La majorité des Soudanais soutient la stratégie d’auto-isolement des personnes ayant été déclarées positives à la COVID-19. Cependant, la tendance à plus ou moins adhéré à cette mesure de prévention contre le virus fluctue avec le niveau d’éducation. C’est ce que révèle l’étude sociologique de Timbuktu Institute et Sayara international, réalisée en décembre 2020 dans huit pays du Sahel (Burkina-Faso, Cameroun, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Soudan et Tchad), sur un échantillon hautement représentatif de plus de 4000 personnes interrogées.

L’auto-isolement comme mesure de prévention contre la COVID-19 trouve un soutien plus ou moins fort chez les Soudanais en fonction de leur niveau d’éducation et d’instruction. Pour mesurer l’impact de cette variable, 828 personnes ont été interrogées dans le cadre de cette enquête.

Il en ressort que même les Soudanais n’ayant jamais fréquenté l’école ont conscience de l’importance de l’auto-isolement. Ils sont ainsi 55% à être d’accord sur le fait que si une personne est testée positive à la COVID-19, elle doit s’isoler. Quant à ceux qui n’ont fréquenté que l’école primaire, ils sont 67% à aller dans ce sens. Les Soudanais ayant été au collège sont eux à 84% d’accord avec ce principe. Ce taux monte à 89% pour les Soudanais ayant été au lycée. Enfin, 93% des sondés ayant suivi un cursus universitaire s’entendent sur cette mesure de prévention.

Ces taux mettent en évidence la peur de propager le virus, ce qui se traduit par la conscience de la responsabilité individuelle des Soudanais à préserver leur communauté. Ainsi, le Ministre soudanais de la Santé pendant cette enquête a affirmé : « Nous sommes arrivés à la conviction que nous devrions laisser la corde sur le bateau. C'est une pandémie. Nous ne savons pas combien de temps elle va durer, donc les gens doivent s'adapter et suivre les précautions ou mourir. Tout se résume à la responsabilité personnelle et individuelle. »

Le Timbuktu Institute, le CESTI et Sayara International ont mis en place une veille de l'opinion publique digitale concernant la pandémie de la COVID-19. Grâce à notre plateforme de veille, nous analysons des milliers de publications qui émanent des réseaux sociaux, des sites d'information et des blogs, et qui, chaque jour, sont diffusées dans 8 pays du Sahel (Sénégal, Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso, Cameroun, Tchad, Soudan).

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Les théories du complot resurgissent dans les pays du Sahel avec l’arrivée des vaccins anti-COVID et alimentent d’autant plus la réticence des populations.

Le scepticisme à l’égard des vaccins anti-COVID gagne du terrain au Sahel. En effet, la circulation des fake news et des théories conspirationnistes relatives à la COVID-19 a renforcé cette défiance. Une défiance déjà présente en Afrique au sujet d’autres vaccins, tels que celui contre la méningite ou le choléra.

Ainsi, d’après une veille médiatique conduite au mois de février sur la plateforme « COVID-Mention » dans les 8 pays de l’étude (Sénégal, Mali, Mauritanie, Burkina Faso, Niger, Cameroun, Tchad et Soudan), les théories complotistes envahissent autant l’espace public sahélien que les informations vérifiées et correctes. Parmi les théories les plus en vue, celle concernant la Fondation Bill et Melinda Gates, très active dans la recherche sur les maladies et les vaccins en Afrique, s’est vue très populaire. Selon certains, la COVID-19 aurait été créée par le fondateur de Microsoft pour réduire la population mondiale et s’enrichir davantage.

Au début du mois de mars, les théories du complot continuent d’inonder la toile sahélienne. Cela peut s’expliquer par l’arrivée au Soudan de 828 mille doses de vaccins grâce au dispositif onusien COVAX. Au même moment, une vidéo figurant la première dame sénégalaise se faisant vacciner avec ses proches fait polémique. Certains en sont venus à dire qu’il existerait une « vaccination de privilégiés ». Le pic de cette effervescence des théories complotistes va s’observer le 3 du mois, deux jours avant la date à laquelle le Mali reçoit 396 mille doses du vaccin AstraZeneca. Ces débats vont se poursuivre jusqu’en avril, au moment où le Cameroun reçoit ses premières doses du vaccin Sinopharm. 

La peur des effets secondaires méconnus de ces nouveaux vaccins explique, entre autres, le refus de bien des personnes de se faire vacciner. Tout dernièrement, les problèmes observés avec le vaccin AstraZeneca ont accentué ce climat de suspicion. Même si le lien entre les thromboses observées chez certaines personnes vaccinées et le vaccin AstraZeneca lui-même n’a pas encore été établi, les opinions publiques sahéliennes ont majoritairement exprimé leur appréhension et leur refus de se faire vacciner. 

Par ailleurs, ces craintes ont pris une envergure particulière suite à l’interview de Jean-Paul Mira, chef de service à l’hôpital Cochin de Paris, diffusée en avril 2020. Le médecin a alors suggéré de réaliser les tests du vaccin anti-COVID en Afrique. La séquence télévisée a fait le tour du monde et a hautement choqué l’opinion. De plus, des scandales passés, comme la mort en 1996 de onze enfants nigérians à la suite d’essais cliniques conduits par le géant pharmaceutique Pfizer contre la méningite, ont également causé des blessures historiques.

