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LES SOUDANAIS RESTENT VULNERABLES A LA COVID-19

Malgré un climat de suspicion générale en Afrique, les Sahéliens sont de plus en plus conscients des dangers causés par la pandémie de COVID-19. Pourtant, les populations du Sahel Occidental, du Bassin du Lac Tchad, et en particulier du Soudan, restent vulnérables à la maladie. C’est le résultat d’une étude menée par le Timbuktu Institute et Sayara International en décembre 2020.
Les données de cette enquête montrent que le Soudan est plus vulnérable à la COVID-19 que le Sahel Occidental et le Bassin du Lac Tchad. 52% des personnes interrogées au Soudan pensent que leur communauté ne gère pas bien la COVID-19, contre environ 20% au Sahel occidental et dans le Bassin du Lac Tchad.
Selon les entretiens réalisés au Soudan, cela est en partie dû à une campagne de sensibilisation à la COVID-19 menée par le gouvernement qui a utilisé des termes complexes et incompréhensibles par la majorité des Soudanais.


Parmi les personnes interrogées, plusieurs ont nié l’existence de la COVID-19. Les récits trompeurs les plus courants qui circulent au Soudan soutiennent que le virus a été fabriqué dans un laboratoire de recherche à Wuhan (Chine). Les populations ont également déclaré aux enquêteurs que la pandémie était une conspiration de leur gouvernement pour recevoir de l'aide étrangère ou que « la maladie est une rumeur pour couvrir les échecs du gouvernement » ou dans le but de « pousser les populations à un état de peur ».
De plus, les fausses croyances sur les traitements contre la COVID-19 abondent sur la toile soudanaise. 3% des personnes interrogées au Soudan pensent tout de même que la prière peut aider à prévenir la COVID-19. D’autres Soudanais croient que les piqûres de moustiques propagent la COVID-19, que les chaleurs tuent le virus et que les antibiotiques peuvent guérir la COVID-19. Enfin, beaucoup estiment que cette maladie est comparable à une grippe légère.


Bien que les personnes interrogées au Soudan soient de plus en plus informées et appréhendent davantage la mesure de la pandémie, elles n’ont pas changé de comportement pour autant. La plupart des populations n’est pas en mesure de respecter la distanciation sociale. Cela peut s'expliquer par le fait que la majorité des Soudanais vivent dans des maisons familiales, où les membres de la famille nucléaire et de la famille élargie cohabitent. De plus, il existe dans ce pays une grande proportion de très petites maisons dans les zones les plus pauvres à l'intérieur des villes, dans les périurbains et dans les zones rurales.
Au Soudan, seulement 62% des personnes interrogées savent que se laver les mains avec du savon aide à prévenir la propagation de la COVID-19, alors que 90% le savent dans les deux autres sous-régions (Bassin du Lac Tchad et Sahel occidental).

Le Timbuktu Institute, le CESTI et Sayara International ont mis en place une veille de l'opinion publique digitale concernant la pandémie de la COVID-19. Grâce à notre plateforme de veille, nous analysons des milliers de publications qui émanent des réseaux sociaux, des sites d'information et des blogs, et qui, chaque jour, sont diffusées dans 8 pays du Sahel (Sénégal, Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso, Cameroun, Tchad, Soudan).

 Soumettez-nous une information, les journalistes du CESTI la vérifieront.

Restez informés sur les actions et activités menées par le CESTI et le Timbuktu Institute pour combattre la désinformation au Sahel.

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