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La Secrétaire Exécutive Adjointe de la Commission Nationale Electorale (CNE), Idrissa Diallo, a annoncé ce jour 6 Juin 2023, que les résultats provisoires des élections seront publiés le 7 du mois en cours, mercredi prochain.
Il a assuré que pendant les opérations précédant le vote, il n'y a eu aucune situation susceptible d'entraver le processus.
"Nous avons assisté au processus de vote avec des journalistes, des partis et des coalitions de partis, des organisations de la société civile et des observateurs internationaux, qui ont surveillé et suivi, étape par étape, le déroulement du scrutin. Certaines d'entre elles étaient infondées et non pertinentes, tandis que d'autres, liées à du matériel électoral non sensible, ont été rapidement et correctement traitées", a-t-elle déclaré.
Mme Diallo a indiqué que la CNE a été confrontée à deux ou trois situations qui méritaient une attention particulière, à savoir la situation d'électeurs dont les noms ne figuraient pas sur les listes électorales mais qui étaient titulaires d'une carte d'électeur, un fait constaté dans certains districts du secteur autonome de Bissau.
Cependant, il ne s'agit pas seulement de problèmes informatiques, mais plutôt d'un manque de diligence de la part des électeurs qui n'ont pas profité de la période de réclamation pour permettre la correction de certaines irrégularités et omissions qui auraient pu être constatées pendant la période d'inscription de ces électeurs.
"La CNE a utilisé les médias pour exhorter la population à rester calme, sereine et vigilante afin que les principes et les valeurs d'intégrité électorale, défendus par la Commission Nationale Electorale, puissent être préservés en tant qu'acquis démocratiques. Nous pouvons donc affirmer que les élections se sont déroulées dans une atmosphère de cordialité, de coopération et de solidarité entre les parties, et que les bases d'une élection ordonnée et pacifique ont été jetées", a-t-elle déclaré.
Force est de constater que selon des sources dignes de foi, le taux de participation est estimé à 70%.
Timbuktu Institute - African Center for Peace Studies et la Fondation Konrad Adenauer procèdent jeudi à la présentation de l’étude intitulée « Défis transnationaux et sécuritaires aux frontières Guinée-Mali-Sénégal : entre vulnérabilités et résilience. Cas de la région de Kédougou ». La cérémonie de présentation se tiendra à la Maison de la Presse. Elle verra la présence notamment des représentants de l’État du Sénégal, du corps diplomatique, de la presse nationale et internationale. « Elle sera l’occasion d’échanger sur la méthodologie adoptée, les tendances générales de l’étude afin de proposer des pistes de réponses face aux défis transnationaux et sécuritaires qui existent dans la localité de Kédougou », souligne le communiqué. Il rappelle que « cette étude s’inscrit dans le cadre des activités de recherche et de veille du Timbuktu Institute-African Center for Peace Studies », avec l’objectif d’analyser les leviers de résilience communautaire dans les zones frontalières face aux menaces de la sous-région ».
Source: APS
Le monde actuel est particulièrement marqué par une plus forte expression des forces et mouvements religieux sur la scène politique et internationale. Ce phénomène s’inscrit dans un contexte global et a pu être accentué par les récents bouleversements géopolitiques, tellement la religion demeure un facteur de sens, notamment en Afrique et dans les sociétés du Sud de manière générale.
Dans un monde caractérisé par les crispations identitaires et une certaine fluctuation de l’identité culturelle, les appartenances religieuses sont, non seulement revendiquées, mais instrumentalisées par les acteurs politiques institutionnels comme « ordinaires ».
En même temps, sur le continent africain, on assiste à une profonde mutation du rapport au religieux aussi bien à travers l’émergence de mouvements et d’opinions religieuses diverses que par l’affichage de plus en plus marqué des appartenances. Ainsi les revendications identitaires comme les rivalités politico-ethniques empruntent, très souvent, le biais religieux au regard de l’efficacité des symboles constamment manipulés, réinterprétés et redynamisés.
Ces faits sont combinés aux effets de la transnationalité des acteurs et à la globalisation du croire. Mais, paradoxalement, on assiste aussi à la fragmentation et à l’émiettement à l’extrême des modes de religiosités. En Afrique, la faiblesse des États, la non-viabilité des entités politiques accentuent les risques d’affrontements intercommunautaires surtout avec la « déterritorialisation » des modes d’appartenance et la mondialisation des communautés ainsi que des causes et revendications politico-religieuses.
De plus, le continent n’est pas à l’abri des nouvelles idéologies et doctrines religieuses usant de la violence sur fond d’un radicalisme cachant, dans bien des cas, des frustrations politiques et économiques dues à l’inégale répartition des ressources et des conditions socio-économiques ne favorisant pas un cadre apaisé de gouvernance.
