Togo : libertés politiques sous surveillance ? Spécial

 

Source : Météo Sahel Novembre 2024

Télécharger l'intégralité de la Météo Sahel 

 

Au Togo, le passage d’un régime présidentiel à un régime parlementaire a fortement divisé la classe politique, exaspérant les tensions politiques qui avaient conduit l’opposition à boycotter les élections législatives de 2018. Ces législatives contestées suivies par une vague de protestations organisées par la C14 (Coalition des 14 partis de l’opposition) vont se solder par des arrestations pour causes de « trouble à l’ordre public » ou encore « tentative d’atteinte à la sûreté de l’État ». 

Ces arrestations, avec la restriction de l’espace politique togolaise, ont poussé certains défenseurs des droits humains à alerter sur le recul des acquis démocratiques dans le pays. D’ailleurs, une majorité des manifestants arrêtés lors de ces contestations populaires sont en prison depuis bientôt 6 ans sans procès et l’état de santé de l’un d’eux est préoccupant, selon l’Association des victimes de la torture au Togo (Asvitto). Depuis quelques temps, le cas de ces « détenus politiques » mobilise différents acteurs dans le pays mais aussi à l’international pour leur libération. En plus, le changement de régime politique introduit par le gouvernement en début d’année, passage d’un régime présidentiel à un régime parlementaire, vient diviser la scène politique togolaise à nouveau. Car, une partie de l’opposition et de la société civile considère ce changement, qui n’est pas adopté par référendum mais plutôt par voie parlementaire, comme un coup d’État constitutionnel.  Ce contexte politique tendu avec des défis économiques, suivi d’une jeunesse en quête de meilleures conditions de vie et une situation sécuritaire dans le nord du pays avec des incursions récurrentes de djihadistes, place le Togo à la croisée des chemins même si le pouvoir prend de « grandes décisions » avec des politiques de décentralisationqui visent « à rapprocher les instances de décisions des populations locales ».