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Source : Météo Sahel juin 2024
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L’actualité au Nigéria a été marquée durant le mois de juin 2024 par les nombreux défis d’ordre économique auxquels l’Etat fédéral est confronté, notamment qui ont poussé plusieurs organisations syndicales à observer une grève générale. D’abord, les deux syndicats les plus importants du pays, après avoir annoncé un débrayage à cause d’une mésentente avec les autorités sur le salaire minimum de soixante mille nairas qu’elles proposent et devrait être revu à hausse, ils ont annoncé une grève illimitée à partir du lundi 03 juin. Le ministre nigérian de l’information nationale qualifie cette grève qui ne semble pas être la solution aux négociations en cours, étant donné que l’intérêt de la masse devrait primer sur tout le reste.
En effet, cette grève observée depuis le 03 juin, a largement impacté les secteurs clés au Nigéria, comme la fourniture d’électricité dans les ports, les universités, les hôpitaux et les transports aériens à l’intérieur qui sont au ralenti. Cela témoigne de la grande mobilisation des grévistes qui devraient pousser l’État à prendre des mesures urgentes au risque de voir son économie s’effondrer. D’ailleurs, lors de la célébration de la journée de la démocratie, le président nigérian Bola Tinubu a évoqué la nécessité depuis plusieurs décennies de réformer l’économie du Nigéria qu’il juge trop dépendante des revenus de l’exploitation pétrolière. « Notre économie a désespérément besoin de réformes depuis des décennies. Elle est déséquilibrée car elle a été construite sur la base défectueuse de la dépendance excessive aux revenus de l'exploitation du pétrole », argue Tinubu. Vient s’ajouter l’inflation avec une hausse exponentielle, au cours des mois, des prix des transports, des loyers, de même que les frais de santé. Alors que les prix de certaines denrées alimentaires comme le poisson et les céréales ont subi une hausse de plus de 40%.
Plus haut, vers le Nord, le défi est d’ordre sécuritaire. Dans un village au Nord du Nigéria, 26 personnes dont quatre policiers, ont été tuées par des hommes armés faisant partie de gangs criminels. Parallèlement, une dizaine d’autres personnes ont été kidnappées lors d’un assaut dans un village du nord-ouest. Ceci est révélateur de l’insécurité qui sévit au Nigéria, et qui s’est intensifiée dans les États de Katsina et de Zamfara, et dont le président Tinubu a promis de trouver une solution il y a un an, lors de son élection.
De plus, l’épineuse question de la réintégration des rescapés de Boko Haram demeure en suspens. Ces derniers, après avoir échappé à des années d’agressions et d’abus de toutes sortes, seraient la cible de violences de la part des autorités nigérianes qui devraient les assister au risque de les voir rejoindre à nouveau le mouvement Boko Haram.
Enfin le Nigéria qui compte plus de 300 groupes ethniques reste confronté au défi majeur de la résolution des conflits intercommunautaires, principalement entre agriculteurs et éleveurs, comme c’est le cas dans d’autres pays de la sous-région. Seulement au Nigéria, des affrontements entre éleveurs et agriculteurs ont fait 7.000 morts selon un rapport publié cette année par l’ONG Mercy Corps.