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Avec l’appui financier de l’Union Européenne, la Ligue bissau-guinéenne des droits de l’Homme et l’Institut Marquis de Valle Flor veulent mettre en place un observatoire pour la Paix. Pour Dr. Bakary Sambe, directeur régional du Timbuktu Institute, cette initiative s’inscrit dans la logique de « valorisation des initiatives et solutions endogènes est d’une grande pertinence au regard du contexte sociopolitique et de l’environnement sécuritaire régional ». Dans cet entretien télévisé accordé à la chaîne de télévision panafricaine Medi1TV, le chercheur sénégalais consacre sa chronique hebdomadaire à cet « instrument qui permettra à la Ligue des droits de l’Homme et à l’Institut Marquis Valle de Flor de poursuivre, dans le cadre de leur approche inclusive, leur action au service de la paix et du vivre ensemble en Guinée Bissau ; ce pays qui préside actuellement la CEDEAO ». Depuis Bissau où il facilite une session de renforcement des capacités de l’équipe du Projet devant mettre en place cet Observatoire…
Dr. Bakary Sambe, le Timbuktu Institute appuie actuellement en Guinée Bissau la mise en place d'un Observatoire pour la paix une initiative de IMVF Institut Marquis de Valle Flor, de la ligue bissau-guinéenne des droits de l'homme avec l'appui de l'union européenne. Quel est le sens d'une telle initiative dans ce pays d'Afrique de l'ouest une région qui fait face à des défis multidimensionnels?
Comme vous l’avez dit, la sous-région fait face à des défis multidimensionnels. Et puis la Guinée Bissau est un pays qui a récemment connu des conflits récurrents et s’est engagée dans un processus de réconciliation et de stabilisation politique des institutions. C’est un pays dont la stabilité est un enjeu sécuritaire dans la sous-région, notamment, pour ses voisins immédiats comme le Sénégal, la République de Guinée et d’autres. Aujourd’hui, avec la transnationalité des phénomènes d’insécurités et de défis régionaux, la Guinée Bissau à travers sa société civile, notamment, la Ligue bissau-guinéenne appuyée par l’Institut Marquis de Valle Flor (IMVF) avec ce financement de l’Union européenne essaye de mettre en place un instrument. Un instrument qui participe au dialogue politique, qui anticipe sur les facteurs de conflictualité mais aussi un instrument qui tente de proposer des solutions en s’inspirant de ce que la société civile propose comme solution, dans le cadre d’une co-construction des solutions.
Dans son ambition, cet Observatoire pour la paix semble être un véritable outil de dialogue et de consolidation du vivre ensemble. Comment cet instrument si innovant va s'impliquer dans le contexte sociopolitique actuel de la Guinée Bissau ?
Vous savez, l’Institut Marquis de Valle Flor et la Ligue bissau-guinéenne des droits de l’Homme ont une très grande expérience de travail communautaire en Guinée Bissau. Dans le cas de l’IMVF, c’est dans les domaines de la santé, du développement et du renforcement de la société civile. Compte tenu de la fragilité de l’État guinéen due à la fréquente instabilité politique, la Ligue guinéenne des droits de l’Homme joue un rôle décisif. Aujourd’hui, surtout, dans la protection de la communauté dans des situations policières, sociales les plus diverses. Mais aussi avec beaucoup d’activités à l’intérieur du pays sur le vivre ensemble, en capitalisant sur les capacités de mobilisation et d’ancrage social de la Ligue et sa couverture territoriale. Sa connaissance du terrain bissau-guinéen mérite les efforts de stabilisation, de dialogue et de réconciliation.
Vous évoquez souvent face aux partenaires internationaux de l'Afrique la nécessité d'accorder la dignité de solutions aux initiatives endogènes. Quel est alors le symbole derrière la volonté de IMVF et de l'Union européenne de soutenir la société civile pour l'opérationnalisation de cet Observatoire pour la paix en Guinée Bissau?
L’opérationnalisation de cet Observatoire est d’un enjeu crucial. Si nous regardons les pays de la région, nous avons trois typologies. Les pays largement atteints par des phénomènes de violence extrémiste. La typologie des pays qui sont sous pression. La Guinée Bissau se trouve sous cette problématique de l’extrémisme violent et dans la troisième catégorie de pays qui peuvent encore développer une approche prospective et préventive. Dans ce cas de figure, je crois, qu’il est important de réfléchir autour de cet observatoire pour la paix. Le Timbuktu Institute contribue dans la formation et le renforcement de capacités pour donner un contenu réel à cet observatoire, des orientations et identifier les axes prioritaires de travail pour que la Guinée Bissau puisse saisir cette chance dans la prévention. En plus, des instabilités qu’on connaît, ce pays puisse profiter de ce moment-là afin de développer des outils de veille et d’anticipation pour préserver la paix sociale et la stabilité dont ce pays a tant besoin.