, l’armée nationale a entrepris une grande opération dans la période du 14 au 20 novembre qui a causé de lourdes pertes dans les rangs des groupes terroristes.. Parallèlement, le 6 novembre passé plusieurs terroristes ont été neutralisés à Priwé et Daboura dans la province du Banwa. Des armes et du matériel de combat ont également été saisis par la même occasion d’après l’agence burkinabè de presse.

Ainsi, le Burkina Faso est toujours sous pression sécuritaire malgré les actions des nouvelles autorités qui ont fait de la lutte contre le terrorisme leur priorité. Durant le mois de novembre, des villages de la zone de Solenzo ont subi des attaques terroristes d’une rare violence, conduisant à plusieurs morts. En réaction au manque de sécurité dans la zone, les populations ont exprimé leur colère le 25 novembre pour exiger de la part des autorités le retour au calme. Elles estiment que les FDS ne sont pas très présentes à leurs côtés pour assurer leur sécurité. Une autre manifestation a eu lieu quelques jours avant, le 19 novembre, dans le nord-est du pays pour demander un “renforcement” de la sécurité et un “ravitaillement” de deux communes qui se trouvent sous blocus djihadiste. Il s’agit de Sebba et Solhan, qui vivent depuis plus d’un an en présence des groupes terroristes qui sèment la terreur.

Sous un autre registre, 15 officiers ont été radiés pour tentative de déstabilisation du pays, parmi lesquels, l’ancien président Damiba qui a été renversé par l’actuel régime. Ce dernier se trouve actuellement au Togo, avec ses présumés “complices”, accusé d’être “de connivence avec une puissance étrangère” ou “des groupes terroristes visant à déstabiliser le Burkina Faso” et “d'atteinte grave à la dignité du militaire”. Ces accusations pourraient accélérer le processus de son extradition au pays et son jugement pour ces faits graves d’atteinte à la sûreté de l’Etat.

Par ailleurs, le gouvernement a jugé nécessaire de geler les biens et les ressources économiques de plus d'une centaine de personnes physiques et morales et une interdiction de sortie du territoire sur une période de 6 mois renouvelables. Ces mesures concernent l’ancien président Damiba et plusieurs personnalités et acteurs du privé “proches” de l’ancien régime. Dans ce dossier qui a secoué la toile, les FDS auraient refusé une importante somme décaissée pour déstabiliser le pouvoir. En effet, au courant de ce mois, un homme a voulu corrompre des membres des forces armées avec une mallette de 5 milliards de FCFA et a finalement été arrêté et soumis à l’interrogatoire. L’argent a été versé au trésor public.

Sur le plan de la coopération sécuritaire, le Burkina Faso est dans une logique de se tourner résolument vers la Russie, tournant ainsi le dos à ses partenaires traditionnels en matière de coopération militaire. D’après le chef de la diplomatie burkinabè, la Russie convient le mieux au peuple burkinabè au regard des perspectives dans le contexte d’insécurité grandissante.

 

 

 Source : Sahel weather Novembre 2024 

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On November 6, President Adama Barrow decided to drop his civil suit against The Voice newspaper, whose two journalists had accused him of having chosen businessman Mohamed Jah as his successor. This resolution of the situation despite the lawsuit was reached following a meeting between the President and a joint delegation from the media fraternity. President Barrow did not fail to stress that his primary intention was only to remind journalists of their sense of responsibility and respect for professional ethics. The media delegation welcomed the President's gesture, which helped consolidate press freedom. As for the management of the daily The Voice, they appreciated the President's wisdom and regretted that his publication had caused harm.

On the other hand, on November 30, the Gambia Action Party (PAG) described President Barrow's remarks about the elders of the Lower River region as divisive, as he, as Head of State, must not take one tribe as a reference to the detriment of another, in order to avoid undermining national unity and harmony at a time when ethnic diversity is valued as a guarantee of lasting peace. In the batch of reactions to President Barrow's remarks, his main supporter, the National People's Party (NPP), welcomed the Head of Government's statement as “a call for collective progress”.

