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Source : Météo Sahel Mai 2025
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Le 4 mai 2025, une attaque qualifiée de « terroriste » a entraîné la mort de plusieurs soldats nigériens près de Dogon Kiria, dans le département de Dogondoutchi, dans la région de Dosso, au sud-ouest du Niger. L’attaque, qui s’est produite vers 17 heures, a également fait sept blessés, dont l’un se trouve dans un état critique et une dizaine de morts, selon la station de radio publique Voix du Sahel. Cette région, que les autorités ne considèrent pas comme un foyer jihadiste, a toutefois fait l’objet d’actes de sabotage attribués à des groupes armés venus du Nigéria. Ces derniers visent notamment l’oléoduc qui transporte du pétrole brut au Bénin. Plusieurs assaillants sont morts, et quelques complices ont été arrêtés. Le gouverneur de la région, le colonel Bana Alhassane, s’est rendu sur place pour exprimer ses condoléances aux proches des personnes décédées.
Dans la nuit suivante, soit du 5 au 6 mai 2025, des membres de Boko Haram ont lancé une attaque contre deux postes de contrôle de la police à Diffa, dans l’est du pays. Cependant, les forces de sécurité les ont repoussés.
Ces drames se déroulent dans un pays où la violence persiste depuis le coup d’État de juillet 2023, ayant causé la mort de plus de 2 400 personnes, d’après l’ONG Acled. Ces évènements constituent une preuve supplémentaire de la pression constante que subissent les régions frontalières du Niger. En effet, les actions des groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda, à l’État islamique et à Boko Haram, qui profitent de la situation instable au pays.
Le 18 mai, une attaque menée par des individus armés contre un convoi de livraison sur l’axe routier Dori-Téra, qui relie le nord du Burkina Faso au sud-ouest du Niger, a entraîné la mort tragique de trois chauffeurs nigériens et plusieurs blessés. Dans un communiqué diffusé le lendemain, l’Union des Travailleurs du Transport et Assimilés du Niger (UTTAN), s’est vivement insurgé contre cette « agression odieuse », qui s’est produite dans une région souvent visée par des organisations terroristes. En outre, le syndicat a exhorté les forces armées à accroître la protection des voies de communication.
Refoulements massifs de migrants : le Niger sous tension entre urgence humanitaire et enjeux sécuritaires
En avril, le Niger a connu une vague de refoulements sans précédent de migrants en provenance de l’Algérie. La police d’Assamaka a recensé plus de 6 000 personnes à la frontière. Cette pression migratoire a entraîné une surpopulation dans les centres d’hébergement de l’OIM; ce qui a poussé les autorités nigériennes à accélérer leur programme de rapatriement d’ici juillet, afin d’éviter un désastre humanitaire. Le gouvernement nigérien, par la voix du ministre de l’Intérieur, dénonce une situation qui perturbe l’équilibre sécuritaire national. Selon l’ONG, Alarme Phone Sahara, ce sont plus de 31 000 personnes qui ont été expulsées en 2024. Les migrants, originaires d’Afrique de l’Ouest et du Centre, sont appelés à être réintégrés dans leurs pays d’origine en coordination avec l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) et le Haut Commissariat pour les Réfugiés (HCR).
Pour faire face à l’afflux de migrants dans le nord du Niger, ce pays s’engage à rapatrier plus de 4 000 migrants d’ici juillet, en collaboration avec l’OIM. Cette mesure vise à prévenir une crise humanitaire due à l’arrivée massive de personnes expulsées d’Algérie. Depuis 2014, l’Algérie procède régulièrement à des refoulements de migrants irréguliers, principalement originaires du Niger et d’autres pays d’Afrique centrale et de l’Ouest. Face à l’afflux migratoire massif et à ses répercussions sur la sécurité, le gouvernement nigérien demande à accroître les moyens de rapatriement volontaire grâce à l’aide de l’OIM.