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Source : Météo Sahel Janvier 2025
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Le Togo, va-t-il rejoindre les États de l’Alliance du Sahel (AES) ? Cette question suscite des interrogations après la déclaration du ministre des Affaires étrangères, qui a laissé entendre que l’adhésion du pays à l’AES « n’est pas impossible ». Dès le début de la crise entre la CEDEAO et les 3 pays, désormais membres de l’AES à savoir le Burkina Faso, le Mali et le Niger, le Togo s’est positionné comme médiateur, alors que ces pays faisaient face aux sanctions économiques de l’organisation sous-régionale à la suite des coups d’État successifs. Si certains voient en cette volonté d’adhésion du Togo à l’AES, tout en étant un pays membre de la CEDEAO, comme une ambition géopolitique, d’autres y voient des calculs politiques liés aux défis nationaux, pour un pays confronté aux incursions djihadistes et à une révision constitutionnelle majeure qui a exaspéré les divisions au sein des acteurs politiques.Â
La réforme constitutionnelle permettant au pays de passer d’un régime présidentiel à un régime parlementaire entrera définitivement en vigueur avec l’élection des sénateurs. Les préparatifs pour cette élection, prévue ce mois de février, avancent rapidement au moment où la Cour constitutionnelle a publié la liste définitive des candidats retenus. Cette élection se déroulera quelques jours après les commémorations du 20ème anniversaire du décès de l’ancien Président Gnassingbé Eyadema, et quelques jours après le rappel à Dieu du Général Akawilou Sizing Walla, ami du défunt Président, acteur de la vie politique togolaise à travers les différentes fonctions qu’il a occupées. Homme politique et militaire aguerri, le Togo rend hommage à un homme qui a su évoluer dans les sphères politique et sécuritaire, à un moment où le pays se trouvait à un carrefour sur ces deux plans.Â
Pendant ce temps, la Dynamique pour la majorité du peuple (DMP), regroupement de partis politiques de l’opposition togolaise et d’organisations de la société civile, ainsi que l’Alliance nationale pour le changement (ANC) avaient déjà annoncé leur boycott de l’élection sénatoriale. Bien que le gouvernement ait réaménagé le calendrier de cette élection à la suite d’une requête du Cadre permanent de concertation (CPC), demandant plus de temps pour permettre aux acteurs politiques de mieux se préparer, cette décision semble n’avoir rien changé pour une partie de classe politique et de la société civile qui a décidé de ne pas participer à cette élection, exacerbant les divisions politiques au sein des acteurs. Alors que la scène politique est marquée par des divisions autour de la nouvelle Constitution et des processus électoraux en cours, la situation sécuritaire semble plus reluisante, avec un net recul des attaques terroristes, grâce à la vigilance des forces de défense et de sécurité et aux efforts du gouvernement togolais.    Â