In a study conducted by the Timbuktu Institute in Niger (Zinder Region) it has become apparent that young people often perceive the state as a repressive body. From this point of view, there is an ambiguous relationship between young people and the different branches of the state, including the security forces and the local administration, according to a survey in collaboration with International Organization for Migrations (IOM).

In fact many of the young people surveyed (42.1%) consider the State as a repressive body, and 21.1 per cent are indifferent to it; that is, they do not even know the role of the State. This culture of renunciation of the political order allows incivility in all its forms and encourages the proliferation of illegal and subversive practices. The State and political order distrust can be seen as a form of rejection exposing these young people, sometimes because of defiant motives, to extremist movements or those rejecting this type of order. Furthermore, the survey highlighted the fact that young people have relative knowledge and sometimes a positive view of terrorist organizations. This vision is all the more important if the state of mind of young people is considered in a perpetual search for role models and “heroes” who can reinforce their distrust of the political order.

Young people’s awareness of terrorist organizations operating in the Sahel is sometimes linked to the geographic proximity or to the available information through the media. The most popular extremist organizations are Boko Haram, considering the proximity to the area of intervention of this movement, the Movement for Unity and Jihad in West Africa (MUJAO), AQIM and Ansar Dine.20 Of the respondents, 260 (that is 87% of young people) declare having a good knowledge of Boko Haram and its political and religious agenda, while 17 per cent claim to know the MUJAO. The 12 per cent say the same for AQIM, while 2.3 per cent of respondents say they have a good knowledge of Ansar Dine.

Of course, it would be interesting to verify if this declared knowledge is in line with the reality of these movements and their modus operandi or rather a perception through the acts relayed by the media. The high rate of respondents claiming to know Boko Haram is naturally explained by the proximity of this group’s operations, and also by the widely broadcast regional news. Boko Haram is active in the Lake Chad Basin and neighbouring Nigeria, while the second MUJAO operates mainly in northern Tillabéri.

According to the understanding of the young people interviewed, these movements are often presented as defending a religious order or seeking to repair social injustices. Faced with the violent extremism phenomenon, these groups of young people often have fairly strong convictions, ranging from rejection to support the challenging of a system perceived as unfair. They therefore mistake the commitment to an extremist or violent movement with the defence of principles of “general interest”. The term general interest is to be understood, in this sense, as the real aspiration of the people, which would be different from what the policy of the State viewed as inadequate.

As a result, these movements arose from the contestation of the State and political authority, which were considered “unfair” to the point they had to replace it with other forms of organization that met their expectations and aspirations. Organized in formal structures, the young people met in Zinder do not have the same perceptions and attitudes about the many issues linked to violent extremism. This divergence of ideas and opinions offers the possibility of a better understanding of expectations and also of the perceptions from which actors build their reasoning and whether or not they can accept frameworks for dialogue or exchange.

Download Full report here : https://timbuktu-institute.org/images/youth_violence_extremism_zinder_niger.pdf

Zone contenant les pièces jointes

Enquête menée en décembre 2016 dans la ville de Zinder sous la Direction scientifique du Dr. Bakary Sambe, Directeur de Timbuktu Institute et coordonnateur de l’Observatoire des radicalismes et conflits religieux en Afrique, ce rapport  de 86 pages sur la violence des jeunes et les enjeux de l’extrémisme à Zinder (Niger) offre  des outils et des clefs pour mieux appréhender le phénomène du radicalisme religieux dans cette zone frontalière avec le Nord du Nigeria d’où sévit le groupe djihadiste Boko Haram. L’étude a été effectuée en collaboration avec l’Organisation internationale des Migrations (OIM) dans le cadre d’un projet appuyé par l’USAID ;

MAMADOU YAYA BALDE

Dans la ville de Zinder, nous révèle cette étude, les jeunes organisés en groupes informels  appelés « fadas » ou « palais », sont identifiés comme des acteurs de la violence urbaine à Zinder. Parfois, ces groupes fonctionnent comme de véritables gangs  et sont souvent liés à la délinquance, aux manifestations violentes, au trafic et à la consommation de la drogue.

