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Source : Météo Sahel Juin 2025
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Le Nigéria fait toujours face à une menace sécuritaire, en particulier dans sa région orientale, où l’armée a renforcé ses opérations contre des groupes terroristes. Au cours de récents raids aériens et terrestres, environ soixante combattants ont été tués, principalement dans les États de Borno et Yobe, fiefs historiques de Boko Haram et de l’État Islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP). Ces opérations comme « Bita », visent à contenir la résurgence des violences et à désorganiser les bases logistiques ennemies, dans un contexte où la pression militaire reste un levier quasi incontournable dans la stratégie sécuritaire de l’État nigérian.
Paradoxalement, les efforts militaires du Nigéria sont minés par des dysfonctionnements au sein de son appareil sécuritaire. Plus de trente militaires et des agents de la police du Nigeria ont récemment été arrêtés puis incarcérés pour trafic d’armes et de munitions, corruption et complicité avec des groupes criminels. Ce scandale met en lumière la fragilité des institutions de défense et la corruption systémique, qui affaiblissent l’efficacité des politiques de sécurité et qui non seulement alimentent indirectement les violences armées, mais renforcent leurs capacités de résilience tout en facilitant l’accès des groupes rebelles à l’armement et des munitions.
Sur le plan environnemental, le Nigeria comme bien d’autres pays, est à risque des aléas climatiques qui renforcent la vulnérabilité des populations. De récentes pluies diluviennes qui ont engendré des inondations catastrophiques, meurtrières dues au dérèglement climatique et à une urbanisation anarchique, ont causé des pertes en vies humaines et matérielles considérables à Mokwa. Cette ville a été touchée par une pluie diluvienne, en date du 31 mai 2025, qui fait un bilan de 200 morts et plus de 500 disparus. En outre, ce bilan est aggravé par les activités anthropiques, ainsi que par le non-respect des règles d’urbanisme et un management environnemental déficient au niveau de l’Etat central. Ces facteurs se combinent pour fragiliser les mécanismes de résilience locaux.
La conjonction politico-sécuritaire et structurelle révèle un État en tension, dont les fondements sont affaiblis par la corruption, la mauvaise gouvernance et les défis structurels. La lutte contre les groupes armés ne saurait être efficace sans une réforme profonde des institutions sécuritaires et une approche intégrée tenant compte des facteurs sociaux qui alimentent l’instabilité au Nigeria.