Côte d'Ivoire : Entre tractations électorales et pressions sécuritaires Spécial

Source : Météo Sahel Juillet & Août 2024

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En Côte d’ivoire, les tractations politiques continuent d’alimenter l’actualité. Des alliances voient le jour surtout au sein de l’opposition, où le slogan semble être “tout sauf ADO” ou encore s’allier même avec le “diable” pour contrer le président sortant. Pour preuve, l’appel de Bonoua a eu un écho favorable dans la mesure où le leader de Générations et Peuples Solidaires a décidé, à travers un communiqué sorti le 9 août pour  rejoindre la dynamique lancée par Gbagbo pour une unité et un rassemblement au sein de l’opposition. En effet, Guillaume Soro est prêt à “engager des discussions pour définir les modalités d’une collaboration sincère avec le Parti de peuples africains de la Côte d’Ivoire (PPA-CI) ainsi qu’avec toutes les forces politiques de l’opposition” pour, dit-il, parvenir à des “élections transparentes et libres” (Communiqué). Cette union au sein de l’opposition a pour objectif de mettre un terme au règne d’Alassane Ouattara. En l’état actuel, ces deux figures importantes de l’opposition restent inéligibles pour l’élection présidentielle à venir. Les deux principaux leaders de l’opposition, malgré leurs antagonismes, ont décidé de s’unir pour exiger une réforme du code électoral. En effet, une conférence de presse conjointe avec la société civile a été organisée le 9 août dernier pour s'unir et exiger ainsi une réforme du système électoral avant les présidentielles de 2025. Il est à noter que l'économie est en train de décoller mais la pauvreté continue toujours de gagner du terrain. C’est pourquoi, la lutte contre la pauvreté est aussi un des axes phares des déclarations des candidats, mais également l’éducation, la santé et l’agriculture, entre autres.

La situation sécuritaire a été au-devant de la scène médiatique durant ces deux derniers mois. Les autorités semblent prendre à bras-le-corps cette lancinante problématique qui continue d’inquiéter les populations notamment au Nord. Devant les représentants du peuple ivoirien réunis en congrès en juin dernier, le Président de la République a tenu à rappeler que l’indice de sécurité est passé de 6,8 en 2012 à 1,2 en 2024, traduisant une avancée considérable “malgré la situation sécuritaire difficile dans la sous-région”. Par la suite il ajoute, , “Nous ne ménagerons aucun effort pour que la Côte d’Ivoire continue de demeurer une terre de paix, d’hospitalité et de sécurité pour toutes ses filles et tous ses fils, ainsi que pour tous les habitants de notre beau pays ; car sans paix, il ne peut y avoir de développement durable” (Discours ADO devant le parlement, le 18 juin 2024).

Au titre de la menace djihadiste, les autorités du pays gèrent les urgences sécuritaires qui ont trait à la menace persistante au nord, de même que l’accueil des réfugiés burkinabè. A cet effet, elles ont décidé de renforcer l’arsenal juridique en mettant en place une nouvelle section antiterroriste à Abidjan. A en croire le porte-parole du gouvernement, ce dispositif juridique “vise à traiter les actes de terrorisme, ainsi que les crimes liés directement à cette menace et ceux relevant de la criminalité organisée”. Cette initiative intervient au moment où la tension monte entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Pour cause, l’accusation du capitaine Traoré d’un complot qui serait orchestré depuis Abidjan et Cotonou. Au courant du mois de juillet, la Côte d’Ivoire a refoulé au mois 173 exilés du Burkina Faso au Nord du pays où les flux migratoires s’accentuent ces derniers temps.

Pour ce qui est de la santé publique, à la date du 20 août, 28 cas de variole du singe ont été répertoriés par l’INHP. D’après des sources sanitaires, la situation n’est pas pour le moment alarmante. Cette épidémie est en train de faire des ravages notamment en Afrique depuis le début des cas enregistrés dans au moins 13 pays Africains.