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Source : Météo Sahel
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Plusieurs incidents récents ont mis en lumière l'insécurité croissante dans le pays. En effet, au moins 47 femmes ont été enlevées par des membres de l'État islamique en Afrique de l'Ouest (ISWAP) dans l'État de Borno, tandis qu'un enlèvement massif a eu lieu dans la région rurale de Ngala, avec plus de 100 femmes portées disparues. Parallèlement, près de 300 élèves ont été enlevés dans le nord-ouest, et au moins 15 ont été enlevés dans une école islamique de l’État de Sokoto. Les vagues d’enlèvement s'enchaînent, suscitant des inquiétudes croissantes quant à la sécurité des civils, notamment des enfants, dans différentes régions du pays. En réponse à ces événements, le président nigérian, Bola Tinubu, a ordonné aux forces de sécurité de ne pas verser de rançon pour la libération des victimes. Cette décision intervient alors que les gangs criminels, localement appelés "bandits", procèdent régulièrement à des enlèvements massifs dans le nord-ouest et le centre-nord du Nigeria, ciblant les écoles, les villages et les autoroutes pour exiger des rançons. D’ailleurs, en février, douze combattants anti-jihadistes ont été tués lors d'affrontements avec des membres de gangs. Ces bandits entretiennent des liens préoccupants avec des groupes terroristes, alimentant les inquiétudes quant à la sécurité dans la région.
Dans le centre-nord du pays, la ville de Mangu a été secouée par des violences intercommunautaires, un phénomène relativement rare dans cette région jusque-là préservée. Les attaques, perpétrées fin janvier, ont ciblé des Églises, des mosquées et des écoles, entraînant la mort d'au moins 25 personnes. Ces violences ont ravivé les tensions ethniques et religieuses dans l'État du Plateau, où cohabitent traditionnellement des communautés musulmanes et chrétiennes.
A côté de ces défis sécuritaires, le Nigéria fait également face à une crise humanitaire dans le nord-ouest du pays, où les niveaux de malnutrition sont qualifiés de "catastrophiques" par l'organisation Médecins Sans Frontières (MSF). Cette crise a conduit à des épidémies de maladies évitables, mettant en danger la vie de milliers d'enfants. Malgré cela, cette situation semble largement ignorée par les donateurs et les organisations d'aide, selon MSF.
Sur le plan diplomatique, un accord controversé entre le Nigéria et le Royaume-Uni a suscité une vive réaction dans le pays. En effet, cet accord signé à Abuja, permet aux avocats britanniques de pratiquer le droit au Nigéria sans aucune restriction, ce qui a été perçu comme une ingérence dans le système juridique national mais aussi comme un rappel douloureux du passé colonial du pays. Le président de l'Association du barreau nigérian a dénoncé cet accord, soulignant qu'il pourrait menacer les moyens de subsistance de millions de Nigérians.
Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères, Yusuf Tuggar, a affirmé la volonté du pays de maintenir sa collaboration avec la Russie, notamment dans les domaines commercial et militaire. Cette déclaration a été faite lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, à Moscou. Tuggar a, par la même occasion, souligné que cette coopération, existant depuis longtemps, perdurera, alors que Lavrov a assuré que Moscou continuerait à soutenir les pays africains dans le renforcement de leurs armées et de leur sécurité. Pour le reste, le Nigéria annonce la réouverture de ses frontières avec le Niger et la fin des sanctions économiques, soulignant l'importance des échanges commerciaux entre les deux pays. Cependant, cette annonce survient alors que les affrontements communautaires dans le sud ont entraîné la mort d'au moins 16 militaires.
Sur le plan économique, le Nigéria a annoncé l'interdiction du commerce ambulant des devises étrangères dans le pays dans le cadre de nouvelles réglementations établies par la Banque Centrale. Ces mesures visent à réformer le marché des changes, qui a souffert d'une pénurie chronique de dollars ces dernières années. Une décision qui s'accompagne également de l'imposition de niveaux de capital minimum plus élevés pour les opérateurs de bureaux de change. Par ces manœuvres, la Banque Centrale cherche à stabiliser le marché des changes et à freiner la spéculation sur la monnaie nationale, le naira.
Le Nigéria a été le théâtre d'une répression de la fraude en ce sens qu’il va interdire le commerce ambulant des devises étrangères et établir de nouvelles réglementations fixant des niveaux de capital minimum plus élevés pour les opérateurs de bureaux de change, dans le cadre de réformes plus larges du marché des changes. Ces actions ont été entreprises par l'agence anti-corruption du pays, qui accuse les opérateurs de spéculer sur la monnaie. Ces mesures interviennent après une pénurie de dollars due à la fuite des investisseurs étrangers notamment.