Les sites internet : entre complots et bonnes informations

Parmi les différentes sources d’information en ligne, ce sont les sites d’information qui engagent le plus de débats complotistes concernant la COVID-19. Un top sept de ces sites web liste par exemple 4 de nos pays cible (Sénégal, Mali, Burkina Faso, et Cameroun).

Toutefois, les sites web essaient aussi de distribuer la bonne information relative au virus. Au Sénégal, il existe par exemple environ 300 sites d’information, et ils profitent d’un taux de pénétration d’Internet relativement considérable dans le pays.

Dans tous les cas, les théories complotistes, aussi bien diverses dans le fond que dans la forme, compromettent le partage et l’assimilation des vérités sur la COVID-19 et ses corollaires par les populations de la région. 

 

 

Suzanne Batista

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Selon une étude qui se propose d’analyser les comportements des habitants de certains pays du Sahel au regard des informations circulant sur la COVID-19, les Mauritaniens préfèrent largement s’en remettre à leur entourage. Menée en décembre 2020, cette enquête a été conduite par Timbuktu Institute et Sayara International.

Les résultats de cette étude soulignent que les Mauritaniens sont 72% à faire confiance à leur entourage pour s’informer sur la COVID-19. Une tendance cohérente, dans ce pays musulman, où le mode de vie dit traditionnel est encore prisé. Le constat est relativement le même au sujet des services de messagerie (SMS, WhatsApp), qui engrangent la confiance ou une certaine confiance de 64% des Mauritaniens interrogés. Enfin, 70% s’en remettent aux journaux, 46% à télévision, et 42% à la radio.

La désinformation reste, cependant, un problème à considérer, même s’il est peu étendu. Dans les faits, 36% des Mauritaniens ont affirmé avoir entendu la semaine précédant l’enquête des fausses informations sur la COVID-19. Ceci montre que des efforts restent à faire pour éradiquer ce phénomène dans le pays.


Kensio Akpo

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Selon une étude qui se propose d’analyser les comportements des habitants de certains pays du Sahel au regard des informations circulant sur la COVID-19, les Nigériens font majoritairement confiance en la radio. Menée en décembre 2020, cette enquête a été conduite par Timbuktu Institute et Sayara International.

Au Niger, les populations font massivement confiance à la radio pour s’informer sur la COVID-19 (70%). Ils sont 65% à faire confiance à la télévision, et 44% à se fier aux sources en ligne (médias sociaux, sites web, etc.). Même son de cloche au sujet des services de messagerie (SMS, WhatsApp), qui engrangent la confiance ou une certaine confiance de 52% des Nigériens interrogés. Enfin, 47% s’en remettent aux journaux, et 60% à leur entourage – ce qui s’explique aisément par le fait que le bouche à oreille est assez répandu dans cet environnement.

En outre, les fausses informations sur la COVID-19 circulent relativement peu au Niger. En effet, 55% des personnes interrogées ont déclaré ne pas avoir entendu     de fausses informations relatives à la COVID-19 la semaine précédant l’enquête, contre seulement 24% ayant répondu par l’affirmative.

Kensio Akpo

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Le Burkina Faso a enfin lancé, ce 2 juin, sa campagne de vaccination anti-COVID. Le défi sera maintenant de convaincre les populations à se faire vacciner, dans un pays perméable aux théories complotistes relatives à la COVID-19, à cela s’ajoute le mécontentement des populations face à la fermeture des frontières terrestres.

Alors que plusieurs pays africains avaient déjà reçu leurs doses de vaccins, le Ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement du Burkina Faso, déclarait, il y a de cela quelques semaines, que la question du vaccin n’était pas  un sujet de grande préoccupation pour son pays, au regard de la tendance baissière du nombre de cas enregistrés. Néanmoins, le pays a reçu dans la soirée du dimanche 30 mai, quelques 115 000 doses de vaccins AstraZeneca contre la COVID-19 via le dispositif onusien COVAX. Ce lot va permettre à ce pays d’Afrique de l’Ouest d’entamer dès le 2 juin une première phase de vaccination. Si le ministre burkinabé de la Santé, Charlemagne Ouédraogo, s’est dit satisfait de l’arrivée du vaccin, il existe néanmoins une réticence évidente à son égard dans le pays.

Les thèses complotistes inondent l’opinion publique

Nombre de jeunes restent tout de même réfractaires aux décisions gouvernementales, affirmant, sur Facebook en particulier, ne pas faire confiance aux autorités du pays. Ils doutent de la réalité de l’existence de la pandémie en Afrique. Ils estiment que la COVID-19 se résume à une grippe ne pouvant nuire aux Africains et pensent que les autorités déclarent des cas de COVID pour générer des fonds. Toujours selon ces jeunes burkinabè, les vaccins anti-COVID auraient été créés par Bill Gates et certaines industries pharmaceutiques pour diminuer la population africaine et se faire davantage d'argent.

