MALI – Des élections incertaines et persistance des défis sécuritaires Spécial

Source : Météo Sahel 

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Au Mali la junte au pouvoir fait face à une opposition en colère suite à l'annonce du report de l’organisation d’une présidentielle par les autorités. En effet, officiellement, la transition était censée prendre fin le 26 mars dernier, mais les autorités maliennes ont mis en avant le rétablissement de la sécurité avant de penser à des élections. Il n’en fallait pas plus à l’opposition pour manifester leur mécontentement en accusant même le pouvoir en place de vouloir se maintenir par la force. Ce climat de contestation s'est vu brutalement stoppé par une suspension de toutes activités politiques jusqu’à nouvel ordre décrété par la junte et de la dissolution d’une coordination de partis et d'organisations critiques à la junte. Se sentant injustement lésée, des partis politiques et des organisations de la société civile ont déposé un recours devant la cour suprême demandant l’annulation du décret suspendant les activités politiques. Recours pour lequel la cour constitutionnelle s'est dite « incompétente ».

Au-delà du climat politique très tendu, les autorités font aussi fasse a de grave accusation de meurtre et de vol de bétails dans plusieurs village de la commune de Diankabou qui se situe dans le centre du Mali. Selon les notables et les habitants de la zone, rejoints par des journalistes indépendants, 18 à 21 personnes parmi lesquelles des enfants auraient été sommairement abattues par l’armée et ses supplétifs de Wagner. En plus de ses exactions, ils sont accusés d’avoir volé au moins 400 têtes de bétail, accusation rejetée par la source sécuritaire qui affirme que ces animaux feraient l’objet d’un litige et que le gouverneur de la région serait en cours d’identification des réels propriétaires.

Pendant que les politiques se querellent, les djihadistes continuent leurs méfaits. En effet, pas moins de 110 civils ont été retenus par des djihadistes présumés pendant plus de 8 jours dans le centre du pays avant qu’une partie ne soit libérée. Ces enlèvements n’ont pas été revendiqués mais de nombreuses sources locales les attribuent au Front de libérations du Macina (FLM) qui compte plusieurs rapts similaires à son actif.