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Source : Météo Sahel Juillet & Août 2024
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Le Togo est à la croisée des chemins entre lutte contre le terrorisme et réformes politiques. La pression sécuritaire due à l’avancée des groupes terroristes du Sahel vers les pays côtiers a exposé le pays aux attaques djihadistes. Le nord, frontalier au Bénin et au Burkina Faso, paye le tribut de la violence extrémiste orchestrée par les combattants de l’État Islamique au Grand Sahara (EIGS) et ceux du Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM). Face à la montée de la furie djihadiste, le gouvernement togolais se veut résilient dans la lutte contre l’extrémisme violent en adoptant une approche mixte.
Ainsi, pour répondre à cette crise, il allie l’approche militaire avec les stratégies de sécurité humaine. Cette dernière s’est matérialisée par l’adoption, en 2022, du programme d’urgence pour la région des Savanes. Celui-ci vise à réduire les inégalités sociales entre les grandes villes et les régions frontalières dans le but de lutter contre la marginalisation qui mène vers l’extrémisme. En plus, les autorités locales ont intégré dans leurs plans de développement communaux, la prévention de l’extrémisme qui vise à intégrer « les aspects sécuritaires dans les projets de développement pour mieux protéger les populations locales et garantir un développement durable dans un contexte de vulnérabilité accrue », selon le lieutenant-colonel Yanani Tiekabe.
Malgré les efforts déployés dans la lutte contre le terrorisme dans le nord du pays, le Togo a subi une nouvelle attaque au courant du mois d’août ; bien que l’armée togolaise ait beaucoup misé sur l’anticipation en utilisant du renseignement humain pour déjouer les projets d’attentats des groupes extrémistes. Cependant, les approches de développement durable sont pertinentes dans la lutte contre l’extrémisme violent dès lors qu’elles sont utilisées comme moyens préventifs, afin que les groupes djihadistes ne trouvent, au sein des communautés locales, un terreau fertile pour leur développement. Les groupes djihadistes profitent souvent des contextes politiques tendus où les opinions publiques sont préoccupées par d’autres impératifs pour avancer discrètement.
Les opinions publiques au Togo sont polarisées avec les réformes politiques entre une nouvelle Constitution, l’intégration du pays au Commonwealth, la démission du gouvernement et la nomination d’une nouvelle équipe gouvernementale de transition pour l’instauration complète de la 5ème République. Face à ces réformes et les incertitudes qui l’accompagnent, les périodes de transition peuvent conduire à des troubles politiques. La nouvelle Constitution, qui marque la fin du régime présidentiel vers un régime parlementaire, a été adoptée par voie parlementaire, dans une assemblée nationale « monocolore » à la suite du boycott des élections législatives par l’opposition togolaise en 2018. D’ailleurs, le boycott de ces élections par les principaux partis d’opposition, semble créer un fossé entre les électeurs et les organisations politiques qui peinent depuis lors à mobiliser les masses populaires face à ce qu’elle qualifie « de coup d’État constitutionnel » de la part du pouvoir.