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Timbuktu Institute - African Center for Peace Studies - en partenariat avec l’Ambassade du Japon au Sénégal, organise un Séminaire sur la problématique de la résilience communautaire face aux risques multi-dimensionnels ce Mercredi 11 octobre à Dakar avec la participation de chercheurs, experts africains et japonais. Tout en partant des situations régionales et des analyses des experts, ce Séminaire sera aussi l’occasion de revisiter l’expérience japonaise et sa coopération dans le cadre du renforcement de la résilience des communautés au Sahel.
En effet, engagé au niveau continental et aux côtés de la plupart des pays africains depuis les indépendances, le Japon fait partie des acteurs internationaux qui ont pu nouer une solide et durable coopération avec les États de la région. Par le biais de l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA) et d’autres mécanismes, le Japon s’est toujours mobilisé que ce soit dans le cadre de la prévention comme de la résolution des crises mais aussi dans l’aide humanitaire et l’assistance technique aux États. Cet engagement aux côtés de l’Afrique ne s’est jamais estompé comme l’a réaffirmé le premier ministre Fumio Kishida lors de son discours d’ouverture de la 8ème Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD8). Il avait d’ailleurs annoncé, dans le cadre du renforcement de la contribution japonaise, un plan financier conséquent, public et privé, pour les trois prochaines années mais aussi un investissement dans le capital humain visant à former plus de 300 000 professionnels. C’est dans ce cadre qu’il faudrait réinterroger cette contribution japonaise en termes de renforcement de la résilience. La résilience est souvent définie comme la capacité d’une entité à subir un choc, un désastre ou les conséquences de l’insécurité et de s’en relever pour mieux rebondir et évoluer vers un processus plus positif dans le cadre de son développement économique et social.
Ainsi, avec son expérience historique dans des processus de reconstruction, liés au bombardement d’Hiroshima et de Nagasaki en 1945 ou, plus récemment, suite au tsunami et à l’incident nucléaire de Fukushima, le Japon peut être un précieux soutien et un modèle pour l’Afrique face à certaines tragédies, et en premier lieu celles liés aux conflits violents. La consolidation de la paix est ainsi un des trois volets fondamentaux de la politique de coopération du Japon avec l'Afrique.
Plus précisément, la JICA en privilégiant une approche en termes de résilience liés à la sécurité humaine, associant le renforcement des institutions gouvernementales ou communautaires avec des processus de protection et d’autonomisation, offre une réelle alternative au tout-sécuritaire. Par ailleurs, en Afrique de l’Ouest, la JICA possède son bureau régional à Dakar depuis 1980 qui couvre six pays de la région où le Timbuktu Institute intervient dans le cadre de ses activités notamment en matière de consolidation de la paix et de renforcement de la résilience des communautés locales.
Ayant pris part à de nombreuses initiatives soutenues par le Japon comme le voyage d’étude à Hiroshima sur la thématique de l’éducation à la paix, le Timbuktu Institute travaille depuis 2016 dans toute la sous-région sur des questions liées à la paix et à la sécurité. Dans le cadre de son plan d'action quinquennal 2020-25, l’institut a placé l'opérationnalisation des connaissances, le conseil et l’aide à la décision ainsi que l'appui aux institutions au cœur de ses priorités en mettant en place un large réseau de chercheurs associés couvrant plus de 20 pays africains avec une diversification des langues de travail (internationales comme locales) pour opérer sur tout le continent. Un programme spécial a été consacré à la veille stratégique, à l'organisation de rencontres nationales comme internationales et à la production de publications et de notes sur les évolutions actuelles en zone côtière avec le glissement des épicentres et la progression de la menace terroriste.
De plus, l’approche de l’Institut a toujours été orientée vers la prévention et le renforcement de la résilience des communautés à partir de nombreuses expériences en partenariat avec les organisations régionales comme le G5 Sahel, la CEDEAO mais aussi les organisations de la société civile. Ce qui recoupe nombre de préoccupations de la coopération japonaise dans le cadre de son appui aux organisations régionales, aux États mais aussi aux diverses communautés.
En plus de cet intérêt partagé pour le renforcement de la résilience communautaire, le Timbuktu Institute possède à la fois une longue expérience dans la production de données empiriques comme dans la formalisation de recommandations opératoires à destination de différents acteurs de la société civile, des représentants des autorités administratives, des leaders religieux et communautaires.
C’est ainsi qu’il a été envisagé d’initier une coopération à partir de ce séminaire permettant d’approfondir la réflexion et de faire une analyse poussée et concertée de la portée des actions et initiatives de la coopération japonaise pour une meilleure compréhension des enjeux et défis en partage. Cette coopération via ce séminaire entre la JICA et le Timbuktu devrait permettre, à terme, de proposer des outils innovants dans le renforcement de la résilience communautaire face aux multiples menaces auxquelles l’Afrique fait face.