La proximité de Zinder avec le Nord du Nigeria, les liens linguistiques, familiaux et ethniques ainsi que les importants flux commerciaux et de personnes existant entre les deux régions, posent la question de l’influence potentielle du groupe extrémiste Boko Haram sur la jeunesse de Zinder. Cette question est d’autant plus prégnante que des jeunes rapportent que des recruteurs du groupe Boko Haram ont approché les jeunes ‘’Fadas’’ et palais depuis 2012.

Finalement, les jeunes enquêtés pensent que les facteurs de l’extrémisme violent sont la pauvreté, l’exclusion sociale et l’injustice, mais affirment également que les leaders politiques et  religieux jouent un rôle important dans l’endoctrinement et la manipulation les jeunes, notamment à travers des intéressements financiers.

S’agissant des recommandations pertinentes issues de cette étude, nous y reviendrons dans nos prochaines publications.

Le Rapport complet est disponible sur ce lien (Full report available here)

Français : https://timbuktu-institute.org/images/Youth-Violence-FR.PDF

English : https://timbuktu-institute.org/images/youth_violence_extremism_zinder_niger.pdf

 

Depuis le 13 février 2019, l’Algérie connait une effervescence sociale et politique sans précédent, et ce au moins depuis la fin des années 1980 et les émeutes d’Alger d’octobre 1988 qui s’étaient soldées par des victimes et une réforme constitutionnelle en 1989 concédée par le président Chadli Benjedid (1979-1992).

Il y a maintenant près de dix ans, alors qu’un parfum de « printemps » embaumait l’atmosphère et le paysage d’une infime partie du monde arabe à la fin de l’année 2010 courant 2011, l’Algérie, elle, restait, en apparence, plus « stoïque » face aux mobilisations populaires des voisins maghrébins. Non pas que sa population était complètement  insensible ou indifférente à ce qui se passait d’extraordinaire au Maroc et surtout en Tunisie ; elle semblait comme plus dubitative, incrédule, tant elle en avait éprouvé les espérances déçues et le goût amer, quelque vingt ans auparavant, prise entre le marteau de la répression féroce de l’armée, des services de sécurité algériens, décidés à refermer au plus vite la courte parenthèse démocratique (1989-1991), et l’enclume des exactions terroristes de groupes islamistes radicaux qui fleurirent partout dans le pays à partir de ce moment-là.

En effet, le traumatisme de ce qui a été baptisée a posteriori « la décennie noire », à compter de l’interruption unilatérale du processus législatif de décembre 1991 qui préludait d’une écrasante victoire du Front Islamique du Salut (FIS), a été éminemment coûteux au plan politique, social, économique et humanitaire, avec près de 250 000 morts (sans compter les disparus et les blessés graves), ainsi que l’émergence d’une multiplicité de groupuscules et autres mouvements radicaux, tels que les Groupes Islamiques Armés (GIA), puis, plus tard, du GSPC (Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat), et, enfin, AQMI (Al-Qaïda au Maghreb Islamique). Ces événements constituèrent un véritable séisme moral et politique au sein de la société algérienne, avant que, difficilement, les plaies de la guerre civile se refermassent progressivement, mais non entièrement, suite à l’initiative de réconciliation nationale du président nouvellement élu, Abdelaziz Bouteflika, à partir de 1999. Ce fut alors l’adoption subséquente d’une loi dite « de concorde civile », le 08 juillet de l’année en question.

 La fracture et la déchirure profondes liées aux conséquences tragiques de « la sale guerre » des années 1990, et à la mémoire traumatique qui en fut le résultat, ont indubitablement nourri et entretenu des réflexes pavloviens à l’égard de tout changement, fût-il désirable ou souhaité. En effet, la population algérienne pouvait être perçue, à tort ou à raison, comme résignée sur son sort, préférant le statu quo autoritariste aux mouvements protestataires à l’issue incertaine. C’était, a posteriori, clairement une erreur d’analyse, probablement inhérente aux approches par trop macrosociologiques.

