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Source : Météo Sahel Janvier 2025
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Après le retrait annoncé des troupes françaises présentes au Sénégal, les civiles sénégalais s’interrogent sur leurs conditions de licenciement et de replacement. C’est en tous cas le message qu’ils ont voulu faire passer le 15 janvier lors d’une rencontre publique. Lors de cette rencontre, employés et sous-traitants de l’armée française basée au Sénégal ont demandé “de mettre l’humain au cœur des négociations par l’élaboration d’un plan social meilleur que celui de 2011”. D’autant plus que, par le passé, il est arrivé que des centaines d’employés aient perdu leur emploi sans aucun plan de réorganisation de la part de l’armée française. Le secrétaire général du Syndicat du personnel des éléments français au Sénégal (EFS) Djibril Ndiaye, après avoir exprimé ses attentes par rapport à l’État sénégalais, notamment sur la réinsertion dudit personnel, plaide pour “un départ apaisé et progressif, tout en gardant une nouvelle forme de coopération dans l’intérêt des deux pays”.
Cet appel à l'apaisement ne semble pas avoir été compris par le Sénégal et le Tchad, en tous cas pas après les propos d'Emmanuel Macron envers l’Afrique; attitudes que le Sénégal et le Tchad ont jugé “méprisantes”. Pour rappel, le président français Emmanuel Macron lors de sa déclaration à la conférence des Ambassadeurs, a accusé l’Afrique d’avoir “oublié de dire merci à la France”. La réponse du président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno ne s’est pas faite attendre. Ce dernier a déclaré : “Je voudrais exprimer mon indignation vis-à-vis des propos récemment tenus par le président Macron qui frisent le mépris envers l’Afrique et les Africains. Je crois qu’il se trompe d’époque”. Le Premier Ministre sénégalais a également exprimé son indignation suite aux propos d’Emmanuel Macron. Ousmane Sonko a remis les pendules à l’heure et n’a pas manqué de rappeler que “C’est enfin le lieu de rappeler au Président Macron que si les soldats Africains, quelquefois mobilisés de force, maltraités et finalement trahis, ne s’étaient pas déployés lors la deuxième guerre mondiale pour défendre la France, celle-ci serait, peut être aujourd’hui encore, Allemande”.
Dans le cadre de la reddition des comptes, l’immunité parlementaire du député Farba Ngom a finalement été levée. Ce ouvrant ainsi la voie à l’audition du député par la justice et à une éventuelle inculpation ultérieure dudit député par ailleurs homme d’affaires qui en est à son troisième mandat consécutif en tant que député à l’Assemblée nationale. Pour rappel, le très riche homme d’affaires très proche de l'ancien président sénégalais Macky Sall serait impliqué dans plusieurs scandales financiers.
L’urgence d’une coopération bilatérale renforcée
Dans le cadre de la lutte contre le trafic de bois, de stupéfiants, la circulation des armes et le trafic d’êtres humains, les éléments de la zone militaire 6 et ceux de l’infanterie de Bassé du côté de la Casamance, ont mené une opération conjointe de patrouille sur toute la frontière sénégalo-gambienne, précisément dans 9 villages situés le long de la frontière. Le commandant de la zone 6 du côté du Sénégal la qualifie d’opération de sécurisation des populations vivant dans cette zone frontalière et salue le dynamisme dont les deux armées ont fait preuve. De même, le chef des opérations du côté de la Gambie s’est félicité du déroulement des opérations.
La recrudescence des attaques terroristes n’est pas seulement une urgence interpellant seulement le voisin immédiat du Sénégal, à savoir le Mali, mais intéresse également pour le Sénégal surtout avec l’attaque perpétrée la nuit du 19 janvier à quelques kilomètres de la frontière sénégalaise, précisément à Kayes qui joue un rôle prépondérant dans les échanges commerciaux entre les deux pays. Menée à l’arme lourde, cette attaque à entraîné des déroutements de bus transportant des ressortissants sénégalais, burkinabé et nigériens, accentuant ainsi les inquiétudes sur la porosité des frontières. Malgré que “la profondeur religieuse du pays, dominée par les confréries soufies pacifiques constitue un rempart idéologique contre l’extrémisme” selon le Dr Bakary SAMBE, le Sénégal devrait davantage être vigilant surtout dans cette zone dominée par le trafic illicite (orpaillage, armes, drogues, traite humaine). Mais les confréries n’ont pas la même réalité dans cette zone perçue comme la plus exposée que dans le Centre du pays.
Dans le cadre du renforcement des relations entre la Mauritanie et le Sénégal, le Premier ministre Ousmane Sonko était en visite officielle en Mauritanie les 13 et 14 janvier derniers. Sur invitation de son homologue El Moctar Ould Diay, cette visite a été essentiellement axée sur des domaines aussi stratégiques que la coopération sénégalo-mauritanienne notamment sur la question de l’énergie, des transports, de la sécurité, de la pêche et surtout des conditions des ressortissants sénégalais résidant en Mauritanie.
Dans le même sillage, le Président Ghanéen John Mahama était en visite au Sénégal le 17 janvier. Accueilli par son homologue sénégalais Bassirou Diomaye Faye, la venue du président ghanéen n’est pas anodine. En effet, il s’agit d’une visite de travail allant dans le sens du renforcement des relations entre les deux pays, en particulier dans les domaines économique et commercial afin de diversifier les échanges dans des secteurs clés, tels que les hydrocarbures, la défense, la sécurité, l’éducation, la santé et le tourisme. Les échanges ont également porté sur la situation régionale surtout au sein de la CEDEAO. Les deux homologues ont, à cet effet, réaffirmé leur engagement pour une Afrique en sécurité, prospère et solidaire.