Cette Note d’Analyse n°3 s’inscrit dans la série spéciale des publications du Timbuktu Institute avec le soutien de la Fondation Konrad Adenauer sur la société civile à l’épreuve de la pandémie COVID-19 au Sahel. A télécharger intégralement en bas de ce texte  

Alors que les spéculations sur les contrecoups sanitaires de la COVID-19 en Afrique occupent de moins en moins le paysage médiatique, la pandémie continue de soulever des débats au sujet de ses effets spécifiques sur les différentes franges de la population. Si le monde entier a été surpris par cette crise sanitaire, l’Afrique n’a pas fini d’en subir les conséquences en raison de son niveau de développement économique mais aussi et surtout de la jeunesse de sa population. Chance sur certains aspects notamment sur la mortalité ou handicap au regard des conséquences économiques, la jeunesse de la population africaine occupe une place importante dans ce débat. En effet, le continent concentre la plus jeune population au monde avec une tendance non moins importante dans sa partie occidentale : 75% des ouest africains ont moins de 25 ans. Cette dynamique démographique lue parfois comme un stimulant économique, rend compte aussi des défis en matière d’éducation et d’emploi, donc, de vulnérabilités socioéconomiques que la crise pourrait amplifier. En effet, la situation de la jeunesse inquiète aussi bien les dirigeants de la sous-région que les populations de manière générale, surtout en cette période de COVID-19 où le taux de chômage a considérablement augmenté.

L’Organisation Internationale du Travail (OIT) s’arrête d’ailleurs sur la manière disproportionnée dont la pandémie à coronavirus a affecté les jeunes au niveau mondial avec une situation qui s’enlise dans les pays à faible revenu.[1]Intervenant à l’occasion de la Table-Ronde virtuelle de Haut Niveau, sur la résilience africaine et l’après COVID-19 pour une nouvelle gouvernance mondiale du 19 mai passé, le président en exercice de la CEDEAO, le chef de l’Etat nigérien Issoufou Mahamadou, est revenu sur des propositions phares allant dans le sens d’aider la population juvénile à sortir de la précarité. Ainsi, affirme-t-il : «Ça ne sera un atout que lorsque nous serons capables de transformer cet actif démographique en dividende économique»[2].

Si sur le plan sanitaire, la pandémie a relativement épargné les jeunes en termes de nombre décès et de complications, ces derniers ont été particulièrement touchés par les conséquences de la gestion de la pandémie dans les secteurs éducatif, professionnel et social qui les interpellent à plus d’un titre. Dans ce contexte, les actes de violences contre les dispositifs sanitaires comme les couvre-feuxont failli minimiser les nombreuses innovations dont ils sont auteurs durant cette période de craintes à priori, peu propice à l’invention.

En même temps, la période de récession que le monde est en train de vivre légitime davantage les interrogations sur l’issue de la crise sur les populations sahéliennes en général et sur les jeunes en particulier.

Dans le cadre de cette réflexion globale à l’échelle mondiale ou continentale, la présente note d’analyse traite des conséquences spécifiques de la COVID-19 sur la jeunesse sahélienne souvent assimilée à la vulnérabilité. Elle s’arrêtera aussi sur les réponses que les jeunes ont apportées dans ce contexte, même ou justement parce qu’elles ont été peu médiatisées. Cependant, elles peuvent contribuer à une analyse plus équilibrée de la situation et des perspectives

 

 

 

Par Dr. Wilfrid AHOUANSOU

Université d’Abomey CALAVI- Chercheur Associé à Timbuktu Institute

 

Depuis le 8 octobre 2020, le Nigeria traverse à nouveau l’une de ses énièmes crises sécuritaires. Mais cette fois-ci, ce ne sont pas des attaques terroristes ou des accusations de corruption qui sont relayées par les médias. Il s’agit plutôt d’une contestation populaire, majoritairement menée par des jeunes, et de laquelle transparaît de la colère et de la révolte contre un régime accusé de ne pas avoir pris les mesures qu’il faut pour faire cesser les violences policières si régulières dans cet État fédéral.

Le mouvement, qui a d’abord démarré en 2017 sur le réseau social Twitter avec le hashtag #EndSARS, a désormais pris corps et ne semble plus vouloir faiblir. Il est porté par des milliers de jeunes qui descendent dans les rues chaque jour dans les différents États du Nigeria, mais également au sein de la diaspora aux Royaume-Uni, aux Pays-Bas ou aux États-Unis. Les revendications portées par le mouvement sont sans appel : il s’agit du démantèlement pur et simple du Special Anti-Robbery Squad (SARS).