The United Democratic Party (UPD) tour scheduled for November 28 was officially postponed, according to its press release. The party regretted that the necessary authorization for this tour had not been issued, on the grounds that it was impossible for the police to manage this event at the same time as “Meet the People”, a tour by President Barrow, according to the Inspector General of this security corps. Meanwhile, members of the National Assembly raised concerns about the 70% increase in the budget for the “Meet the People” tour during the debate on the Public Finance and Accounts Committee's (FPAC) report on revenue and expenditure estimates for 2025. As a result, the Hon. Yahya Sanyang, MP for Latrikunda Sadiji, considered the increase ill-advised against a backdrop of budget cuts to ministries such as health and education. However, for NAM MP Sabach Sanjal, the increase is “worthwhile” because listening to and discussing with the people is a constitutional mandate.

 

Source : Météo Sahel Novembre 2024

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Le 6 novembre dernier, le Président Adama Barrow a décidé d’abandonner ses poursuites civiles contre le journal The Voice dont deux journalistes l’accusaient d’avoir choisi l’homme d’affaires Mohamed Jah, pour sa succession. Ce dénouement de la situation malgré le procès intenté a été obtenu à la suite d’une réunion entre le Président et une délégation conjointe de la fraternité des médias. Le Président Barrow n’a pas manqué de souligner que son intention première était seulement de rappeler aux journalistes le sens de la responsabilité et le respect de l’éthique professionnelle. Ainsi, la délégation des médias s’est magnifiée de ce geste du Président qui participe à consolider la liberté de la presse. Quant à la direction du quotidien The Voice, elle a apprécié la sagesse du Président et a regretté que sa publication ait causé du tort.

D’autre part, ce 30 novembre, le Parti d’action de la Gambie (PAG) a qualifié les propos du Président Barrow sur les anciens de la région de Lower River, de sources de division car le Chef d’Etat qu’il est ne doit point prendre pour référence un tribu au détriment d’une autre afin d’éviter de fragiliser l’unité et l’harmonie nationales à l’heure de la valorisation de la diversité ethnique comme garantie d’une paix durable. Dans le lot de réactions sur les propos du Président Barrow, son principal soutien, le Parti national du peuple (NPP), a positivement accueilli la déclaration du Chef de Gouvernement dans laquelle il voit « un appel au progrès collectif ».

Par ailleurs, la tournée du Parti démocratique uni (UPD) qui était prévue le 28 novembre, fut officiellement reportée, a-t-on pu lire dans son communiqué. Le parti a regretté la non délivrance de l’autorisation nécessaire pour cette tournée sous le motif de l’impossibilité pour la police de gérer cet évènement en même temps que le « Meet the People », une tournée du Président Barrow, selon l’Inspecteur général de ce corps de sécurité. Par ailleurs, des membres de l’Assemblée nationale ont relevé leurs préoccupations quant à l’augmentation de 70% du budget de la tournée « Meet the poople » lors du débat sur le rapport du Comité des finances et des comptes publics (FPAC) sur les estimations des recettes et des dépenses pour 2025. De ce fait, l’honorable Yahya Sanyang, député de Latrikunda Sadiji, a jugé malvenue cette augmentation dans un contexte de réduction du budget consacré aux ministères comme ceux de la santé et de l’éducation. Toutefois, pour un député de NAM de Sabach Sanjal, cette augmentation « en vaut la peine » parce qu’écouter le peuple et discuter avec lui, constituent un mandat constitutionnel.

Source : Sahel weather Novembre 2024 

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On the occasion of the 64th anniversary of Mauritania's independence on November 28, President Ghazouani announced the forthcoming organization of an inclusive, frank and responsible political dialogue, with a view to wide-ranging consultations. With this in mind, he stated that he was “extending a hand to the opposition and the majority” in preparation for this dialogue, which will focus on national unity, social cohesion and consolidation of the democratic system. The Mauritanian President also stressed the need to find “a new mechanism and a new methodology” to guarantee the success of this dialogue at all levels. However, for some observers, the opposition is facing up to its responsibilities and is expected to formulate concrete proposals for a social project for a united Mauritania. With this in mind, Hamadi Sid El Mokhtar, President of the Institution de l'Opposition Démocratique (Democratic Opposition Institution), a grouping of opposition parties, said he had discussed their role in the dialogue with Prime Minister Mokhtar Ould Djay.

On Sunday November 10, the Minister of Foreign Affairs, African Cooperation and Mauritanians Abroad, Mohamed Salem Merzoug, represented Mauritania at the first edition of the Africa-Russia Ministerial Forum in Sochi. The Mauritanian Minister conveyed the words of his Head of State, no less than the current Chairman of the African Union, who was keen to advocate the integration of the African Union's Agenda 2063 into all partnerships in order to better promote sustainable development, after recalling the importance of cooperation between Africa and Russia. For his part, Russian Foreign Minister Sergei Lavrov expressed his commitment to implementing concrete actions to achieve the objectives of the meeting and “set the record straight” on priority international issues.

