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Cette Note d’Analyse n°3 s’inscrit dans la série spéciale des publications du Timbuktu Institute avec le soutien de la Fondation Konrad Adenauer sur la société civile à l’épreuve de la pandémie COVID-19 au Sahel. A télécharger intégralement en bas de ce texte
Alors que les spéculations sur les contrecoups sanitaires de la COVID-19 en Afrique occupent de moins en moins le paysage médiatique, la pandémie continue de soulever des débats au sujet de ses effets spécifiques sur les différentes franges de la population. Si le monde entier a été surpris par cette crise sanitaire, l’Afrique n’a pas fini d’en subir les conséquences en raison de son niveau de développement économique mais aussi et surtout de la jeunesse de sa population. Chance sur certains aspects notamment sur la mortalité ou handicap au regard des conséquences économiques, la jeunesse de la population africaine occupe une place importante dans ce débat. En effet, le continent concentre la plus jeune population au monde avec une tendance non moins importante dans sa partie occidentale : 75% des ouest africains ont moins de 25 ans. Cette dynamique démographique lue parfois comme un stimulant économique, rend compte aussi des défis en matière d’éducation et d’emploi, donc, de vulnérabilités socioéconomiques que la crise pourrait amplifier. En effet, la situation de la jeunesse inquiète aussi bien les dirigeants de la sous-région que les populations de manière générale, surtout en cette période de COVID-19 où le taux de chômage a considérablement augmenté.
L’Organisation Internationale du Travail (OIT) s’arrête d’ailleurs sur la manière disproportionnée dont la pandémie à coronavirus a affecté les jeunes au niveau mondial avec une situation qui s’enlise dans les pays à faible revenu.[1]Intervenant à l’occasion de la Table-Ronde virtuelle de Haut Niveau, sur la résilience africaine et l’après COVID-19 pour une nouvelle gouvernance mondiale du 19 mai passé, le président en exercice de la CEDEAO, le chef de l’Etat nigérien Issoufou Mahamadou, est revenu sur des propositions phares allant dans le sens d’aider la population juvénile à sortir de la précarité. Ainsi, affirme-t-il : «Ça ne sera un atout que lorsque nous serons capables de transformer cet actif démographique en dividende économique»[2].
Si sur le plan sanitaire, la pandémie a relativement épargné les jeunes en termes de nombre décès et de complications, ces derniers ont été particulièrement touchés par les conséquences de la gestion de la pandémie dans les secteurs éducatif, professionnel et social qui les interpellent à plus d’un titre. Dans ce contexte, les actes de violences contre les dispositifs sanitaires comme les couvre-feuxont failli minimiser les nombreuses innovations dont ils sont auteurs durant cette période de craintes à priori, peu propice à l’invention.
En même temps, la période de récession que le monde est en train de vivre légitime davantage les interrogations sur l’issue de la crise sur les populations sahéliennes en général et sur les jeunes en particulier.
Dans le cadre de cette réflexion globale à l’échelle mondiale ou continentale, la présente note d’analyse traite des conséquences spécifiques de la COVID-19 sur la jeunesse sahélienne souvent assimilée à la vulnérabilité. Elle s’arrêtera aussi sur les réponses que les jeunes ont apportées dans ce contexte, même ou justement parce qu’elles ont été peu médiatisées. Cependant, elles peuvent contribuer à une analyse plus équilibrée de la situation et des perspectives