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La JICA et la coopération au développement : Qu’en pensent les populations locales ? Spécial

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Présente en Afrique depuis l’ère post-indépendance et plus intensivement à partir des années 90, le Japon cherche depuis lors à édifier un partenariat de choix avec les pays africains. C’est ce qui explique la création en 2003, de la JICA (Agence Japonaise de Coopération Internationale), sur les cendres de l’ancien organisme de coopération du même nom. Dans la récente étude menée par le Timbuktu Institute sur les perceptions locales des coopérations sécuritaires au Sahel et en Afrique de l’Ouest et qui a couvert la Côte d’Ivoire, le Niger, le Sénégal et le Togo, les perceptions sur la JICA laissent entrevoir un certain déficit de communication et une méconnaissance de son action. L’agence japonaise semble pâtir à la fois d’un défaut de visibilité et d’une méconnaissance de son action.

D’une manière générale, les résultats globaux du graphique ci-dessous, montrent que l’écrasante majorité des personnes interrogées ne voient pas d’aspects positifs de cette coopération au développement. Concernant la JICA (Agence Japonaise de Coopération Internationale), elle est l’une des institutions bénéficiant le moins de réponses positives (19 %) quant à sa politique centrale, loin derrière par exemple les traditionnels partenaires tels que l’USAID (42%), du FMI (33%) et de l’AFD (32%). Née le 1er octobre 2003, la JICA actuelle est le fruit d’un remodelage de l’ancien organisme semi-gouvernemental fondé en 1974, portant le même acronyme. Même si la coopération entre l’Afrique et le Japon n’est pas aussi importante qu’avec les partenaires occidentaux, elle reste bien dynamique. En témoigne, la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) dont la première édition a lieu en 1993. Toutefois, les résultats de l’étude laissent à penser que la coopération entre l’Afrique et Japon semble méconnue.

 

Par ailleurs, une grande majorité (81%), déclare ne pas connaître les aspects positifs de la coopération de la JICA avec leur pays (graphique 67). Ce résultat semble plus s’agir d’une méconnaissance que d’un jugement négatif sur les activités de la JICA. Pourtant, l’agence japonaise accompagne nombre d’États africains dans les domaines de l’éducation, la santé, l’agriculture entre autres à travers ses programmes et projets, en l’occurrence ces dernières années. Au Togo, les résultats apparaissent plus inquiétants ; 90% ont apporté une réponse négative à cette question sur les aspects positifs du partenariat avec cette agence japonaise de coopération (graphique 68).

 

Cet article est une version reprise et adaptée de certaines conclusions du rapport intitulé « Sahel - Afrique de l'Ouest : Les coopérations sécuritaires et de développement à l’épreuve des perceptions locales », publié par le Timbuktu Institute, le 16 janvier 2025.