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L’analyse des genres dans le cadre des études des profils de djihadistes est peu traitée voire totalement occultée par les spécialistes de la question. Les différentes études se réfèrent très souvent à l’âge, à la religion, aux origines, et à la situation socioéconomique afin de dresser le portrait des djihadistes.
Dans le cadre de l’étude sur les facteurs de radicalisation et la perception du terrorisme chez les jeunes des banlieues dakaroises menée par l’Observatoire des radicalismes et conflits religieux en Afrique de Timbuktu Institute, les chercheurs se sont penchés sur la problématique de la féminisation des profils djihadistes au Sénégal.
En effet, cette étude révèle que les femmes interrogées sont plus motivées que les hommes à « s’engager aux côtés d’un groupe qui défend la cause d’un Islam plus radical ». Plus inquiétant encore, ces femmes semblent être bien affirmées dans leur démarche, s’imprégnant ainsi des discours d’endoctrinement des groupes djihadistes tels que Boko Haram ou Daesh.
Ce nouveau paradigme s’explique essentiellement par la paupérisation des femmes, entrainant ainsi la frustration, la marginalisation et l’exclusion. Toutes citent la pauvreté et le chômage comme étant les causes principales de la radicalisation et de l’extrémisme violent.
Dans cette optique, la mise en place de politiques de déradicalisation et sensibilisation à l’extrémiste violent spécifiquement accès aux femmes sont primordiales pour répondre à ce phénomène. L’équipe de chercheurs de Timbuktu Institute est actuellement en train de réfléchir à plusieurs recommandations qui seront publiées dans un rapport à paraître fin septembre.