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(Niamey et les 2 jours) - Malgré la crise sanitaire liée au covid-19, on pourrait dire que les terroristes ne connaissent pas de répit. L’Ouest du Niger a récemment subi de violentes attaques dans de nombreux villages de la commune d'Anzourou située à une cinquantaine de kilomètres de Tillaberi, « C’est une tendance régionale », rappelle Bakary Sambe, directeur de Timbuktu Institute basé à Niamey et Dakar, qui souligne que « ces incursions des groupes terroristes se multiplient aussi bien au Sahel, notamment au Mali, que dans le bassin du Lac Tchad. »
Dans ce contexte où les États s’interrogent sur l’issue de cette crise, la communauté internationale semble préoccupée par la gestion de la pandémie. À l’instar du Tchad, le Niger fait encore face à des tentatives d’incursions de Boko Haram dans la région de Diffa. Surtout que comme le souligne, toujours, Bakary Sambe, « Boko Haram a l’habitude de surprendre les FDS dès que le niveau des eaux de la rivière Komadougou baisse comme lors de la bataille de Bosso en 2015 ». Mais, pour le directeur de Timbuktu Institute, « le défi particulier du Niger est de devoir combattre sur deux fronts et en même temps contre les attaques de l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) dans la région de Tillaberi et contre Boko Haram vers Diffa ». Toutefois il souligne que le Niger a récemment adopté la bonne stratégie qui a consisté à « ne pas laisser à Boko Haram l’avantage de l’offensive ».
Dans ce même entretien accordé à Niamey et les 2 jours, Dr. Bakary Sambe révèle qu’au moins « 70 terroristes de Boko Haram auraient été tués entre le 11 et 12 mai 2020 par le Bataillon spécial de sécurité en territoire nigérian dans le cadre de la Force Multinationale mixte ».
« Le fait que les forces nigériennes aient anticipé dès les attaques perpétrées par les terroristes au poste frontalier de Doutchi à la frontière nigero-nigériane proche de Diffa les 2 et 5 mai derniers, a été très stratégique et a permis de prendre les devants », souligne Dr. Sambe.
Mieux, pour lui, « ces opérations qui permettent de détruire les bases logistiques de Boko Haram découlent d’une stratégie offensive largement plus payante que les positions statiques qui ont l'inconvénient majeur de permettre à un ennemi d'être le maître de l'agenda ».