Guinée : Après le drame de meurtrière de Nzérékoré, la politique reprend le dessus Spécial

© TDR © TDR

 

Source : Météo Sahel Décembre 2024

Télécharger l'intégralité de la Météo Sahel 

 

La transition politique tient en haleine les Guinéens. Les suspicions sur la candidature du chef de la transition vont bon train et son entourage fait tout pour soigner son image auprès de l’opinion publique à travers divers programmes, ce malgré l’interdiction des manifestations publiques au nom de la « cohésion sociale ». Un drame a marqué les manifestations qui seraient encouragées par les pro-Doumbouya lors de la finale d’un tournoi de football baptisé au nom du Général. Une bousculade est survenue lors de ce match faisant des morts et des blessés à Nzérékoré. A la suite de ces évènements, les autorités ont décrété trois jours de deuil national. Malgré l’émoi, ce drame est vite passé, laissant place à nouveau aux questions sur le devenir de la situation politique en Guinée.

L’avenir politique de la Guinée semble être en suspens, après la fin officielle de la transition le 31 décembre passé. Pour rappel, au lendemain du coup d'État de 2021, le régime de la transition avait convenu avec la CEDEAO de rendre le pouvoir aux civils à cette date. Toutefois, des initiatives allant dans ce sens n’ont pas fait légion. Même si le régime militaire ne s’est pas prononcé de manière officielle, les éléments de langages du gouvernement montraient que ce délai ne serait pas respecté. A quelques jours de la date butoir, le porte-parole du gouvernement a reconnu que le délai marquant la fin de la transition ne serait pas respecté, le justifiant par « la nécessité de refondation de l’État » sans pour autant décliner un calendrier annonçant le retour à l’ordre constitutionnel. Ce que l’opposition refuse car, les Forces vives de Guinée, regroupant des partis politiques et des organisations de la société civile, se disent ne plus « reconnaitre, à partir du 31 décembre 2024, les autorités, exigent son départ et la mise en place d’une transition civile en janvier 2025 » et par la même occasion appellent à des manifestations. Ces organisations dénoncent les « manœuvres » des autorités actuelles pour une candidature du président de la transition, le Général Mamadi Doumbya et les manquements pour la réalisation des dix étapes majeures du chronogramme de la transition, de même que la restriction des libertés, le musèlement de la presse et des voix dissidentes ainsi que les disparitions forcées.