Suite au lancement de l’initiative « Résilience aux frontières », il y a quelques mois, Timbuktu institute et la Fondation Konrad Adenauer ont renforcé leur intervention dans la région de Kédougou, notamment en matière de prévention de l’extrémisme violent. Ces actions qui seront prochainement élargies, se situent dans le cadre de l’appui aux efforts de l’Etat dans un contexte marqué par ce que Bakary Sambe a appelé, le « risque de débordement des épicentres avec la régionalisation de la menace ».
« Nous devons absolument redoubler de vigilance mais aussi ériger la prévention et l’anticipation en priorités dans la région Est du Sénégal au regard des enjeux transnationaux et sécuritaires surtout avec la frontalité du Mali », rappelle le coordonnateur de l’Observatoire des radicalismes et conflits religieux en Afrique (ORCRA) dans son allocution d’ouverture de la session de renforcement des capacités des femmes et des leaders religieux de Kédougou dans la prévention.
Pour le directeur de Timbuktu Institute qui vient de coordonner une étude inédite dans cette région sur les risques et les capacités de résilience face à l’extrémisme violent, « l’inéluctable bataille de l’Est contre le terrorisme se gagnera d’abord par la conquête des cœurs, malgré l’importance des dispositifs sécuritaires renforcés ces derniers temps par l’Etat du Sénégal ». Selon lui, « l’Etat doit, avant tout, gagner cette bataille par des investissements massifs dans l’ensemble de la région Est du Sénégal et le renforcement du sentiment d’appartenance nationale et citoyenne pour que les groupes terroristes n’y trouvent pas de couveuses locales » lance-t-il.
En effet, dans le contexte de la montée des risques terroristes dans la région et les récentes menaces décelées dans l’Est du Sénégal, région frontalière du Mali, en pleine crise sécuritaire, Timbuktu Institute, en collaboration avec la Fondation Konrad Adenauer vient d’ organiser à Kédougou, une session de renforcement de capacités sur la thématique « Femmes et leaders religieux dans le renforcement de la résilience à l’extrémisme ».
Après l’ouverture officielle qui a enregistré la présence de Mme la Représentante Résidente de la Fondation Konrad Adenauer, Mme Caroline Hauptamann aux côtés des élus de la région, cette formation s’est appuyée sur des modules dont la résilience à l’extrémisme violent au Sahel, l’inclusion économique des femmes.
Au regard de leur rôle éminemment important dans la prévention de la radicalisation pouvant mener au terrorisme, une session conclusive a été consacrée au Leaders religieux et au renforcement de la résilience à l’extrémisme violent.
Mme Hauptmann nouvellement arrivée à la tête du bureau de la Fondation au Sénégal a rappelé l’engagement de son organisation à poursuivre les efforts entamés depuis des années dans cette région prioritaire.
Enfin, il a été rappelé la nécessaire coopération avec le Mali et le renforcement des autres dispositifs tels que le GARSI-Sahel et les patrouilles mixtes. Car pour Bakary Sambe, « la sécurisation du couloir Est reste d’une importance capitale. En plus de constituer un enjeu sécuritaire pour le Sénégal, pays jusqu’ici épargné, il s’agit de la survie même du Mali qui ne pourra pas supporter l’asphyxie de son économie largement dépendante de la viabilité de cette route vers le port de Dakar » tient-il à rappeler.
Source: Seneweb