Togo : Climat politique tendu et protestations d’activistes Spécial

© TDR © TDR

Source : Météo Sahel Septembre 2024

Télécharger l'intégralité de la Météo Sahel

 

L’agression de l'activiste sénégalais Guy Marius Sagna au Togo a provoqué une avalanche de réactions au sein des sociétés civiles ouest africaines. Activiste et député au Sénégal (du parlement sénégalais récemment dissous) et au parlement de la CEDEAO, son déplacement s’inscrivait dans le cadre de la troisième session extraordinaire de la Commission du parlement régional, avant d’aller répondre à une invitation de l’opposition politique togolaise. A la suite de l’agression d’un ressortissant sénégalais, député au parlement de la communauté des États de l’Afrique de l’Ouest, le Ministère sénégalais de l’Intégration africaine et des affaires étrangères a réagi par le biais d’un communiqué exprimant sa « consternation et exige l’ouverture d’une enquête immédiate sur cet acte inqualifiable ». Il faut dire qu’au Sénégal, l’opinion est restée divisée sur les agissements du député Sagna plus considéré par certains comme un activiste « provocateur » qu’un parlementaire dans certains de ses agissements. Avant le Sénégal, la justice béninoise s’était aussi prononcée sur l’affaire de l’activiste enlevé et séquestré avant d’être livré aux autorités policières du Togo

Pour certains défenseurs des droits de l’homme, l’agression de l’activiste politique sénégalais au Togo interpelle sur l’état de la démocratie et des libertés politiques dans le pays, au moment où le régime se durcit et met la pression sur l’opposition. Pour rappel, cette réunion publique a été organisée par la Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP), une plateforme de l’opposition. D’ailleurs, l’opposition togolaise est à couteaux tirés avec le gouvernement sur les réformes politiques amorcées, pour l’instauration de la cinquième République. Alors que le Conseil des ministres a adopté un projet d’ordonnance portant modification du Code électoral dans le contexte de l’adoption de la nouvelle Constitution, l’opposition dénonce un manque de dialogue, même si le pouvoir soutient s’être appuyé sur les discussions au sein du Cadre Permanent de Concertation (CPC) pour introduire la modification de la loi électorale. La classe politique togolaise reste très fracturée sur les questions de réformes constitutionnelle et institutionnelle, ce qui rend le contexte politique sensible.