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« La Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) appelait déjà à mettre en place des « interventions audacieuses » dans le domaine de la population au vu des sensibilités culturelles et religieuses. C’est du reste pourquoi la CIPD dans ses principes avaient déclaré que « La mise en œuvre des recommandations figurant dans le programme d’action est un droit souverain que chaque pays exerce de manière compatible avec ses lois nationales et ses priorités en matière de développement, en respectant pleinement les diverses religions, les valeurs éthiques et les origines culturelles de son peuple, et en se conformant aux principes des droits de l’homme universellement reconnus[1] »
« L’audace, c’est d’aller vers certains de ces gardiens de religions et cultures, ouvrir des discussions sans complexes et sans préjugés sur la façon de travailler ensemble pour le bien- être des populations. Car comme dit un principe du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), depuis que la culture est mise en exergue : « Nous savons tous que le changement qui contribue à l’universalité des droits de l’homme dans divers contextes culturels ne peut être imposé de l’extérieur ; pour perdurer, il doit venir de l’intérieur. La culture compte parce que les traditions et les croyances culturelles sont souvent plus fortes que les lois… Les institutions religieuses, à travers leurs dirigeants ainsi que les organisations y affiliées, sont les agents importants du changement pour influencer leurs sociétés à réduire les stigmatisations et discriminations, et occasionner le changement qui émane de l’intérieur des communautés elles-mêmes ».
C’est dans ce cadre que doit être envisagé le nouveau paradigme de l’accélération d’une transition démographique pour permettre très rapidement aux pays africains de tirer profit du dividende démographique. Comment faire pour tirer le maximum de profit de ce dividende démographique ? L’UA a adopté  une feuille de route qui met l’accent sur un des éléments clés, la jeunesse avec quatre piliers à mettre en exergue : l’emploi et l’entreprenariat, l’éducation et le développement des compétences, la santé et le bien-être, les droits, la gouvernance et l’autonomisation de la jeunesse.Mais comment mettre en action de façon pratique ce plan tout en impliquant tous les acteurs dans la dynamique d’une participation volontaire, éclairée, multidisciplinaire et sans méfiance aucune ?
Au-delà des techniciens du gouvernement, du personnel des institutions nationales et internationales, des ONG qui vont travailler sur ces différents projets pour mener vers une transition démographique, la participation massive et éclairée des gardiens des traditions, des cultures, et des religions est cruciale comme mentionnée plus haut. Sachant que dans nos sociétés africaines, la religion, les us et coutumes sont au début et à la fin de toutes les décisions et actions des populations, il est donc primordial d’approcher les garants de ces religions et cultures pour les informer et les former sur les questions de population pour qu’ils influent positivement sur les actions des membres de la communauté. Ils peuvent être une courroie de transmission très efficace de la bonne information aux cibles pour amorcer un changement dans le domaine population et développement et dans le domaine du changement social. L’UNFPA a une longue expérience de travail avec les réseaux confessionnels et traditionnels qu’ils soient nationaux, régionaux ou internationaux.
Le thème de l’année 2017 de l’UA : «Tirer pleinement profit du dividende démographique en investissant dans la jeunesse » donne une occasion de collaborer avec les confessions religieuses et les réseaux confessionnels musulmans existants. En effet,  Les pays du sahel dont la majeure partie de la population est de religion musulmane ont une croissance démographique qui est l’une des plus fortes au monde, avec une population dont les 45 % sont âgés de moins de 15 ans. L’indice synthétique de fécondité varie de 5 à plus de 7 suivant les pays, et leurs faibles taux de prévalence contraceptive sont en deçà de la moyenne de l’Afrique subsaharienne qui est de 24%. Les raisons de ces faibles prévalences contraceptives les plus évoquées sont les pesanteurs culturelles ou la désapprobation de la communauté qui encourage parfois les femmes à maximiser leur fertilité et à commencer à procréer à un âge précoce, la faible scolarisation des filles et son corollaire le manque d’accès à l’information sur les méthodes contraceptives modernes. L’âge au premier mariage reste généralement très bas dans la région, Il est inférieur à 18 ans dans presque tous les pays.
Cependant les membres de ces confessions religieuses ont besoin d’être informés et formés sur la problématique de la transition démographique et du dividende démographique pour être mieux armés afin de formuler des messages et les faire passer aux communautés et aux familles. Pour ce faire, l’UNFPA a organisé en juillet 2017 d’un : Symposium  sur Islam, Dividende démographique et bien-être familial.
Les travaux qui sont ouverts ce matin se poursuivent au Palais des congrès de Ndjamena jusqu’au 27 juillet 2017
(Extrait de la note conceptuelle du Symposium)