Kédougou / « Résilience aux frontières » : Une initiative face aux risques sécuritaires dans les régions frontalières du Sénégal Spécial

Kédougou a abrité la cérémonie de lancement de l'initiative nationale « résilience aux frontières » de la Fondation Konrad Adenauer. Laquelle a regroupé tous les acteurs qui œuvrent pour la sécurisation des frontières.

La récente crise malienne pose de nouvelles équations à tous les spécialistes de sécurité au Sahel surtout dans les pays qui sont voisins de ce vaste territoire aux frontières poreuses. Dans le cadre du Projet « Habiter, la frontière : défis ou opportunités », en partenariat avec la Fondation Konrad Adenauer, qui a donné lieu à de nombreuses interactions avec des jeunes et des populations locales de la région de Kédougou, Timbuktu Institute avait constaté qu’il y avait, « dans ces zones pourtant bénéficiant très peu des initiatives de développement un énorme potentiel en termes de construction et de renforcement de la résilience aux conflits et à l’extrémisme violent ».

Au cours de cette rencontre d'échanges et de partage sur la résilience aux frontières, des discussions et recommandations formulées par les jeunes de ces régions frontalières, ont mis en exergue un sentiment de préoccupation le long de ces frontières. Et Mbassa Thioune, responsable du Pôle Jeunes et résilience au sein du Timbuktu Institute de constater : « on sentait une certaine préoccupation liée au voisinage immédiat du Mali frappé par une grave crise sécuritaire bien avant le coup d’Etat de mi-août 2020. Il y a, aujourd’hui, une forte crainte que la frontière sénégalo-malienne devienne un espace de débordement de l’insécurité » explique-t-il.

Lors du lancement de l’initiative nationale « Résilience aux frontières », par Timbuktu Institute et la Fondation Konrad Adenauer, les acteurs de la région de Kédougou, surtout les jeunes, ont déploré « l’absence de projets structurants mais aussi d’initiatives socioéconomiques valorisantes alors qu’ils vivent dans une région pleine de richesses dont les populations locales ne profitent pas à part la pratique dangereuse de l’orpaillage et de la contrebande »

Dans ce contexte lourd de risques avec pleines de frustrations exprimées par les participants à la session de renforcement des capacités, Dr. Bakary Sambe a insisté, à l'ouverture de la cérémonie par le Gouverneur de la région Saër Ndao en présence de Mme Ute Bocandé de la Fondation Konrad Adenauer, sur « l’impérieuse nécessité pour les pouvoirs publics d'écouter les jeunes et de réduire par des projets structurants leurs vulnérabilités socioéconomiques notamment face au caractère transnational de la menace terroriste » dans la région.

De ce fait, dès la publication prochaine de l’étude approfondie menée dans cette région ainsi que « l’Appel de Kédougou » invitant à plus de vigilance et d'attention face aux frustrations des populations des zones minières et frontalières, « un Plan d'action sera déroulé de manière préventive pour anticiper sur les nombreux risques dans ces régions périphériques », souligne Yague Samb, du pôle Etat de droit, dialogue politique et résolution des conflits de Timbuktu Institute.

Pour le directeur de Timbuktu Institute, « l'Appel de Kédougou » servira de document de référence et de plaidoyer pour des initiatives concrètes en faveur des populations des régions frontalières et minières qui pourrait même être étendu dans d'autres pays du Sahel et de l'Afrique de l’Ouest.