Mali : Multiplication des attaques malgré les efforts antiterroristes des autorités Spécial

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Source : Météo Sahel Janvier 2025

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Dans sa volonté de lutter contre le terrorisme qui a plongé le Mali dans une crise sécuritaire depuis plus d’une décennie et de renforcer la stabilité, le gouvernement de transition, par le biais du Général de Division Daoud Aly Mohamedine, ministre de la sécurité, a remis le 10 janvier un important lot de moyens roulant à la Gendarmerie nationale. Cette action n’est que la première d’une longue série à l’initiative du gouvernement allant dans le sens de restaurer la confiance chez  les populations. 

Après les suspicions sur son implication dans des exactions contre les populations civiles à Ménaka et Gao, les forces armées maliennes (FAMa) ont finalement arrêté Mahamad Ould Erkehile, alias Abou Rakia, un des hauts responsables du groupe État Islamique au Grand Sahara (EIGS). Pour rappel, l’État Islamique au Sahel (EIS) est la nouvelle appellation du groupe EIGS suite aux massacres des populations civiles de Ménaka en mars 2022. Cette arrestation survient dans un contexte d’intensification des opérations antiterroristes de l’armée malienne.. D’après les investigations, il y aurait un lien entre Ould Erkehile et d’autres figures du terrorisme régional, comme Ossama Madalo, Abou Houzeifa, ou encore Adnan Walid Alsarahaoui fondateur du groupe ainsi que son lieutenant Abdel Hakim Alsaharaoui et Rhissa Alsaharaoui. 

Par ailleurs, dans le centre du Mali un massacre de civiles a entraîné la mort de huit civiles. Selon le Front de Libération de l’Azawad (FLA), l’armée malienne et ses partenaires russes du groupe Wagner seraient à l’origine de ce massacre. L’armée malienne et les mercenaires russes auraient tiré sur un groupe de maliens se rendant dans un camp de réfugiés en Mauritanie, selon la déclaration à l’AFP d’un élu local sous couvert de l’anonymat. Ils seraient tous morts et enterrés dans une fosse commune selon un des parents des victimes. 

Pendant ce temps, cinq combattants du FLA se seraient rendus avec véhicules et munitions aux autorités de Tombouctou, précisément au commandement de la 5ème région militaire du pays. Le Colonel Bassirou Niangado a d’ailleurs salué“l’initiative des frères égarés qui ont décidé de regagner la République”. La version du FLA est toute autre. En effet, selon le groupe séparatiste, il s’agirait de véhicules et de munitions volés par des malfaiteurs lors d’une permission.  Le FLA soutient qu’il s’agit d’une “manœuvre orchestrée” par l’armée malienne et la “junte de Bamako” contre une compensation financière. “Depuis la reprise de la guerre […] en 2023, jamais un véhicule et son armement appartenant à nos Mouvements n’a été pris par les FAMAs ni leurs alliés mercenaires de Wagner “, précise le porte-parole du FLA. Toujours est-il que l’armée malienne, depuis la reprise de Kidal en 2023, poursuit les opérations contre les mouvements séparatistes pour assurer la sécurité des maliens sur leur propre territoire. La poursuite des opérations de sécurisation est plus qu’urgente pour Mali dans le sens où les attaques n’arrêtent pas de se multiplier pour autant.

Un nouvel élan diplomatique au Mali ?

Dans la poursuite des relations avec les autres pays de la région, Son Excellence le Général d’armée Assimi Goïta a reçu son homologue Son Excellence le Général Abdel Fattah AL-BURHAN, Président du Conseil Souverain de Transition du Soudan. Ce dernier a effectué une visite d’amitié et de travail et a d’ailleurs été invité au Palais de Koulouba pour une journée d'activités par le Général d’armée Assimi Goïta, Président de la transition malienne. 

Les passeports des ressortissants des pays de l’AES ont été mis en circulation le 29 janvier au Mali, au Niger et au Burkina Faso afin de faciliter la libre circulation des ressortissants des trois pays. L'annonce a été faite par le Général d’armée Assimi Goïta qui préside la Confédération des États du Sahel (AES). Même si les anciens passeports sont valables jusqu’à leur date d’expiration, “les citoyens de la Confédération détenteurs des anciens passeports arborant le logo de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) en cours de validité peuvent les faire remplacer par des nouveaux passeports de l’AES conformément aux règles en la matière”.  

Maintenant que les passeports sont mis en circulation, le gouvernement de transition doit faire face, aux alliés de celui qu’on pourrait qualifier d’absent le plus présent du Mali à savoir, l’imam Mahmoud Dicko réfugié en Algérie. En effet, conformément à sa doctrine de non-ingérence, l'Algérie semble plus que jamais consciente que les questions de sécurité nationale dépendent de la situation sécuritaire au Sahel. Le fait d’accueillir l’imam Dicko peut être vu comme le signe que l’Algérie a toujours été un acteur de paix au Sahel. Un expert en Relations internationales considère que “l’Algérie a toujours été un acteur de paix au Sahel, et l’hospitalité accordée à Mahmoud Dicko s’inscrit dans une volonté d’accompagner une solution politique inclusive au Mali”. De ce fait, l’imam continue d’avoir de l’influence au Mali grâce à ses inconditionnels qui sont des leaders religieux influents ou des mouvements populaires maliens qui portent le combat de Mahmoud Dicko à travers des critiques qu’ils jugent constructives de la gouvernance actuelle du Mali.