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Source : Météo Sahel Février 2025
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Après les législatives où le Mouvement patriotique du salut (MPS) – parti au pouvoir – avait obtenu la majorité absolue des sièges du Parlement, on note un nouveau raz-de-marée pour les sénatoriales, par le parti dirigé par le président Mahamat Déby. Selon les résultats provisoires des sénatoriales publiés le 25 février par l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE), le MPS a remporté 45 des 46 sièges électifs. Le siège restant, est revenu au président du Rassemblement national des démocrates tchadiens (RNDT-Le Réveil), Pahimi Padacké Albert, candidat à la présidentielle de mai 2024. Ce faisant, le premier ministre Allamaye Halina, reconduit à son poste après avoir démissionné, a dévoilé un nouveau gouvernement. Au nombre des changements les plus saillants, Abdoulaye Sabre Fadoul remplace au ministère des Affaires étrangères, Abderaman Koulamallah, ex chef de la diplomatie et porte-parole du gouvernement. De plus, Aziz Mahamat récemment nommé secrétaire général du MPS quitte le ministère des Infrastructures. En outre, on enregistre l’arrivée de Youssouf Tom à la tête du ministère de la Justice, jadis contrôleur général de l’Autorité indépendante de lutte contre la corruption.
En parallèle, même si les attaques terroristes semblent connaître un relatif temps de pause, les communautés vivant dans les zones touchées continuent de faire face quotidiennement aux répercussions multi-dimensionnelles de la crise sécuritaire. Parmi celles-ci, figure une problématique non moins importante à savoir la santé communautaire. C’est dans ce sillage que le ministère de la Santé publique et de la Prévention a organisé du 11 au 14 février à N’Djamena le premier forum national sur la Santé communautaire placé sous le thème « Redynamisation de la santé communautaire au Tchad : défis et perspectives ». Ce creuset fut l’occasion pour les acteurs de la santé publique d’échanger sur les défis en présence et d’identifier des pistes de solutions pour améliorer les infrastructures sanitaires et garantir un accès équitable aux soins, en l’occurrence dans les zones rurales et reculées. Parallèlement, la crise humanitaire à l’est du pays sévit de plus belle. Dans un rapport publié le 3 février, l’Unicef indique que la situation humanitaire s’est particulièrement aggravée en 2024 en raison de l’afflux massif de réfugiés soudanais, d’épidémies et de l’insécurité alimentaire. Selon le document, depuis avril 2023, plus de 716 000 réfugiés soudanais ont fui vers le Tchad, en plus des 146 871 rapatriés tchadiens, s’ajoutant aux 410 000 réfugiés déjà présents dans la zone.
Affaire Yaya Dillo, un an sans réponse
Le 28 février 2024, l’opposant et cousin du président Mahamat Déby Itno, Yaya Dillo du Parti socialiste sans frontière (PSF), perdait la vie au cours d’un assaut mené par l’armée tchadienne contre le siège de son parti, le Parti socialiste sans frontière (PSF). Officiellement, il fut accusé d’avoir commandité l’assassinat du président de la Cour suprême. Son camp, lui, a aussitôt avancé la thèse d’un « assassinat » politique. Un an plus tard, l’enquête annoncée par le gouvernement n’a toujours rien donné de probant. Les militants du PSF portent deux revendications principales : des éclaircissements sur les circonstances du décès de Yaya Dillo et la libération du secrétaire général du parti, Gam Robert, détenu depuis six mois. « Concernant l’enquête annoncée par le gouvernement militaire sur son assassinat, à ce jour, elle reste sans suite. C’est une déclaration trompeuse, destinée à endormir la conscience de ceux qui se battent pour la justice de cette figure emblématique », a fustigé au micro de RFI, Allifa Youssouf Mahamat, coordonnateur général du PSF de la diaspora. Du côté des autorités tchadiennes, l’on se contente d’assurer que la justice suit son cours et qu’une commission d’enquête est en préparation.
En outre, après le départ de la France partie, ce sont désormais quelques centaines d’anciens employés des bases militaires françaises, qui se retrouvent désormais en situation de précarité. Au Tchad, ce sont au total 402 anciens travailleurs des bases militaires de N’Djamena, d’Abéché et de Faya qui fustigent le mauvais paiement de leurs droits sociaux et le manque des mesures d’accompagnement après le départ de l’armée française. Lors d’une assemblée générale tenue le 3 février, ces ex-employés aux services sanitaires et de maintenance des bases françaises, demandent aux autorités tchadiennes, accompagnement financier et assistance pour une réinsertion professionnelle.