Lénine (1870-1924) a parfaitement défini « la période révolutionnaire » ou la crise révolutionnaire qu’explicite un lecteur attentif, le philosophe Daniel Bensaïd, en la déclinant en trois points principaux[1] :

1/ « « Impossibilité pour les classes dominantes de maintenir leur domination sous une forme inchangée ; crise du sommet, crise de la politique de la classe dominante ; […] que la base ne veuille plus vivre comme auparavant et que le sommet ne le puisse plus »

2/ « Aggravation, plus qu’à l’ordinaire, de la misère et de la détresse des classes opprimées »

3/« Accentuation de l’activité des masses. »

Sans aller jusqu’à dire que l’Algérie réunit l’ensemble de tels ingrédients révolutionnaires, il est cependant possible d’affirmer que le pays, depuis cinq mois, traverseindubitablement une période révolutionnaire. Celle-ci s’est cristallisée, originellement, sur de vives protestations contre la candidature du futur-ex président A. Bouteflika à un cinquième mandat présidentiel. Âgé de 81 ans, à la présidence depuis 1999, physiquement et intellectuellement diminué, il symbolisait dans sa chair l’impudence d’un régime en déshérence (mais tout de même résilient), d’un système politique à bout de souffle, et d’une classe politique totalement déconnectée de l’image négative, sinon de mépris, renvoyée à sa population. D’ailleurs, l’impotence d’Abdelaziz Bouteflika permettait, comme le rappelle à juste titre le chercheur Mohammed Hachemaoui, de (se) poser la question de savoir « qui gouverne (réellement) l’Algérie[2] ? », pour permettre une telle représentation présidentielle, profondément humiliante pour les Algériens d’Algérie et de l’étranger.

Le slogan, entonné pour la première fois à Bordj Bou Areridj (entre Sétif et Alger, soit au centre-nord du pays) par les manifestants opposés au cinquième mandat de Bouteflika, fut : « Pas de cinquième mandat ! » ou « Hors de question un cinquième mandat[3] ! ». S’ensuivirent plusieurs rendez-vous populaires, dépassant les clivages sociaux, ethniques et religieux, ce qui fait au demeurant la force du hirak (soulèvement). Le 16 février, une marche importante fut ainsi organisée à Kherrata (Béjaia), en Petite Kabylie,  contre « le mandat de la honte ». Première différence remarquable avec les soulèvements populaires de 1988, la police ne tirera pas sur la foule et n’engagera pas de rapport de force avec les manifestants, craignant un bain de sang, et la circulation potentiellement préjudiciable pour l’Etat d’images de morts et de blessés en dehors des frontières nationales. Les manifestations vont par conséquent aller crescendo et à chaque fois un peu plus loin dans les revendications, sans doute aussi en raison de l’absence de réaction violente de la part de la police et des militaires.

 Il n’y a toutefois pas « d’immaculée contestation », car nous aurions tort, en effet, de croire à un mouvement spontané, sans racines plus profondes, non pas pour invoquer on ne sait quelles fallacieuses manipulations[4] secrètes, mais pour énoncer le fait que, en contexte autoritaire notamment, une situation de crise liée apparemment à un événement particulier, purement conjoncturel,traduit en fait un malaise plus profond, plus ancien, plus structurel, in fine à la jonction du socio-économique et du politique.

En effet, le vendredi 22 février (les mobilisations le vendredi ne sont pas le fruit du hasard en contexte majoritairement musulman, car il s’agit, fût-ce pour des esprits laïques ou sécularistes, d’un jour particulier, voire un jour « saint » où beaucoup ne travaillent pas ; il est donc plus aisé de mobiliser à cette occasion). Ce sont « des dizaine de milliers d’Algériens qui manifestent dans une vingtaine de villes en réponse à un appel anonyme lancé sur Facebook contre le régime de Bouteflika et de sa famille[5] », notamment son frère, l’éminence grise de la présidence, Saïd Bouteflika. On voit combien les réseaux sociaux, sans être évidemment la cause suffisante des manifestations et de leur poursuite, restent néanmoins un instrument décisif dans la transmission d’informations, de la publication d’images et de témoignages, et, au fond, dans l’entretien d’un imaginaire contestataire.

