Sur invitation de la Fondation pour la Recherche Stratégique, le directeur de Timbuktu Institute-African Center for Peace Studies prend part au séminaire sur " Concilier les perceptions du Nord et du Sud pour faire face aux incertitudes au Sahel". Ce séminaire est co-organisé avec le Policy Center for the New South (Maroc).
Dans un contexte épidémique qui s’étend et pénètre plus profondément dans les pays du Sahel, et compte tenu du manque d’infrastructures sanitaires, combiné à des ressources limitées, le virus menace de déstabiliser davantage cette région, qui est également confrontée à une grave crise humanitaire déclenchée par le conflit armé en cours.
Par ailleurs, la déstabilisation supplémentaire offre de nouvelles opportunités aux groupes opérant au Sahel d’exploiter les vulnérabilités des communautés locales et d’obtenir le soutien et la force nécessaires pour poursuivre leurs objectifs dans la région. Dans ce sens, la pandémie pourrait représenter une aubaine pour les groupes terroristes comme AQMI ou Boko Haram, qui sont mis sous pression de manière croissante par les armées locales étrangères.
En effet, la Task Force Takuba a été développée dans un but militaire et on peine encore à voir quels efforts seront déployés pour renforcer la légitimité des États fragilisés de la région.
De plus, la transformation de l’agriculture permettrait de réduire drastiquement les appétits de violence et d’exode d’une grande partie des populations sahéliennes. Aussi la mise en place de programmes pour l’émergence de cette jeunesse sahélienne abondante est un impératif tant dans les secteurs de l’économie mais aussi de la décision. Il faut permettre à cette partie de la population de s’impliquer dans les institutions nationales peu importe leurs appartenances ethniques ou sociales.
Le séminaire permettra d’analyser les derniers développements dans la zone sahélienne en prenant en considération l’impact de la pandémie de la COVID-19 sur les groupes terroristes. Il mettra également en lumière les enjeux de la transition au Mali et de la stratégie des acteurs régionaux vis-à-vis des derniers développements dans ce pays ainsi que les répercussions régionales et sur le G5 Sahel.
L’objectif étant d’analyser l’évolution de la gestion de la crise sahélienne dans le contexte des interventions extérieures multiples, des rivalités régionales et des fragilités politiques et institutionnelles locales.