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Source : Météo Sahel
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Le Tchad a été confronté à une série d'événements complexes et interconnectés qui ont profondément influencé la situation politique, économique et sécuritaire du pays. L'annonce de l'état d'urgence alimentaire a mis en lumière la crise humanitaire provoquée par l'afflux massif de réfugiés en provenance du Soudan voisin. Avec plus d'un demi-million de réfugiés ayant fui les conflits au Darfour, le Tchad se retrouve sous pression pour répondre aux besoins de ces populations déplacées, exacerbant ainsi les tensions sociales et économiques internes. Même si l’Union européenne a octroyé une aide humanitaire de plus de 29 milliards de FCFA au Tchad, la situation demeure très compliquée. En particulier depuis que l’ONU a annoncé suspendre l’aide alimentaire aux réfugiés soudanais faute de moyen financier. Par exemple, dans le camp d’Adré, 80% des habitants « ont vu des gens piller et brûler leur maison », pendant cette guerre qui ne manque pas de réveiller les tensions et conflits intercommunautaires dans le pays.
Sur le plan politique, le ralliement de Sahel Déby Itno au Parti Socialiste sans Frontière (PSF) de l’opposant Yaya Dillo, a révélé les fissures au sein du clan présidentiel et du parti Mouvement patriotique du Salut (MPS), fondé par son défunt frère, le président Idriss Déby Itno. Ce geste a été perçu comme une remise en cause du leadership de Mahamat Déby, actuel chef de la transition. Par ailleurs, des critiques ont également émergé concernant l'adoption d'un nouveau code électoral, accusé de favoriser le camp présidentiel et de restreindre la participation politique équitable. Ces tensions politiques ont été exacerbées par les manifestations et les grèves qui ont éclaté en réponse à la hausse significative des prix du carburant. La population, déjà confrontée à des difficultés économiques croissantes, a exprimé son mécontentement face à cette décision gouvernementale.
Les événements sécuritaires ont atteint un pic avec ce que le gouvernement a présenté comme une attaque meurtrière contre les locaux des services de renseignement, par des partisans de Yaya Dillo. Une situation trouble où les forces de sécurité ont conduit une opération de police au siège du parti de l’opposant, occasionnant sa mort. Selon le gouvernement, le président du PSF “n’a pas voulu se rendre et a tiré sur les forces de l’ordre”. Du côté des responsables du parti, l’on dénonce un “assassinat”. La famille de Dillo conteste la version officielle et réclame une enquête approfondie pour établir la vérité sur sa mort. Il se pose donc la question de la stabilité et de la sécurité du pays alors qu'il se prépare une délicate et incertaine transition politique.
En effet, l'approche de l'élection présidentielle du 6 mai 2024 où, pour la première fois dans l'histoire du pays et même en Afrique, le président en exercice, Mahamat Idriss Déby, et son Premier ministre, Succès Masra, se présentent tous les deux comme candidats, malgré leur cohabitation au sein du pouvoir de transition. Le processus électoral lui-même est sujet à controverse, avec des critiques portant sur le nouveau code électoral qui restreint la transparence, notamment en abolissant l'affichage des résultats devant les bureaux de vote et en limitant l'accès des partis politiques aux procès-verbaux. En outre, le Conseil constitutionnel a rejeté les candidatures de dix postulants à la présidentielle, dont celles de deux opposants farouches à la junte au pouvoir. Le tout dans un climat où la liberté de la presse est relativement remise en question à la suite de la suspension de plusieurs médias par les autorités et une crise des médias privés.
Dans l'est du pays, des affrontements entre différentes communautés ont entraîné la mort d'au moins 42 personnes, soulignant ainsi les défis persistants en matière de sécurité et de cohésion sociale au Tchad.