Guinée : Incertitudes autour de la prochaine élection présidentielle ? Spécial

© TDR © TDR

 Source : Météo Sahel Novembre 2024

Télécharger l'intégralité de la Météo Sahel

 

En Guinée, l’éventualité d’une candidature à la prochaine élection présidentielle du désormais Ex-Colonel Mamadi Doumya, promu général d’armée entre autres distinctions lors des célébrations du 66ème anniversaire de l’armée guinéenne, se débat, désormais, à haute voix. Alors que plusieurs personnalités de la transition se déclarent favorables à cette candidature, une bonne partie des Guinéens s’interroge sur les conséquences du non- respect du serment de la transition. Car au lendemain du coup d’état de 2021, les autorités de la junte brandissaient l’article 65 de la Charte de Transition qui dispose que : « les membres du Conseil National de Transition ne peuvent faire acte de candidature ni aux élections locales, ni aux élections nationales qui seront organisées pour marquer la fin de la Transition », pour se donner une légitimité populaire. Mais trois ans après, le discours est tout autre. Selon la presse guinéenne, depuis mi-septembre,plusieurs évènements, drainant des milliers de personnes, ont été organisés au nom du chef de la junte dans les provinces du pays, afin de préparer sa future candidature, le tournoi de football « Général Mamadi Doumbouya » s’inscrit dans cette dynamique.

Face à cette poussée des pro-juntes pour la candidature du Général, l’opposition se mobilise à son tour contre les mesures de mises « sous observations » des partis politiques entre autres décisions prises par le ministère de l’Administration du territoire. L’espace médiatique est aussi de plus en plus contrôlé par le régime de transition et les droits humains fortement restreints. La « mise sous observation » de certains partis de l’opposition, particulièrement l’UFDG de Cellou Daleine Diallo et l’UFR de Sidya Touré, est justifié par l’autorité ministérielle entre autres « manquements » par le fait que depuis quelques années, ces deux partis n’ont pas organisé de congrès. Un délai de trois mois a été accordé à ces partis pour pallier leurs « manquements » mais ces derniers ne comptent pas se plier à cette directive, d’autant plus que ces leaders politiques sont en exil. Les principaux leaders de l’opposition s’organisent depuis l’extérieur peaufinant des stratégies face à la junte. Cette situation entraîne un contexte pré-électoral tendu en Guinée alors qu’aucune date n’a été annoncée pour la prochaine élection présidentielle.