Au fur et à mesure des semaines, l’exemplarité des personnes et groupes mobilisés issus majoritairement de la société civile, de par leurs modes d’action éminemment pacifiques, a permis un de nouveaux ralliements, un approfondissement et une précision constants de la nature des demandes, au premier chef « l’Etat de droit ». Ce qui suppose, au moins de façon tacite, de repenser à nouveaux frais les mécanismes d’allocation du pouvoir politique et par conséquent de toucher au cœur de réacteur du régime prétorien en place depuis 1965.

Sous la pression de ce qu’il est convenu d’appeler quelquefois avec condescendance la rue, plusieurs faits et changements sont intervenus, apparemment anecdotiques/cosmétiques ou non : premier événement saillant, après que différentes strates de la société eurent rallié le mouvement général de contestation, à l’image des avocats, des juges, des lycéens, des syndicalistes, etc. : le lundi 11 mars, Ahmed Ouyahia, un des autres hommes forts du régime,  présente sa démission en tant que Premier ministre, alors qu’il soutenait jusqu’au dernier moment la candidature d’A. Bouteflika ; le 26 mai 2019, il est renvoyé devant la cour suprême algérienne pour des soupçons de corruption ; le 12 juin suivant, il est à ce titre placé en détention provisoire et, depuis lors, incarcéré à la prison d’El-Harrach. Le mardi 26 mars, le chef d’état-major de l’Assemblée Nationale Populaire (ANP), le général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah (lui-même visé par les manifestants), en vertu de l’application de l’article 102 de la Constitution (en référence à « un état d’empêchement » du président), contraignait A. Bouteflika à quitter son poste, lequel en prit acte, en annonçant le 02 avril sa démission. L’armée, de concert avec la justice, en vue de faire redescendre le niveau et l’intensité des protestations, fait à dessein emprisonner des figures liées de près ou de loin au régime et à son fonctionnement clientéliste, en particulier des hommes d’affaires très riches ou des généraux impliqués dans la corruption. Cependant, comme le souligne le chercher Saïd Belguidoum, la corruption est tellement généralisée et structurelle, qu’elle impliquerait des jugements et emprisonnements encore plus importants et sans doute davantage retentissants si le processus devait être mené jusqu’à son terme[6].

Malgré la persistance des manifestations en Algérie et la demande de plus en plus aiguë d’un changement effectif de régime (c’est-à-dire des modes de distribution et d’affectation d’un pouvoir qui serait institué en des termes clairs et transparents), la hiérarchie militaire- qui reste à ce jour l’épine dorsale du régime malgré les rapports de force en son sein et le fait qu’elle vacille comme n’importe quel autre corps social, tient tête ; elle se contente jusqu’à présent de lâcher du lest, par petites doses, pour que, au fond, la contestation n’atteigne jamais les ressorts  et rouages fondamentaux de l’édifice du « pouvoir réel », selon l’expression du politiste Lahouari Addi. Au fond, il s’agit de transformer à la marge, afin que rien (de fondamental) ne change…On pourrait filer la métaphore suivante pour décrire la situation du pouvoir en Algérie : les chefs de chantier ( soit la hiérarchie militaire et les élites politiques cooptées ou ralliées) s’adonnent à une espèce de ravalement de façade de l’édifice politique, formellement donc, sans que les intérieurs ne soient pour autant structurellement revus et corrigés; tout au plus, seuls quelques étages sont réfectionnés, en mettant aux arrêts telle ou telle personnalité économique ou politique, en vue de calmer les manifestants et la gronde croissante de plus en plus de segments de la société algérienne.

Enfin, on s’interroge souvent, et à juste titre, sur le rôle et l’attitude des islamistes (ou acteurs de l’islam politique) en périodes troublées, agitées, révolutionnaires. En parfaits conservateurs et défenseurs de l’ordre établi, surtout s’ils sont en situation de transactions collusives avec l’Etat et ses plus hauts représentants, ils se montrent par conséquent peu enclins à rejoindre la rue au risque de perdre le capital acquis par des années d’institutionnalisation, de compromis, voire de compromission avec les élites autoritaires. En Algérie, cette donne s’est amplement confirmée, le MSP (Mouvement pour la Société et la Paix), le principal pari islamiste légaliste ayant participé au gouvernement d’A. Bouteflika, restant dubitatif et en retrait tactique. De manière opportune, sinon opportuniste, des représentants du mouvement islamiste en question, à l’instar Abderrazak Makri, sont apparus dans des cortèges de manifestants, le 08 mars notamment ; ils furent conspués par la foule[7].

