Tchad : N’Djamena, diplomatie tous azimuts Spécial

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Source : Météo Sahel Septembre 2024

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Le Tchad est à l’abordage de moult tractations diplomatiques. En visite à Pékin à l’occasion du Sommet 2024 du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA), le président tchadien Mahamat Idriss Déby, a rencontré le président chinois Xi Ping. De leurs échanges, est en l’occurrence ressorti que les relations entre la Chine et le Tchad, sont dorénavant de l’ordre du partenariat stratégique.

Dans la même optique, le chef de l’État tchadien Mahamat Idriss Déby a effectué une visite en Hongrie, pour rencontrer le premier ministre Viktor Orban. Pour cause : la volonté de Budapest d’envoyer prochainement deux cents soldats au Tchad. Si la collaboration peut paraître surprenante, au vu du peu de relations historiques entre la Hongrie et l’Afrique, pour Orban, « le Tchad est un pays-clé dans la lutte contre l’immigration » et contre le terrorisme. Il faut dire que la Hongrie a pendant l’année 2023, intensifié ses relations avec le Tchad. C’est dans ce sillage, rapporte Le Monde, qu’elle a ouvert un centre d’aide humanitaire et une représentation diplomatique, en plus d’avoir signé des accords dans l’agriculture ou l’éducation. Attendu en France les 4 et 5 octobre prochains pour prendre part au Sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Mahamat Idriss Déby Itno pourrait également à en croire Jeune Afrique, rencontrer le Roi du Maroc, Mohammed VI, mais aussi le Président camerounais Paul Biya.

Parallèlement, plusieurs médias ont annoncé le redéploiement de troupes américaines sur le sol tchadien. Les autorités se sont empressées de réfuter l’information. « Le gouvernement dément catégoriquement les informations relayées par certains médias, faisant état d’un prétendu accord permettant le retour des forces spéciales américaines au Tchad », renseigne un communiqué signé par Abderaman Koullamalah, porte-parole du gouvernement. Pour rappel, les troupes américaines ont plié bagages à la demande de N’Djamena, en avril 2024.

Par ailleurs, la catastrophique crise humanitaire actuellement en cours au Soudan frontalier, pourrait encore plus impacter le Tchad. Selon le bureau du Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR) du Tchad, le nombre de réfugiés et de retournés, pourrait atteindre les 910 000 personnes d’ici la fin de l’année 2024. Lors de la session plénière du Sommet de l’Avenir, en prélude à la 79e session de l’Assemblée générale des Nations unies, le premier ministre tchadien, Allah Maye Halina a exhorté à un renforcement de la coopération internationale, face à la crise sécuritaire touchant le Sahel en particulier et l’Afrique en général. « Les impacts des changements climatiques ne sont pas théoriques pour nous, ils sont une réalité quotidienne. (…) Le Sahel est aujourd’hui au carrefour des enjeux climatiques, sécuritaires et économiques, et cela exige une réponse concertée et inclusive de la part de la communauté internationale », a-t-il déclaré. En réponse aux inondations qui ont récemment affecté le Sahel, l’Union européenne (UE) a annoncé la mobilisation de 5,4 millions d’euros en soutien aux six pays les plus affectés à savoir le Mali, le Niger, le Burkina-Faso, le Cameroun, le Nigéria et le Tchad. Un dernier bilan du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha) au Tchad, a fait état de 503 morts pour plus de 1,7 million de personnes affectées.

En interne, la disparition du secrétaire général du Parti Socialiste sans Frontières (PSF), Robert Gam, a remis en lumière les accusations d’autoritarisme dont le régime de Déby fait souvent l’objet. Selon le parti de l’opposition, il s’agit d’un « enlèvement » qui s’inscrit dans une logique de « harcèlement et d’intimidations » dont est particulièrement victime Robert Gam depuis la mort de l’opposant Yaya Dillo, tué deux mois avant la présidentielle du 6 mai 2024. « Nous craignons que notre camarade Gam ne soit pas retrouvé vivant ou bien qu’on ne lui rende pas sa liberté immédiatement. (…) Nous voulons que les autorités assument leurs responsabilités », a alerté, pour sa part, Néatobeye Bidi Valentin, président national du parti PAP/JS, membre du GCAP (Groupe de concertation des acteurs politiques.)