Les sites afrique-sur7.fr, afrikfoot.com, lefaso.net, la radio Omega, et le site Burkina24 participent énormément à la diffusion d’informations relatives à la pandémie. Leur activité a connu un pic vers le 25 février, alors que le président sénégalais Macky Sall allait recevoir le lendemain sa première dose de vaccin. Cette information a été relayée par plusieurs médias burkinabè.


De nouvelles mesures bien accueillies

Par ailleurs, la majorité des burkinabè s’est réjouie des dernières décisions des politiques, assouplissant les mesures de lutte contre la COVID prises au temps fort de la pandémie. Après l’ouverture des lieux de culte, les burkinabè ont fort bien accueilli l’ouverture des espaces de jeux, des bars et restaurants, et des frontières aériennes.

Cependant les frontières terrestres restent officiellement fermées, même si nombre de burkinabè continuent de circuler et contournent les contrôles frontaliers pour entrer dans le pays.

 

Suzanne Batista

 

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Timbuktu Institute (30/08/2021)

Le 28 août 2021 les principaux leaders religieux du Mali se sont retrouvés à la résidence du président du Haut-Conseil Islamique du Mali, Cheikh Ousmane Madani Haïdara y compris l'Imam Mahmoud Dicko, Président du Centre du même nom pour la Paix et le vivre ensemble au Sahel. En plus du déplacement de l’Imam Dicko chez Haïdara, il y avait aussi la présence marquante du Cardinal Jean Zerbo, Archevêque métropolitain de Bamako de même que le Révérend Nouh Ag Infa Yattara, délégué général de l'Association des groupements d'églises et missions protestantes évangéliques du Mali (AGEMPEM).

 

Pour assister à cette rencontre, les différents leaders religieux étaient accompagnés de leurs assistants respectifs, d’après le facilitateur, le chercheur Boubacar Bâ. Ces assistants étaient des personnalités connues de l’espace public malien : Maki Ba (HCI), Moufa Haidara (HCI), Thierno Hady Tall (HCI), Abbe Alexandre Denou, Djibril Kalane Toure (AGEMPEM), Daniel Thera (AGEMPEM), Sorry Maiga (CIMD), Abdoulaye Sissoko ( CIM).  Selon toujours les informations qu’il a transmises à différents centres de recherche et décideurs du Sahel, « après la lecture d’un message par le secrétaire général du HCI, Mahamadou Djamoutani, les leaders religieux ont expliqué le sens de ce rassemblement impensable il y a quelques temps par l'importance  de l'appel pour le sursaut national ». 

 

Selon le texte partagé par le facilitateur de la rencontre, par ailleurs, coordinateur scientifique du centre Imam Mahmoud Dicko pour la paix et le vivre ensemble au Sahel , on a noté la présence « des représentants des familles fondatrices de Bamako qui ont été préalablement informés et qui avaient « donné leur accord et leur bénédiction à cette importante rencontre ». D’après la même source, « les principaux leaders religieux se sont penchés sur la paix et sur le sursaut national face à la crise multidimensionnelle que traverse le Mali ».

 

Pour ces religieux, « le temps  est venu de rompre avec le silence et faire date avec l'histoire du Mali ». D’après, toujours, Boubacar Bâ,  « Ils se sont mobilisés tous pour aider à stopper l'hémorragie actuelle marquée par les différentes crises graves qui secouent le Mali et l'État-nation ».

Parmi les décisions arrêtées, il y avait l’idée de « lancer un appel pour un sursaut national pour mobiliser les maliens et maliennes en vue de mettre un terme aux malentendus, antagonismes et conflits qui assaillent le pays ».

 

L'appel qui devrait être lancé par les principaux leaders religieux dans les deux jours suivants visait à produire et diffuser un mémorandum des autorités religieuses, coutumières et traditionnelles en faveur de la paix et le sursaut national. Les leaders religieux se sont aussi engagés à « amorcer un plaidoyer pour la paix et la réconciliation auprès des gouvernants et acteurs sociaux, des acteurs armés en belligérance et de la communauté internationale. Il était aussi question d’organiser « une journée de prière pour le retour de la paix au Mali ».

 

Suite à cette rencontre, un Appel a été co-signé par les différents leaders religieux ce 29 août 2021 intitulé « appel des leaders religieux au Peuple Malien ». Il faut noter que cet appel à l’attention des groupes signataires de l’accord mais aussi à tous les autres belligérants survient à une période où beaucoup d’observateurs s’interrogent sur l’issue de la transition en cours de même que l’avenir du Mali et de stabilité de manière générale.

Pour Dr. Bakary Sambe, directeur du Timbuktu Institute, "de telles initiatives entrent dans le cadre des stratégies endogènes qui ont tout leur sens pour une sortie de crise au Mali". Il va falloir, selon lui, que les partenaires du Mali accordent la "dignité de solutions à de telles approches qui contribuent énormément à aboutir à la stabilisation et la réconciliation de ce pays"