Côte d’Ivoire : Course pour la prochaine présidentielle et rétrocession des bases françaises Spécial

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Source : Météo Sahel Janvier 2025

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En Côte d’Ivoire, la candidature de l’actuel président continue de semer la polémique. En effet, Alassane Ouattara continue toujours de maintenir le flou autour de sa participation aux prochaines joutes électorales. A neuf mois de la présidentielle, il est encore dans une position de pendule; le 9 janvier dernier, il a affirmé n’avoir pas encore pris de décision à propos de sa candidature. Néanmoins, il a déclaré, ce 9 janvier 2025, être « désireux de continuer de servir » son pays, tout en assurant ne pas avoir pris de décision au sujet de sa candidature à un quatrième mandat à la présidentielle d'octobre 2025. En tout cas, pour ses souteneurs, il n’y a pas de plan B. Le seul plan qui vaille, c’est le plan A comme Alassane. 

De son côté, Guillaume Soro va-t-il se présenter à ces élections d’octobre 2025 ? Sa candidature demeure cette équation à plusieurs inconnues à résoudre vu que l’ancien chef rebelle est toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt international et doit bénéficier d’une amnistie pour se présenter. Rappelons qu’il avait annoncé sa candidature à travers un meeting online car contraint par les liens de l’exil. Son rêve de présider aux destinées du pays est de plus en plus brisé si on sait que les chances pour que Alassane Ouattara lui accorde l’amnistie sont très réduites. Pendant ce temps, la cour d’appel a confirméle 15 janvier dernier la condamnation à deux ans de prison ferme de deux de ses lieutenants. Il s’agit de deux cadres de son mouvement, Générations et peuples solidaires (GPS) arrêtés pour « maintien illégal d’un parti politique » et « atteinte à l’ordre public ».

Parallèlement, le cas de Laurent Gbagbo a également attiré l’attention de l’opinion publique. Il a été gracié par l’autorité publique, ce qui n’efface pas les lourdes charges qui pèsent sur lui, l’empêchant ainsi d’être réintégré sur listes électorales. Le même sort est réservé à Charles Blé Goudé qui a toujours l’épée de Damoclès de Dame Justice sur sa tête, l'empêchant de participer à la prochaine présidentielle. Également, le duel fratricide des héritiers d'Houphouët est toujours à l’ordre du jour. En effet, Billon maintient toujours sa candidature “rebelle” contre la décision du parti d’investir l’homme d’affaires Tidjane Thiam. Pour régler ces lancinants problèmes autour de l’enjeu électoral, des voix s’élèvent pour réclamer un dialogue entre les parties prenantes. De son côté, le gouvernement semble ne pas adhérer à cette proposition puisque selon les autorités, toutes ces questions ont déjà été débattues lors des précédents dialogues nationaux. Le 8 janvier dernier, leporte-parole du gouvernement a tenu à préciser que les éditions précédentes “ont permis de passer en revue toutes les préoccupations”.

Au registre diplomatique, les tensions diplomatiques avec le Burkina Faso continuent toujours de défrayer la chronique. Les diplomates rappelés par le capitaine Traoré ont finalement quitté Abidjan, ce qui aggrave davantage la situation. Cet acte fort posé par les dirigeants des deux pays, complexifie davantage leurs relations bilatérales. Pour rappel, ces conflits ont toujours existé entre ces deux Etats du temps d'Houphouët et Sankara. 

Sous un autre registre, le début de l’année 2025 marque un tournant décisif dans la coopération sécuritaire entre Paris et Abidjan. Comment analyser cette situation si on sait que la Côte d’Ivoire était jadis un allié sûr de l’ancien colonisateur ? Il est à noter que les français ne partent pas complètement de la Côte d’Ivoire vu que la France envisage non pas un retrait total mais une réduction de sa présence armée, faisant passer le nombre de soldats dans le pays de 2.200 à 600 dans le cadre de ce qu’elle appelle le “redéploiement” de son dispositif militaire.