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Au-delà des apparences, la banlieue n’est pas séduite par la tendance djihadiste. En effet, une étude réalisée dans ces quartiers défavorisés a révélé que 90,3% de leurs jeunes, dont l’âge est compris entre 18 et 35 ans, ne sont pas partants pour le djihad.
90,3% des jeunes de la grande banlieue n’ont pas l’intention de s’engager dans un groupe qui défend l’Islam dit « radical ». Et 76,7% parmi eux se mobiliseraient pour convaincre l’une de leur connaissance qui aurait décidé de s’engager dans un groupe extrémiste d’abandonner. C’est ce qui ressort de l’enquête réalisée par Timbuktu Institute sur « Facteurs de radicalisation : perception du terrorisme chez les jeunes dans la grande banlieue de Dakar ». Elle a été menée du 1er au 07 juillet 2016 grâce à un questionnaire Cap (Connaissance, Attitudes et Pratiques) de près de 40 questions.
L’objectif de ce travail est de contribuer à comprendre les facteurs conduisant à la radicalisation religieuse des jeunes et à évaluer ce qu’ils pensent du phénomène terroriste.
Vingt-cinq enquêteurs, ayant au minimum la licence, ont été mobilisés pour intervenir dans la banlieue dakaroise de Guédiawaye, Pikine, Fadia, Keur Massar, Diamaguène, Diakhaye, Parcelles Assainies, Sicap Mbao, Thiaroye et Diacksao. Selon toujours le rapport, 89,7% des personnes sondées estiment que les confréries au Sénégal représentent bien l’Islam. Pour 63,7% des jeunes, leur message convient parfaitement. A cet égard, il faut noter que pour 39% des jeunes, les chefs confrériques sont capables, grâce à leurs prières et leur « baraka », de prémunir le pays du terrorisme. Ils arrivent juste derrière l’Etat qui à un taux de confiance de 49,7%… L’étude a aussi montré que face à un prêche virulent, 34% des jeunes de la banlieue décideront de ne plus fréquenter la mosquée incriminée, 20% d’avertir les autorités et 17% de s’en ouvrir à des amis. Malgré tout, 7% continuent de croire que si les propos viennent d’un Imam, c’est forcément du solide.
Sur le système éducatif, les enquêtés ont aussi exprimé leur préférence. Le système éducatif actuel est marqué par une dualité entre l’école dite « française » privée ou publique, d’un côté et, de l’autre, l’école coranique privée ou publique, sans parler des variantes au sein de cette catégorie d’écoles, notamment par l’existence d’écoles dites franco-arabes plus modernes. Toutefois, le fait de fréquenter concomitamment l’école française et l’école coranique semble très prisé des Sénégalais. 89,3% des répondants feraient ce choix. Cependant, l’enseignement publique sénégalais, à travers l’école dans son format actuel, ne requiert que 15% de satisfaction alors que près de 48% se disent très peu satisfaits.