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USA : « Le retour en Afghanistan n’est pas le meilleur hommage aux victimes du 11 septembre »

Le triste anniversaire des attentats du 11 septembre coïncide, cette année, avec un contexte où l’idée d’un retour en force en Afghanistan agitée par l’Administration Trump, « préoccupe tous  les partisans de la paix et d’une meilleure solidarité entre les peuples surtout à l’ère des menaces transnationales », déclare le Dr. Bakary Sambe enseignant-Chercheur à l’université Gaston Berger de Saint-Louis, joint par la rédaction à cette occasion. Il rappelle que « des soldats américains s’y trouvent encore et qu’on espérait plutôt une désescalade ».
« Le monde se souviendra toujours avec tristesse et émotion de cet attentat meurtrier et barbare qui a changé la nature même du terrorisme ; ce mal du siècle qui instaure la vulnérabilité en partage au sein de la communauté internationale », soutient Bakary Sambe, directeur du Timbuktu Institute-African Center for Peace Studies.
Sambe rappelle que «pour rendre hommage aux victimes de tous les pays, aux Etats-Unis comme quotidiennement au Sahel, le monde entier doit, aussi, se mobiliser davantage contre le terrorisme qui n’épargne plus aucun territoire, une mobilisation qui doit contribuer à la promotion de la culture de la paix »
Rappelant que « les jeunes nés en 2001 sont ceux-là mêmes qui sont dans les collèges et lycées du Sénégal que nous parcourons, aujourd’hui, dans le cadre du Programme  « Educating for Peace » ; ils ont plus besoin d’une culture de la paix que de discours de guerre. Ils nous expriment plus l’envie d’un monde sans violence faisant bloc contre tous les extrémismes politique comme religieux »

Pour le coordonnateur de l’Observatoire des Radicalismes et Conflits religieux en Afrique (ORCRA), « le discours belliciste de Donald Trump ne rassure guère ». Il affirme que « Barack Obama avait pourtant fait des pas appréciables dans la pacification de la narrative américaine envers le monde musulman lors du discours historique du Caire dans l’enceinte même de l’Université d’Al-Azhar  et qui signait un nouveau départ allant jusqu’à la nomination d’une envoyée Spécial au monde musulman, Mme Sarah Pandith, à l’époque».

« Nous devons nous évertuer à ce que les tristes leçons du passé puissent servir dans le cadre de la construction et de la consolidation de la paix et il ne faudrait pas opposer le peuple américain au monde musulman. Ils gagneraient à mieux se connaître et à se respecter. Lors d’un voyage d’étude aux Etats-Unis (IVLP 2008), je m’étais rendu compte que l’urgence était plus de combattre ensemble une méconnaissance mutuelle par le dialogue et le respect. Une kalachnikov n’a jamais défait une idéologie; il faut plus d’écoles que de chars », rappelle Dr. Sambe.

Exprimant son inquiétude, il conclut que « toute surenchère militaire rappelant de mauvais souvenirs de l’ère Bush serait dommageable pour les relations et la coopération nécessaire entre les Etats-Unis et le monde musulman qui sont, tous les deux, aussi interpellés par le même défi du terrorisme ».

Source: dakaractu.com