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Au Mali, les jeunes veulent se départir des politiciens. C’est tout le sens de leurs déclarations favorables à un régime militaire. Ils participaient, hier, à un Webinaire organisé par Timbuktu Institute sur le thème : « Transition et Stabilisation du Mali : Quelle contribution des jeunes ? »
C’est une transition dans une transition. Alors que la communauté internationale s’intéresse au sort politique du Mali, de jeunes ressortissants de ce pays veulent plutôt se débarrasser des politiciens. C’est en tout cas, ce qu’on peut déduire de leurs déclarations tenues, hier, au cours d’un webinaire organisé par Timbuktu Institute. La majeure partie de ces jeunes ayant pris part à ce panel virtuel se sont indignés de la situation dans laquelle est plongé leur pays de par les agissements des hommes politiques.
« Depuis 2012, Nous pataugeons dans des troubles indescriptibles. Que les régimes soient militaires ou démocratiques, qu’importe pour nous. C’est le rayonnement du pays qui nous intéresse. On a une classe politique qui manque de légitimité. Depuis l’installation du conseil national de la transition, il y a une forte implication des jeunes. Dans les instances de décision. Nous avons besoin de stabilité, d’un gouvernement d’union national », a introduit hier, Cheickh Tidiane Dara, étudiant malien et président d’un mouvement dénommé Association des jeunes orateurs (AJO) du Mali.
Selon ce dernier, « le Mali est détruit par les régimes » qui se disent « démocratiques » alors que leurs actes ne répondent pas aux normes internationales. A l’en croire, le Mali a connu d’autres transitions qui ont, par la suite, remis le pouvoir aux civiles. Suffisant pour souligner que la transition est un terreau fertile aux jeunes pour tailler bavette avec les populations sur les tenants et les aboutissants de cette transition. « Nous devons organiser des activités sportives et culturelles pour rassembler toutes les forces vives de la nation. La situation est beaucoup plus importante. Certains jeunes se réjouissent à ce que le militaire Goïta soit le président de la République. Nous sommes favorables à un régime militaire », laisse entendre Cheikh Tidiane Dara.
Abondant dans le même sens, Kadiatou Sow, présidente de l’Association des étudiants et sympathisants pour la sauvegarde du patrimoine culturel (Aespat) se réjouit de la récupération du pouvoir par les militaires. A son avis, les jeunes sont déçus par les régimes démocratiques qui se sont succédé au Mali. « Il y a aussi la nostalgie d’une bonne gouvernance. On ne peut pas parler de l’état de droit dans un pays basculé dans une crise cyclique. Si on n’arrive pas à régler la question de l’instabilité, on ne pourra pas parler de l’état de droit », juge-t-elle.
« A travers cette transition, nous voyons qu’il y a une concertation. Les jeunes occupent des postes ministériels. Nous prions pour que la transition réussisse. Il faut que les jeunes s’intéressent à la politique si on veut renverser la tendance. Nous sommes fatigués de voit des réfugiés, des déplacés, etc. », poursuit Abdoul Azize Mohamed, jeune de la ville de Tombouctou. « La jeunesse joue un rôle important. C’est une force vive, même s’il y a des contraintes. Ils sont invités à s’impliquer dans cette mise en œuvre de cette transition, à lutter pour le respect de leurs droits », renchérit Abdoul Azize Mohamed.
Salif Kâ
Source : Walf Quotidien du 3/06/2021