Même si le régime militaire tient bon, il ne faudrait pas céder à l’illusion ou le fantasme d’un deus ex machina, c’est-à-dire d’une hiérarchie toute puissante et exclusivement manipulatrice ; cette dernière reste elle-même soumise à des craquements ou conflits internes, à la manière de lire ou de répondre à l’effervescence populaire.

Il semblerait que la tenue des élections présidentielles ne soit possible, aux yeux des personnes et mouvements mobilisés, qu’à la condition qu’une refonte du système politique, des règles du jeu et un engagement réel et fondé des élites gouvernantes, civiles ou militaires, soit clairement envisagée. A ce jour, c’est la principale inconnue de l’équation algérienne.

 

Par Haoues Seniguer

Maître de conférences à Sciences Po Lyon

Chercheur au Laboratoire Triangle CNRS UMR 5206- Lyon

Au-delà de l’impression d’une primauté du sécuritaire sur le développement, imposée par le péril terroriste, le débat s’installe quant à la pertinence des choix ou de l’inversion des agendas avec une gêne partagée due à l’inefficacité des stratégies jusqu’ici adoptées. Pendant ce temps, des signaux inquiétants, comme l’émergence d’un discours désormais « décomplexé » visant à décrédibiliser la lutte contre le terrorisme, risquent de compromettre les concordances de vues entre la communauté internationale et les partenaires sahéliens fortement acculés par des oppositions et pressions internes.  

Dr. Bakary Sambe


 

Dr. Bakary Sambe

Dans la région sahélienne, les tentatives de réintégration d’anciens combattants de Boko Haram au Niger ont, certes, donné le ton sur la nécessité assumée d’alternatives au tout-répressif à travers leur installation au camp de Goudoumaria (région de Diffa). Mais les difficultés et les complexités d’une expérience de DDRR sans accord de paix ont vite émergé, surtout dans le rapport avec les communautés locales, anciennement victimes, qui ne peuvent que difficilement se contenter de discours sur la réconciliation sans un processus mûri de justice transitionnelle.

Cependant, alors même que certains analystes prônent l’officialisation du dialogue avec les groupes qui sévissent dans la région, aucune différence n’est, aujourd’hui, faite  entre les stratégies mondialistes de certains groupes (Al-Qaida) ; celles régionalistes fédératives avec la mobilisation des slogans rassembleurs contre « les puissances occidentales et leurs alliés corrompus » (EIGS, Al-Mourabitoune etc.) ; celles contestataires de l’ordre politique ; ou encore, celles s’appuyant sur des logiques communautaires et ethnico-religieuses (FLM, JNIM etc), sans parler du glissement vers le narco-criminel et le banditisme transnational.

Dans un tel contexte, la question du dialogue avec certains groupes nécessite forcément que l’on solde, au préalable, les incompréhensions autour des dispositions de la résolution 2058 - qui doit faire la différence entre groupes armés et autres terroristes. Celle-ci a d’ailleurs « fait son temps » en raison des mutations profondes de la violence et de l’extension des zones de conflits loin de l’épicentre malien à l’origine de sa mise en place.

De même, les quelques expériences de dialogue avec les groupes armés qui ont abouti à des accords encore fragiles (à l’instar du Nord du Mali) ont démontré à suffisance le lien étroit entre l’ouverture de pourparlers et l’inflation du nombre des interlocuteurs. Les conflits qui durent créant toujours une économie de guerre et des tensions autour du « partage » des prébendes et des privilèges.

L’autre grande question demeure celle de l’identification des probables médiateurs dont la posture de neutralité reconnue pourrait permettre un minimum de consensus autour de la table, dans un contexte où le déficit de confiance n’épargne pas les partenaires internationaux - déjà parties prenantes dans certains cas - et encore moins le leadership politique local dont le rejet de la gouvernance fait partie du problème. Les récentes manifestations contre l’installation du quartier général de la force conjointe du G5 Sahel à Bamako, ou encore la présence militaire des puissances occidentales sont autant de signes d’un malaise qui ne faciliterait pas un dialogue fructueux bien qu’inéluctable.