Le Mali en pleine crise institutionnelle doublée d’un irrédentisme ethnico-religieux fait suite à une longue évolution socio-historique ayant favorisé l’ancrage d’idéologies telles que le salafisme le wahhabisme au Nord du Nigeria et dans la corne de l’Afrique et sur la bande du Sahel.
Les derniers développements dans le Sahel, les affrontements intercommunautaires sur fond de différends religieux (Nigeria, Cameroun, Tchad) ainsi que les nombreuses crises qui couvent dans d’autres régions remettent à l’ordre du jour la nécessité d’appréhender le facteur religieux et son impact dans la marche de nos sociétés sous toutes leurs dimensions. Cela s’avère d’autant plus nécessaire surtout que les études sur le fait religieux dans de nombreux pays de la Sous-région n’ont pas connu de renouvellement paradigmatique alors que de profondes mutations traversent les sociétés africaines et affectent la nature du rapport aux religions et de leurs fonctions sociopolitiques.
L’importance et l’enjeu de tels phénomènes appellent nécessairement à une attention particulière de la part des chercheurs et des décideurs. La complexité et la sensibilité de ce sujet au cœur des préoccupations universitaires mais surtout des États et organisations internationales, exigent une meilleure compréhension des enjeux, la mise sur pied d’une méthodologie et d’une approche spécifiques, construites par des chercheurs et experts africains imprégnés des réalités.
Objectifs
Mais l’Observatoire des radicalismes et conflits religieux en Afrique est surtout le lieu de production de connaissances endogènes dans une démarche, à la fois, d’opérationnalisation des savoirs mais aussi de renforcement des capacités des acteurs étatiques comme des organisations internationales.Dans cette perspective, l’Observatoire produit de l’expertise mobilisable dans les actions gouvernementales, régionales et internationales sous forme de consultance.
Répondant, en même temps, à la quête de repères et de ressources pour l’édification d’un nouveau monde basé sur le socle de la tolérance et du respect mutuel de la part des nouvelles générations africaines face à de multiples défis, Timbuktu Institute se veut un cadre de production de connaissances endogènes, d’échanges et de diffusion autour d’une contribution africaine à la promotion et à la consolidation des valeurs universelles de paix. Pour la réalisation d’une telle ambition portée par une nouvelle génération africaine assumant son passé riche de ses métissages et brassages, consciente de son rôle présent en faveur de la paix et de la stabilité ainsi que de sa responsabilité historique pour un meilleur avenir, Timbuktu Institute se veut un cadre ouvert, inclusif et pluridisciplinaire. Pour ce faire, l’Institut est conscient des difficultés liées aux contraintes politiques, socioreligieuses, culturelles, et à un contexte international et régional où foisonnent les zones de tensions et les crises multiformes.
Au regard des enjeux multiformes, dans un contexte international et régional lourd de risques et de défis liés à la sécurité, au développement, à la résorption des inégalités conflictuelles conformément à la philosophie globale de réalisation des objectifs de développement durable, Timbuktu Institute a voulu inscrire sa démarche et son action dans le cadre d’une vision ainsi libellée :
« Un monde de paix et de justice durables où le vivre-ensemble se construit et se consolide par la recherche-action et le dialogue politique et communautaire inclusifs et permanent ».
Dans la conduite de sa politique de recherche-action, Timbuktu Institute noue des collaborations fructueuses pour une bonne communication entre les acteurs variés à l’échelle régionale et internationale. Cette démarche vise l’inclusivité des programmes et actions mises en place par les autorités nationales et régionales, pour plus d’efficacité à partir de la production de connaissances à visée, essentiellement, opérationnelle.
Pour développer ses axes programmatiques, Timbuktu Institute, fort de son expérience, compte mobiliser des compétences dans les différents domaines de son intervention pour constituer une masse critique avec des experts et chercheurs dans plus de 30 pays, spécialisés sur les phénomènes décrits plus haut. La recherche est déployée comme moyen de production de connaissances sur l’ensemble des variables en jeu au travers ces phénomènes
Conscients de la nécessité d’une approche holistique et de réponses multidimensionnelles aux nombreux défis liés au développement, la sécurité, la promotion des Droits humains, de la bonne gouvernance, de la réduction des inégalités conflictuelles, des extrémismes religieux et politiques, des intellectuels, chercheurs, acteurs de la société civile ont mis en place un Think Tank africain dénommé Timbuktu Institute.
