Burkina Faso : Un nouveau gouvernement face à l’insécurité et au terrorisme Spécial

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Source : Météo Sahel Décembre 2024

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En 2024 au Burkina Faso, des attaques terroristes tous azimuts ont marqué le pays surtout dans sa partie Nord. Pendant toute l’année, la situation sécuritaire s’est davantage empirée avec en plus de ces attaques, des enlèvements de personnalités publiques. Le 10 décembre dernier, le capitaine Traoré s’est adressé à la Nation à l’occasion de l’anniversaire de l’accession du pays à la souveraineté. Ainsi, il a profité du 64ème anniversaire du Burkina Faso pour affirmer que son pays ne retournera pas dans l’ “esclavage”. D’après lui, “Nous sommes un peuple fier, combattant, guerrier et digne. Et nous continuerons dans ce sens.” Il a également tenu à dénoncer les tentatives d’ingérence des grandes puissances dont l’objectif est de profiter du terrorisme pour exploiter leurs richesses. Ce qui lui fait dire que le Burkina Faso est “victime” de sa richesse.

Toujours dans le même sillage, au plan sécuritaire, plus précisément dans le cadre de la lutte contre les menaces externes et internes, le chef de l’État a annoncé le 31 décembre 2024, lors de la traditionnelle adresse à la Nation, la création d’au moins cinq bataillons d’intervention rapide qui seront placés dans des zones stratégiques et d’un groupement expéditionnaire Sahel en vue reconquérir le territoire dont une grande partie est contrôlée par des groupes terroristes.

Le Burkina Faso est résolument engagé à combattre les auteurs de terrorisme et faits graves menacant la stabilité du pays. A l’issue de la session du 16 au 23 décembre du pôle judiciaire spécialisé dans la répression des actes de terrorisme, 12 condamnations à perpétuité et 85 condamnations à des peines de 5 à 21 ans de prison ont été prononcées à des individus jugés pour ces actes.

Un fait a marqué l’actualité du pays en ce début du mois avec l’enlèvement d’un éminent membre de la société civile par des civils. En effet, Daouda Diallo a été enlevé le 1er décembre dernier en plein jour alors qu’il venait renouveler son passeport. Cet acte continue d’inquiéter les organisations de défense des droits humains qui s'insurgent contre ces tentatives de “museler” des acteurs de la société civile. M. Diallo est connu depuis un certain temps pour ses prises de position critiques à l’endroit des autorités du pays. D’ailleurs, le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) dont il est le secrétaire général, dénonce un enlèvement arbitraire et a exigé sa libération immédiate et sans condition.

Au mois de décembre, la principale actualité a été la dissolution du gouvernement par le capitaine Traoré. Il a ainsi décidé de destituer le Premier ministre en maintenant les membres du gouvernement à leurs postes jusqu’à la formation du nouveau. Son remplaçant, Rimtalba Jean Emmanuel Ouedraogo, a présenté sa déclaration de politique avec sous le sceau de la lutte contre le terrorisme, gestions des personnes déplacées internes, les personnes déplacées internes entre autres priorités. Il est déterminé à poursuivre les efforts du gouvernement en matière de lutte contre les attaques djihadistes et ainsi reconquérir les zones tombées dans les mains de terroristes.