Enfin, au moment où, surtout au Mali, une certaine classe politique se défausse parfois - il est vrai- sur la communauté internationale en soulignant l’« inefficacité » des stratégies de stabilisation, tout en distillant un discours aux relents populistes sur des intentions non avouées de partition du pays, la question demeure des gages crédibles qu’il serait possible de donner aux populations locales alors que celles-ci sont tombées dans une certaine lassitude face à un conflit auquel elles ont fini par s’habituer.

Le site d'information en ligne Niamey et les 2 jours contribue, depuis le Niger, aux actions de sensibilisation sur les questions de paix et de sécurité et surtout de cohésion communautaire dans la région du Sahel.

"Se fondant sur une méthodologie rigoureuse de collecte, de traitement et de diffusion d'informations de qualité avec des reporters qui couvrent différents domaines, le média d'information basé à Niamey est devenu une référence dans le milieu des décideurs" soutient le directeur de Timbuktu Institute.

Depuis longtemps engagé auprès des organisations et structures travaillant dans le développement et l'humanitaire, ce site d'information spécialisé dans le traitement de l’information économique et de gestion publique, s'est toujours fait l'écho des initiatives novatrices en termes d'approche holistique des problèmes mais aussi des solutions alternatives qui font avancer les différents projets qu'il couvre.

Des questions de population, de santé maternelle et de la reproduction, du genre, en passant par la cohésion communautaire et le travail humanitaire, ce média en ligne accompagne efficacement la mise en œuvre des projets tout en restant dans son rôle critique avec la distance requise par l'objectivité et le recul journalistique.

"Les échanges que notre équipe de recherche a pu avoir avec le promoteur et éditeur de ce site d'information, désormais installé dans le paysage sahélien, ont permis de déceler la stratégie et la méthodologie adoptées par ce media devenu un acteur citoyen au sens d'un accompagnement et d'une implication désintéressés dans toutes les initiatives de paix et de cohésion sociale", réitère Bakary SAMBE

Récemment, dans le cadre d'un partenariat stratégique avec Timbuktu InstituteNiamey et Les 2 Jours a accompagné l'ouverture de son nouveau bureau au Niger avec une conférence sur le renforcement des résiliences communautaires. Lors de cette conférence, animée par le directeur de Timbuktu Institute - African Center for Peace Studies et Pr. Moulaye HASSANE du CNESS*, en collaboration avec Monsieur Babacar CISSÉ, éditeur de  Niamey et Les 2 Jours, les différents acteurs ont souligné et salué "le rôle constructif de ce site d'information en tant que relai essentiel des actions et des initiatives dans le cadre d'une participation citoyenne à la consolidation de la paix au Sahel"

Perçu comme un outil performant d'accompagnement des politiques publiques et des projets de développement",  Niamey et Les 2 Jours est en train de se projeter sur des stratégies encore plus élaborées de sensibilisation sur diverses problématiques liées à la paix et à la sécurité, aux questions de population, à l'équité du genre, à l'accès à la justice et au développement durable, en mettant en exergue un instrument de plaidoyer à large échelle dénommée Synergy Advocacy.

Pour Babacar CISSÉ, "cette structure cherche à consolider le rôle citoyen de  Niamey et Les 2 Jours dans un contexte sahélien où l'approche inclusive des problèmes et des enjeux régionaux est devenue une impérieuse nécessité". Dans cette optique, un accord de partenariat vient d'être signé avec nombre d'organisations actives sur le terrain nigérien mais aussi dans toute l'Afrique de l'Ouest.

Mamadou Yaya Baldé

*Média d’actualité en ligne sur l’Économie et la Gestion publique au Niger et dans la zone UEMOA : www.niameyetles2jours.com

*CNESS : Centre National d’Etudes Stratégiques et de Sécurités (CNESS), un outil d’aide à la décision, créé en Janvier 2015. Il est rattaché au cabinet civil de la Présidence de la République  du Niger et se veut un cadre permanent de réflexion, d’analyse et de production autonome de connaissance sur les enjeux sécuritaires et stratégiques au plan national et international.