Sénégal : Après les Assises de la justice, l’Assemblée vent debout contre le Premier Ministre ? Spécial

Source : Météo Sahel 

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Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye s’est rendu à Paris le mercredi 19 juin sur invitation à la fois de GAVI, (l’Alliance Mondiale pour les Vaccins et l'Immunisation) et de l’Union Africaine à l’occasion du sommet de Paris pour la vaccination. Lors de sa prise de parole devant ses homologues africains et français, le président nouvellement élu du Sénégal, de rappeler l’insuffisance des vaccins fournis à l’Afrique au regard de sa population : environ 20% de la population mondiale. Ceci, pour dire que l’Afrique est loin d’atteindre sa souveraineté en matière de production de vaccins. Il a également félicité GAVI et ses partenaires pour le travail abattu en matière de lutte contre les pandémies et rappelé l’importance du soutien de la communauté internationale dans la reconstitution des fonds de GAVI pour la période de 2026 à 2030. Pour cette première visite en France, le sommet de Paris pour la vaccination était l’occasion pour le président Bassirou Diomaye Faye de s’entretenir avec Emmanuel Macron, lors d’un déjeuner de travail à l’Élysée le 20 juin, sur la redéfinition des bases d’un nouveau partenariat avec la France qui se veut « gagnant gagnant ».

Dans une perspective de rupture, les propos d’Ousmane Sonko, qui aurait tenté de nouer un lien entre « ceux qui ont pillé les deniers publics » et la Presse reprochée de « ne pas payer sa dette fiscale », pourraient bien s’inscrire dans cet esprit qu’il a prôné jusqu’ici. Ces supposées accusations ont été faites le dimanche 9 juin lors d’une conférence publique du PASTEF dont il est le leader. Au cours de cette manifestation, le premier ministre a tenu à préciser qu’aucune indulgence ne sera accordée aux journalistes ou militants qui s’attaqueraient gratuitement à des personnes. Sans réclamer un retour d’ascenseur, la presse a tenu à rappeler le rôle prépondérant qu’elle a joué et qui, selon elle, a permis au PASTEF, dont il est le leader incontesté, d’accéder au pouvoir. Depuis l'arrivée au Pouvoir du Président Bassirou Diomaye Faye, la lutte contre l’impunité est plus d’actualité que jamais. D’ailleurs, Macky Sall et ses lieutenants n’ont apparemment plus de répit face aux nombreuses accusations et poursuites dont ils font l’objet, sans oublier le sujet de la répression des troubles pré-électoraux.

La condamnation de l’activiste Bah Diakhaté et de l’Imam Cheikh Tidiane Ndao peut être considérée comme la manifestation de la promesse faite par Ousmane Sonko contre ceux qui s’attaquent gratuitement à d'autres. En effet, le 03 juin 2024, les deux ont écopé d’une condamnation à 3 mois de prison ferme et d’une amende de 100000 francs CFA pour diffusion de fausses nouvelles, accusations qu’ils ont niées lors de l’audience du 27 mai. Pour rappel, ils avaient tenu des propos jugés abjects au sujet du premier ministre Ousmane Sonko et ses récentes déclarations au sujet de l’homosexualitélors de la visite, au Sénégal, du leader de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon.

En outre, la protection de la liberté de la presse demeure une préoccupation majeure pour la presse de manière générale. Suite aux nombreuses arrestations subies par des journalistes ainsi que la fermeture de certains médias ces dernières années, Reporters Sans Frontières appelle le Président Diomaye Faye à davantage protéger la liberté de la presse qui est un droit fondamental et qui permet à la presse d’informer de manière objective les populations.

D’où l'urgence de réformer le système judiciaire au Sénégal, de sorte que certaines dispositions du code pénal, du code civil et du code de la famille soient revues. C’est en tout cas l’objet de la rencontre du 04 juin à Diamniadio de la Commission en charge de la réforme du système judiciaire qui s’inscrit dans le cadre des assises de la justice. Ces travaux ont abouti à un large consensus sur l’utilité de réduire les pouvoirs du parquet. “Il s’agissait après les considérations générales et méthodologiques, de faire la synthèse des travaux de commission. Ce que je peux dire, c’est qu’il y a eu un large consensus sur des points portant entre autres sur la réduction des pouvoirs du Procureur de la République”, assure le rapporteur de ladite commission M. Ahmadou Bamba Kassé. Cela devrait également permettre de protéger les lanceurs d’alertes d’autant plus que l’un d’entre eux s’est fait arrêter après avoir dénoncé un gendarme qui aurait été surpris dans un restaurant à Kédougou, négociant un contrat minier avec deux ressortissants chinois.

Alors que le Sénégal intègre le cercle des pays producteurs de pétrole avec le premier baril de Sangomar produit, annoncé par Woodside, l’opérateur de la coentreprise Rufisque Offshore, Sangomar Offshore et Sangomar Offshore Profond (RSSD), certains continuent d’emprunter le chemin de la migration irrégulière. C’est le cas de ces sénégalais candidats à l’émigration bloqués au Nord du Niger depuis des semaines et qui demandent aux autorités sénégalaises de les rapatrier au pays.

Dans le même temps, la douane sénégalaise est en train de mener des opérations qui ont conduit à plusieurs arrestations dont celle d’une cargaison de 30 kilos de cocaïne au centre du pays, près de la Gambie. Cette situation témoigne de l’important travail que mène la douane sénégalaise aussi bien à l’intérieur du pays que dans les zones frontalières. D’ailleurs le Président Bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo a ordonné la fermeture partielle de la frontière avec le Sénégal notamment vers Kolda où deux communautés musulmanes se sont affrontées le 17 juin, jour de l’Aïd (Tabaski).  Il s’agit des fidèles du khalife local, Thierno Amadou Tidiane Ba, connus sous le nom de « Futankés », et ceux du marabout Thierno Mounirou Baldé, appelés les « Gabunkés » qui, depuis des années, se disputent le contrôle de la Mosquée de Médina Gounass. Même si ce genre d’évènements sont quasi inexistants au Sénégal, les heurts ont été d’une extrême violence et causé la mort d’une personne et une vingtaine de blessés.

De l’autre côté, le fait que le premier Ministre Ousmane Sonko n’ait pas fait sa déclaration de politique générale dénote du bras de fer entre le chef du gouvernement et l’Assemblée nationale. Il dénonce l’incohérence du règlement intérieur de l'Assemblée nationale qui ne fait plus mention d’une déclaration de politique générale du premier ministre depuis 2019 après la suppression de ce poste par Macky Sall. Même si le poste de premier ministre avait été rétabli par ce dernier, Ousmane Sonko exhorte l’Assemblée nationale de revoir son règlement intérieur, ce que le bureau de l’Assemblée juge inacceptable.

Enfin après l’annonce de la mort de nombreux fidèles à la Mecque des suites du Coronavirus, le port du masque devient obligatoire à l’aéroport international Blaise Diagne qui a mis en place des tests de dépistage volontaires afin de protéger les milliers de passagers qui transitent depuis et vers l’aéroport.