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Radicalisation des jeunes au Sénégal : Rosso, entre déficit de scolarisation et rejet de « l’Education nationale » Spécial

En mars 2018, Timbuktu Institute a rendu public son rapport sur Les facteurs de radicalisation dans les zones frontalières du Sénégal et de la Mauritanie, Rosso-Sénégal étant le champ d’investigation.
Dans ce rapport, l’équipe de Timbuktu a tenté d’explorer la possible corrélation éventuelle entre le phénomène de l’extrémisme et le déficit d’éducation qui caractérise souvent ces jeunes des régions périphériques.  En ce sens, l’enquête quantitative a constaté que 29% affirment n’avoir pas été scolarisés, et 47,3% le sont dans l’école française dite « occidentale. Enfin, le reste est ventilé entre les écoles coraniques et les autres dites « franco-arabes ».

L’enseignement religieux a un fort ancrage dans cette région, foyer important de la confrérie Tijaniyya et l’une des premières zones de pénétration de l’Islam dans le pays. À la question « Enverrez-vous votre enfant exclusivement à l’école coranique ? », 85% des parents répondent par l’affirmative. 65% y associeront la fréquentation de l’école publique comme c’est le cas, d’ailleurs, pour nombre de familles sénégalaises musulmanes. Ceci peut paraitre paradoxal dans le sens où la perception de l’école publique y reste largement mitigée sachant que seul le tiers des jeunes (33,4%) se dit « très satisfait » de l’enseignement public, et 43,3% d’entre eux se déclarent « moyennement satisfaits ».