Convaincus que la seule approche sécuritaire des conflits n’a jamais suffi à les éradiquer, différents acteurs issus, entre autres, du monde universitaire et de la société civile ont mis en place Timbuktu Institute pour privilégier un traitement pluridisciplinaire, ouvert et valorisant les ressources endogènes pour inspirer des méthodes innovantes de médiation et de résolution de crises en Afrique.
Ainsi, Timbuktu Institute sera créé le 28 avril 2016 et allie recherches, actions, plaidoyer et sensibilisation dans le but de promouvoir la paix, de prévenir et lutter contre toutes formes d’instrumentalisation des idéologies ou religions à des fins de violence et de conflits pouvant déstabiliser ou compromettre la paix et la stabilité des différents pays. De ce point de vue, l’Institut a voulu se distinguer d’autres centres et instituts dont les recherches sont uniquement orientées vers l’académisme classique, ne visant pas forcément à contribuer au changement. Les publications de Timbuktu Institute cherchent à accompagner et éclairer l’élaboration des politiques publiques et proposer des pistes exploitables par les acteurs, décideurs et partenaires internationaux.
La vision de Timbuktu Institute-African Center for Peace Studies, ainsi libellée, s’articule autour de 7 Axes programmatiques :
Axe 1 :
Prévention des conflits et des violences- y compris l’extrémisme violent- par la sensibilisation et le plaidoyer selon une méthodologie s’appuyant sur des résultats de recherche-action et l’ancrage communautaire des stratégies
Axe 2 :
Prévention des extrémismes de toutes natures pouvant conduire à la violence, au terrorisme et aux heurs intercommunautaires par une approche holistique et inclusive basée sur l’implication des populations locales, l’éducation et la sensibilisation à travers des méthodes innovantes incluant des stratégies médiatiques, digitales et culturelles etc.
Axe 3 :
Promotion de la culture de la paix par l’approche éducative et la valorisation des ressources endogènes, du patrimoine culturel et le renforcement de la résilience
Axe 4 :
Médiation et résolution des conflits par le dialogue inclusif favorisant l’implication efficiente et le leadership des femmes et des jeunes
Axe 5 :
Contribution active à la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) par une communication sociale axée sur l’innovation technologique et les stratégies digitales ainsi qu’une meilleure synergie des initiatives et un dialogue Sud-Nord constructif
Axe 6 :
Inclusion sociale des jeunes afin de réduire les vulnérabilités socioéconomiques exposant aux risques liés à la criminalité transfrontalière, la traite des personnes et la migration irrégulière
Axe 7 :
Education aux Droits humains et à la diversité culturelle afin de lutter efficacement contre les inégalités et les discriminations
Longtemps perçus comme en marge des épicentres et des bouleversements géopolitiques, les pays de la région se sont retrouvés au cœur des effets de la transnationalité des acteurs et des phénomènes d’insécurité avec la rupture de certains équilibres ayant affecté le Moyen-Orient et le Maghreb. Les Etats ouest-africains et du Sahel ont été ainsi, pour la plupart pris au dépourvu par le phénomène de la globalisation de la terreur et des violences idéologiquement justifiées. De ce fait, cette situation, loin d’être nouvelle, s’est greffée sur les multiples vulnérabilités socioéconomiques et a remis en surface les velléités qui jadis étaient réduites par des mécanismes endogènes, aujourd’hui, rudement affectés par les modèles étatiques centralisateurs.
Les effets d’une modernisation accélérée et souvent en dehors des cadres consensuels ont progressivement déconnecté les Etats des territoires et des demandes émanant de populations ne saisissant plus le sens du lien de citoyenneté et d’appartenance aux entités politico-nationales. Pendant ce temps, par le jeu de divers acteurs, les fibres identitaires, régionalistes, ethnoculturelles se sont suppléées aux modes d’adhésion dite légale-rationnelle. Cette réalité s’incrustera dans un nouveau schéma marqué par conséquences directes comme indirectes de l’affaiblissement des Etats aggravé d’une part le déficit de moyens d’intervention régalienne et d’autre part, la déterritorialisation poussée des acteurs.
La montée du terrorisme et des formes de radicalités non exhaustivement explicables par le seul facteur religieux va précipiter l’avènement de nouveaux modes de gestion des crises fortement imprégnés d’une culture sécuritaire. Cette forte orientation des politiques publiques par les impératifs et urgences sécuritaires a favorisé dans de nombreux Etats de la région et au sein des organisations régionales et internationales une approche ciblée négligeant les dimensions humaines, socioéconomiques et culturelles face à des phénomènes, pourtant, multidimensionnels comme l’insécurité et des violences à motivations diverses qui sapent la cohésion sociale et le vivre-ensemble.