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S’inscrivant dans l’approche holistique des phénomènes et des réalités sahéliennes, Timbuktu Institute- Mali a lancé ses activités par un vaste travail de recherche sur le terrain afin de documenter les problématiques sur lesquelles il travaille comme la situation sécuritaire, les questions sociopolitiques mais surtout les thématiques liées à la paix et à la stabilité au Mali. C’est dans ce cadre qu’une initiative de grande envergure a été élaborée et dénommée : « Co-construire la Paix et la Stabilité : « parole aux Maliens ». La cérémonie de lancement placée sous le patronage du Ministre de la Refondation de l’Etat, Chargé des relations avec les institutions a eu lieu, ce jeudi 28 octobre 2021 à l’École de Maintien de la Paix – Alioune Blondin Beye, à Bamako en présence des représentants du Gouvernement mais aussi des acteurs et organisations de la société civile. On y a aussi noté une forte affluence de la part des représentations diplomatiques et des organisations régionales et internationales basées au Mali au regard des grands enjeux dont traite une étude de perception inédite qui a été présentée lors de cette cérémonie de lancement.
A l’entame de son allocution de bienvenue, Mme Fatima Al-Ansar, Directrice de Timbuktu Institute-Mali rappelle l’importance de l’Initiative « Parole aux Maliens » qui entre dans le cadre de la contribution de son organisation au débat sur la prise en considération des « attentes et aspirations des Maliens pour la sortie de crise ». Pour elle, « il y a des moments importants dans la vie des Nations qui appellent au sursaut ». A travers un diagnostic de la situation actuelle, elle rappelle que « depuis plus d’une décennie, notre pays est plongé à une crise multidimensionnelle ». Exprimant sa préoccupation, la directrice de Timbuktu Institute pense que « cette tendance lourde, peine, malheureusement, à s’inverser malgré les efforts des autorités nationales, l’intensification de la présence des forces internationales de même que celles régionales avec la Force conjointe du G5 Sahel ». C’est dans ce sens qu’elle reviendra largement sur les insuffisances de l’approche basée sur le tout-sécuritaire en ces termes : « traditionnellement prisée dans la lutte contre le terrorisme, l’approche militaire bien qu’ayant contribué à la lutte contre l’extrémisme violent, montre aujourd’hui ses limites, au regard du caractère évolutif d’une menace hybride qui ne cesse d’accroître ». Pour autant, Mme Al-Ansar ne manquera pas de pointer d’autres éléments « tous les autres facteurs d’instabilité d’une crise sécuritaire qui perdure avec ses lourdes conséquences sur la multitude de secteurs que l’Administration déjà fragilisée est appelée à gérer ».
Terminant son propos sur l’importance de l’initiative que son organisation a lancée, ce jeudi, Mme Al-Ansar note, toutefois, que : « les questionnements sont, aujourd’hui, légion même au sein de la Communauté internationale, mais aussi de la classe politique malienne, de la société civile, quant au déroulement de cette période charnière et son issue, de même que son impact sur les institutions et l’avenir même de notre cher pays, le Mali »
Ainsi, c’est, en tant que centre de recherche-action à vocation régionale, voulant aborder en toute sérénité et par une approche tournée vers des solutions documentées, dans ce contexte particulièrement tendu où il y a parfois une absence de lisibilité de l’action étatique comme des tendances de l’opinion publique, que Timbuktu Institute a lancé l’initiative « La Parole aux Maliens ». Pour les chercheurs de Timbuktu Institute qui ont présenté les tendances générales de l’étude préliminaire, cette initiative « se veut inclusive à travers l’écoute du terrain plutôt que de lui imposer des paradigmes parfois inadaptés »
Comme l’a, plusieurs fois, rappelé, la directrice Mme Al-Ansar, la démarche de son Institut, consiste surtout, à « sonder d’abord les réalités du terrain, de mettre en avant l’écoute des Maliens dans la diversité de leurs préoccupations. C’est là, pour nous, la clé de la restauration de la confiance entre intervenants sur le terrain et les populations locales et la condition de leur adhésion aux solutions proposées ». Pour elle, « l’échec des expériences récentes en Afghanistan comme dans d’autres contextes où on avait privilégié les logiques du « nation building » sans tenir compte des bruissements du terrain, nous a convaincu davantage de la nécessité de redonner la parole aux Maliens ».
A en croire, Fatima Al-Ansar, « il fallait constamment documenter l’évolution de la situation de manière scientifique à travers une vaste opération de recueil de données aussi bien quantitatives que qualitatives, dans le cadre d’une étude inédite couvrant les principales régions du Mali. Il nous fallait aller vite sans, parfois, attendre le soutien des partenaires dans l’optique d’une étude préliminaire qui sera suivie d’autres ». Elle a d’ailleurs annoncé, le vœu de son Institut à mettre en place « un Baromètre du vivre-ensemble au Mali en tant qu’outil permanent de veille et d’anticipation pouvant aussi bien éclairer les décideurs qu’orienter les divers intervenants et partenaires » en appelant les autorités nationales de même que les partenaires techniques et financiers à appuyer ce projet novateur.
« Un fort et durable soutien de tous les partenaires et amis du Mali nous sera donc précieux au regard des ambitions qui motivent cette initiative lancée ce matin. Car, en plus de ces études qui s’inscriront dans la durée, des sessions de dialogue permettront de favoriser la prise de parole citoyenne pour tous les Maliens afin qu’ils puissent exposer leurs points de vue sur les questions d’actualité et des défis auxquels le Mali fait face pour trouver des solutions plus adaptées à leur contexte et à leurs réalités », conclura-t-elle son allocution en adressant les remerciements de Timbuktu Institute-Mali à tous les acteurs institutionnels et de la société civile qui ont pris un engagement ferme pour soutenir ses multiples activités et programmes « au service de la paix et de la stabilité » à travers toutes les régions du Mali.