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Source : Météo Sahel Juin 2025
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Les opérations de lutte contre les groupes terroristes, entamées depuis plusieurs mois, se sont intensifiées au cours du mois de juin. Des embuscades ont en effet été tendues à des terroristes venus de Côte d’Ivoire, ce qui a permis de récupérer un important matériel de guerre. Ces opérations ont eu lieu dans les localités de Taparko, Kalana et Manni. Parallèlement, entre le 8 et le 10 juin, à Sindo, Dida et Thiou, des groupes armés ont été mis en échec par les forces de défense et de sécurité. Ces opérations se sont poursuivies durant tout le mois, permettant ainsi d'infliger de lourdes pertes à ces groupes. Pendant ce temps, le pouvoir en place regagne du terrain grâce à ces opérations conjointes aériennes et terrestres qui semblent affaiblir les assaillants terroristes , comme en témoigne le terroriste qui s’est volontairement rendu le 14 juin dernier.
Entre mai et juin 2025, des frappes aériennes massives ont pulvérisé plusieurs bases terroristes dans la partie nord du pays, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Il a été rapporté sur le terrain que cette opération d'une grande envergure, jamais vue jusqu'alors, a permis de détruire plusieurs bases de Djibo à Déou. Par ailleurs, souligne t-on sur le terrain qu’à Serguessouma, un bâtiment abritant plusieurs terroristes a été pulvérisé par une frappe ayant permis d’éliminer les occupants. Il s'agit manifetement d'une riposte à la hauteur des attaques qui se produisent dans les environs de Djibo, qui constitue l'épicentre du terrorisme depuis plusieurs mois. Depuis 2023, le Burkina Faso est confronté à des offensives répétées de groupes terroristes, entraînant des pertes humaines considérables. Cette situation a plongé le pays dans une insécurité grandissante et un peu partout dans le Sahel.
…Ibrahim Traoré plus que jamais droit dans ses bottes face aux terroristes
Depuis les dernières attaques terroristes au Burkina Faso, qui ont causé de nombreuses pertes, le leader de la transition est venu briser le silence sur cette situation qui a secoué le pays. En effet, le capitaine Traoré s'est rendu le 15 juin dernier au camp d'entraînement Thomas Sankara à Pô afin de remobiliser les troupes après ces événements douloureux de mai. L'occasion a été saisie par le président pour renouveler son engagement à récupérer tout le territoire burkinabè, dont une grande partie est miné par des groupes terroristes. Selon lui, “les Burkinabè ne négocieront pas avec leurs ennemis. Nous allons nous battre et nous vaincrons. Nous ne lâcherons rien, absolument rien”. Depuis son accession à la magistrature suprême, Ibrahima Traoré a fait de la reconquête du territoire national sa priorité absolue.
Appel à signaler tout abus des forces de l’ordre
Ces derniers mois, la presse a souvent relaté des cas d'abus de la part des forces de défense et de sécurité. Ces exactions peuvent avoir une dimension intercommunautaire et concernent, pour la plupart, des violences exercées sur des civils, qui sont poussés à déserter leurs domiciles. Conscientes de cette situation « scandaleuse », les autorités ont pris à bras-le-corps cette problématique lancinante pour venir en aide aux victimes. Dans un communiqué en date du 23 juin, le ministère de la Sécurité a invité les populations à dénoncer les abus des forces de défense et de sécurité par l’intermédiaire du numéro vert 1020, rendu public à cette occasion. Selon le communiqué, “Le ministère de la Sécurité invite les populations victimes ou ayant connaissance de ces comportements à bien vouloir les dénoncer avec précision auprès des autorités compétentes dont la Coordination nationale de contrôle des forces de défense (CONACFP)”.
Mettre fin à certaines activités politiques pour enclencher le processus de développement
Pendant ce temps, à l'instar de ses homologues de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), le Burkina Faso a décidé de freiner les activités politiques sur son territoire afin de mieux conduire le pays vers le développement. En effet, depuis son arrivée au pouvoir en 2022, le capitaine Traoré a mis fin aux activités des 200 partis politiques pour entamer une véritable révolution populaire et progressive dans le pays. Lors d'une allocution à la nation, il a récemment déclaré que « jamais un pays ne s'était développé grâce à la démocratie ». Il se pose ainsi la question de l'avenir du modèle démocratique au Sahel. Ce qu’on pourrait appeler la « dictature du développement » séduit une frange de la population au détriment de la démocratie. Est-ce dû à un échec du modèle démocratique ou à une propagande étrangère ? Dans tous les cas, la démocratie a fini de séduire une grande partie de l’opinion publique, y compris au sein de l’intelligentsia.
Un vent d’espoir souffle avec la réouverture des écoles
Le 19 juin dernier à Ouagadougou, Catherine Russell, directrice exécutive de l’UNICEF, a profité d'une audience avec le Premier ministre burkinabè pour féliciter le gouvernement à propos de « la réouverture des écoles qui avaient été fermées en raison de l’insécurité ». Rappelons qu’au Burkina Faso, plus de 5 000 écoles étaient inutilisables en raison des attaques terroristes répétées. Les deux responsables ont discuté du renforcement de leur coopération, notamment en ce qui concerne la protection de l’enfance, l’accès à l’éducation et aux services de santé.
Journée mondiale des réfugiés : plus de solidarité pour plus d'intégration
Le 20 juin est consacré dans le monde aux droits des réfugiés. Cette année, Bobo-Dioulasso a accueilli la commémoration de cette journée sous le thème “Solidarité avec les réfugiés : quelle stratégie pour une meilleure intégration au Burkina Faso”. Cet événement, organisé par le ministère des Affaires étrangères et le HCR, a été l’occasion pour les hauts responsables de réaffirmer l’engagement du Burkina Faso en faveur des droits et de l’intégration des réfugiés. Il est à noter que le Burkina Faso est en proie à une vague de déplacement en raison de la dégradation de la situation sécuritaire ces dernières années. Selon le ministre de tutelle, “accueillir un réfugié, c’est lui rendre sa dignité humaine, lui offrir une nouvelle chance et contribuer à bâtir un avenir meilleur”.
Un nouvel hymne pour l’AES
Sous le registre des réformes institutionnelles, des changements profonds sont en train d’être effectués par les trois pays qui constituent l’Alliance des Etats du Sahel. La devise est désormais “Un espace - Un peuple - Un destin”. Parallèlement, les trois pays se sont accordés sur un hymne commun appelé “Sahel benkan” qui signifie ‘l’entente du Sahel”. Cet hymne est une ode qui rend hommage au passé héroïque du peuple du Sahel et redonne l’espoir aux filles et fils des trois pays pour un avenir plus radieux. Cet hymne a été chanté ce mois de juin à Ouagadougou lors d’une solennelle cérémonie de levée de couleurs devant le président Traoré.