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Une étude sur les facteurs de radicalisation et la perception du terrorisme chez les jeunes des banlieues dakaroises vient d’être bouclée par l’Observatoire des radicalismes et conflits religieux en Afrique de Timbuktu Institute basé à Dakar.
L’enquête concernait les localités de Pikine, Guédiawaye, Parcelles Assainies, Diakhaye, Keur Massar etc et a mobilisé plus de 25 enquêteurs sur le terrain durant le mois de juillet 2016 avec un échantillon représentatif des jeunes âgés de 18 à 35 ans.
Cette étude qui sera publiée dans quelques semaines a aussi réservé une part importante sur la perception de la présence militaire étrangère par les jeunes et comment celle-ci pesait sur l’évaluation des risques pour le Sénégal et la sous-région. Une bonne partie de l’enquête s’est penchée sur l’analyse des conditions socioéconomiques des profils radicalisés, notamment ceux qui seraient susceptibles de s’engager dans des groupes djihadistes ainsi que leurs motivations. Elle a largement abordé l’influence des confréries, le poids des mouvements dits « réformistes », le rôle de l’école et la dualité des systèmes éducatifs.
Les premiers résultats font état d’une particulière capacité des jeunes à avoir leur propre analyse des conflits et crises qui secouent le monde actuel et cela a été perceptible dans l’intérêt qu’ils prêtent au traitement de l’information (Télévisions, Radio, sites web) de même qu’un taux assez inquiétant de ceux qui seraient tentés de rejoindre les rangs des terroristes.
Bien que certaines données rassurantes soient à noter au bout de cette enquête comme le taux élevé de ceux qui parmi les jeunes sont motivés pour décourager ceux qui seraient « prêts à partir au djihad », ils restent divisés sur l’efficacité des mesures de l’Etat sénégalais pour « lutter efficacement contre le terrorisme » avec un taux de confiance à l’Etat situé à 54%. Cependant, 49% des jeunes interviewés désignent l’Etat comme le plus apte à «lutter efficacement contre le terrorisme ».
Interrogés sur les pays qui selon eux étaient plus visés par les terroristes, les jeunes sont 95% à citer la France et à plus de 85% les Etats-Unis.
Les raisons qui ont été les plus évoquées et qui sont en cours de traitement par les chercheurs de Timbuktu Institute sont d’ordre religieux ou ayant trait à l’engagement de ces pays sur certains fronts dans le monde musulman. Beaucoup de jeunes accusent aussi ces pays d’exercer une domination sur le continent non sans évoquer des raisons politiques et économiques. Au regard de la diversité de telles réponses et de leur intérêt sur le plan sociologique, l’équipe de chercheurs est actuellement en train de les classifier pour une publication imminente dans un rapport à paraître fin septembre.