In its strategy of broadening cooperation with African countries, and in its desire to make its presence felt on the continent at the heart of a positioning war between Western powers and Asian countries, Russia is taking a major step forward with the organization of this ministerial forum, which will help to strengthen already strong Russian-African cooperation, particularly in the fields of technological modernization, education and economic transformation.

Source : Météo Sahel Novembre 2024

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À l’occasion du 64e anniversaire d’indépendance de la Mauritanie, le 28 novembre dernier, le Président Ghazouani a annoncé l’organisation prochaine d’un dialogue politique inclusif, franc et responsable, en vue de larges concertations. C’est dans cette logique qu’il a affirmé « tendre la main à l’opposition et à la majorité » pour bien préparer ce dialogue qui sera axé sur l’unité nationale, la cohésion sociale et la consolidation du système démocratique. Le Président mauritanien n’a pas également manqué de rappeler la nécessité de trouver « un nouveau mécanisme et une nouvelle méthodologie » qui permettra de garantir la réussite de ce dialogue sur tous les plans. Toutefois, pour certains observateurs, l’opposition est mise devant ses responsabilités et attendue dans la formulation de propositions concrètes pour un projet de société d’une Mauritanie unie. Dans cette perspective, le Président de l’institution de l’opposition démocratique, une structure qui regroupe certains partis d’opposition, Hamadi Sid El Mokhtar, a déclaré avoir échangé avec le Premier Ministre, Mokhtar Ould Djay, de leur rôle dans le dialogue.

 

Par ailleurs, le dimanche 10 novembre, le Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Mauritaniens de l'Extérieur, M. Mohamed Salem Merzoug, a représenté la Mauritanie à la première édition du Forum ministériel Afrique-Russie à Sotchi. Le ministre mauritanien a transmis les mots de son Chef d’État, non moins Président en exercice de l’Union Africaine, qui a tenu à plaider pour l’intégration de l’Agenda 2063 de l’Union africaine dans tous les partenariats afin de mieux promouvoir le développement durable, après avoir rappelé l’importance de la coopération entre l’Afrique et la Russie. Pour sa part, le Ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a témoigné son engagement dans la mise en œuvre d’actions concrètes afin que les objectifs de la rencontre soient atteints et « mettre les pendules à l'heure » sur les questions internationales prioritaires.

 

Dans sa stratégie d’élargissement de la coopération avec les pays africains et dans sa volonté de marquer davantage sa présence sur le continent au cœur d’une guerre de positionnement entre les puissances occidentales et les pays asiatiques, la Russie amorce un tournant majeur avec l’organisation de ce forum ministériel qui participe au renforcement de la coopération russo-africaine, déjà très forte, notamment dans les domaines de la modernisation technologique, de l'éducation et de la transformation économique.

Source : Sahel weather Novembre 2024 

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In Togo, the transition from a presidential to a parliamentary regime has sharply divided the political class, exasperating the political tensions that led the opposition to boycott the 2018 legislative elections. These contested legislative elections, followed by a wave of protests organized by the C14 (Coalition of 14 opposition parties), resulted in arrests for “disturbing public order” and “attempting to undermine state security”.

These arrests, together with the restriction of Togo's political space, have prompted some human rights activists to warn that democratic gains are being rolled back in the country. Moreover, most of the demonstrators arrested during these popular protests have been in prison for nearly 6 years without trial, and the state of health of one of them is worrying, according to the Association of Victims of Torture in Togo (Asvitto). For some time now, the case of these “political detainees” has been mobilizing various players in the country and internationally for their release. In addition, the change of political regime introduced by the government at the beginning of the year, from a presidential to a parliamentary system, has once again divided the Togolese political scene. Part of the opposition and civil society consider this change, which was not adopted by referendum but rather by parliament, as a constitutional coup d'état. This tense political context, with its economic challenges, followed by a youthful quest for better living conditions and a security situation in the north of the country with recurrent jihadist incursions, places Togo at a crossroads, even if the government is taking “major decisions” with decentralization policies aimed at “bringing decision-making bodies closer to local populations”.