Les Sahéliens ont pris la mesure de la gravité de la pandémie Spécial

Malgré un climat général de suspicion, l’écrasante majorité des Sahéliens est consciente de la gravité de la COVID-19 d’après l’étude sur les populations sahéliennes réalisée, en plein COVID, par Sayara International et le Timbuktu Institute. Cependant, même faible, une certaine proportion des populations ne respecte toujours pas les mesures de prévention. 
 
Selon les résultats de cette étude réalisée dans l’objectif d’analyser les perceptions des populations du Sahel à propos des informations sur la COVID-19, les Sahéliens sont très majoritairement conscients de la dangerosité de la pandémie. Avec un échantillon aléatoire - comportant plus de 4000 répondants (KAP), 80 enquêteurs, 7 superviseurs locaux, plus de 30 entretiens qualitatifs (KIIs) et 95% de représentativité -, près de 80% croient que le risque de COVID-19 est un danger pour leur communauté.

Ce sont dans les zones rurales que les populations prennent moins la mesure du sérieux de cette pandémie. Les populations urbaines sont, elles, plus conscientes des dangers de la COVID-19. En effet, si près de 60% des Sahéliens vivant dans les zones rurales sont conscients des risques de la maladie, ils sont 70% en milieu urbain, donc, environ 40% des Sahéliens pensent qu’il est grandement important de prendre des mesures pour se protéger contre la pandémie. L’étude montre que 40% des Sahéliens pensent qu’il est très important de prendre des mesures de prévention pour se protéger contre la pandémie, et seuls 11% n’y prêtent pas attention. Données intéressantes, ils sont peu nombreux à connaître une personne ayant contracté la maladie. Seuls 20% des populations interrogées connaissent une personne qui a déjà eu la COVID-19.

27% peinent à respecter la distanciation d’au moins un mètre

Toutefois, si 33% des Sahéliens estiment qu’il est extrêmement important de prendre des mesures de prévention, seuls 11% n’y prêtent pas attention. De plus, environ 27% des populations sahéliennes se disent rarement capables de rester à au moins un mètre de distance d’une autre personne ne faisant pas partie de leur foyer, tandis que 28% d’entre elles disent parfois observer cette mesure de prévention. De fait, les Sahéliens peinent à respecter cette mesure étant donné, notamment, leur habitude de vivre en communauté. Enfin, certains pensent toujours que la COVID-19 est une vulgaire grippe inoffensive. Il n’y aurait donc pas de raison valable d’adopter ces mesures de prévention. 

Marie Suzanne Batista