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Dans son allocution lors du Forum de Bamako, cette semaine l’Imam Dicko est allé droit au but avec un langage dépouillé des convenances : « Je vais parler du Mali aujourd’hui. Pendant que les Maliens sont pris en otage par un gouvernement arrogant (je dis bien arrogant !!), la communauté internationale pense que le peuple malien doit rester dans cette situation, mourir à petit feu, assailli par la famine, par l’insécurité et le djihadisme qu’on arrive pas à contrôler »
Pour le guide religieux qui a été très engagé dans les manifestations qui ont eu raison du président IBK, il y a, aujourd’hui, un statu quo incompréhensible dans cette crise malienne « On ne cherche pas de solutions, la communauté internationale est dans son orgueil, nous nous sommes (Mali) dans notre arrogance et le peuple est en train de mourir et vous, vous venez parler de paix, de sécurité… «
« De quelle paix s’agit- il? » se demande le guide religieux en poursuivant sur le même ton et en précisant : « je parlerai avec mon cœur. Je ne comprends pas l’attitude de la communauté internationale dans son orgueil, pour dire que nous avons dit ceci, il faut des élections ». A cette « incompréhension, il ajoute des « interrogations » sur la portée des valeurs pour lesquelles la communauté internationale « justifierait » les sanctions sur son pays : « Mais le caractère fondamental des droits de l’homme c’est le droit à l'existence pourtant le peuple malien est menacé dans son existence et on est là à faire de la surenchère sur les délais pour l’organisation des élections (18 mois, 20 mois, 30 mois…) ».
« C’est la raison pour laquelle je parle de l’arrogance de nos dirigeants, je le dis ici. Je peux sortir et ils peuvent m’interpeller mais je leur dirai leur arrogance et l'orgueil de la communauté internationale, c’est le peuple malien qui est en train de payer cela! », se désole-t-il en concluant sur la situation actuelle du Mali :
« C’est extrêmement grave, une classe politique moribonde, qui ne bouge pas, qui n’existe plus! Une société civile qui a cessé d’exister, il faut le dire! Le peuple est trimballé entre des gens qui veulent une transition indéfinie et des gens qui ont des principes alors que ces principes doivent être pour l’épanouissement du peuple. Est-ce que, au nom de ces principes le peuple malien, l’Afrique entière doit assister à sa destruction du Mali, à son effondrement sans lever le petit doigt? Je crois que l’histoire retiendra cela!! »