Les raisons de cette exigence fourmillent eu égard aux nombreux témoignages partagés par les victimes de cette escouade anticriminelle, originellement créée pour combattre le grand banditisme au Nigeria. Avec le temps, cette unité spéciale se serait transformée en véritable bourreau de la population selon Amnesty International, avec un ciblage particulier des jeunes, qui ne rentreraient pas dans le canon de l’image de la jeunesse disciplinée, si recherchée en Afrique. Il faut dire que le Président Muhammadu Buhari n’aura pas fait grand chose pour favoriser un respect de cette jeunesse par les autorités politiques et sécuritaires du pays. En effet, à plusieurs reprises et même devant des instances internationales, il aurait qualifié sa population majoritairement jeune de paresseuse.

Le mouvement populaire est désormais là et bien présent. La lutte pacifique tend de plus en plus à se transformer en une révolte contre le système politique entier, malgré que la revendication originelle pour la dissolution de la SARS a été acceptée le 11 octobre 2020. Cette annonce a été accompagnée de cinq autres mesures par la police nigériane pour tenter de calmer la colère grandissante, à savoir : le démantèlement de l’unité spéciale dans l’ensemble des 36 États fédérés du pays, le redéploiement des membres de la SARS dans d’autres unités et subdivisions de la police, la mise en place d’un nouveau mécanisme pour lutter contre le grand banditisme, la création d’un forum citoyen et stratégique pour conseiller sur les réformes de la police, et l’organisation d’enquêtes sur les allégations de violences commises par l’unité dissoute.

Le 12 octobre 2020 dans la même foulée, la police nigériane annonce la création de la Special Weapons and Tactics (SWAT), avec à nouveau, cinq mesures devant rassurer la population, telles que : le non-déploiement d’anciens personnels de la SARS dans la nouvelle unité, la mise en branle des actions de la SWAT uniquement sur la base de renseignements, l’interdiction pour la nouvelle unité de patrouiller les rues, l’interdiction de fouiller les ordinateurs et téléphones de la population sans mandat, l’absence d’antécédents de violences ou d’abus des droits de l’homme dans les dossiers des nouveaux membres de cette unité.

Ces différentes mesures des autorités nigérianes n’eurent pas plus d’écho auprès de la population, qui depuis bientôt 8 jours occupent toujours les routes. #5for5 est ainsi devenu le nouvel hashtag mobilisateur de la population, autour des exigences suivantes : la libération immédiate de toutes les personnes arrêtées durant les protestations, la justice pour toutes les personnes victimes des brutalités policières et une adéquate compensation pour leurs familles, la mise en place d’une institution indépendante pour mener des enquêtes et poursuivre les auteurs de ces exactions, l’évaluation psychologique des anciens membres de la SARS avant leur redéploiement dans une nouvelle unité et l’augmentation du salaire des membres des forces de police afin de leur offrir le moyen de vivre décemment et de ne se consacrer uniquement à la protection des citoyens.

Crédits : https://bit.ly/347ecj3

 

Les annonces successives de mesures pour calmer la contestation populaire et la résistance manifeste de celle-ci à ne pas se laisser démonter permettent de relever quelques enseignements pour la conduite de la réforme du secteur de la sécurité (RSS) dans les pays de l’Afrique de l’Ouest.

Faut-il le rappeler, la RSS est un processus structurant qui consiste à améliorer l’offre de service en matière de sécurité afin de garantir qu’elle réponde aux exigences démocratiques. Pour l’Union Africaine (UA) et pour la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la RSS est le moyen « par lequel les Etats formulent ou réorientent les politiques, les structures et les capacités des institutions et des groupes engagés dans le secteur de la sécurité, en vue de les rendre plus efficaces, plus efficient et répondant au contrôle démocratique tout en étant attentifs aux besoins de sécurité et de justice de la population »[1].

L’ensemble des actions entrant dans le cadre de la RSS vise à mettre davantage en avant la conception de la sécurité humaine, qui selon les Nations Unies « a pour objet d’aider les États Membres à cerner les problèmes communs et généralisés qui compromettent la survie, les moyens de subsistance et la dignité de leurs populations et à y remédier ». Autrement dit, la sécurité traditionnelle qui vise à garantir l’Etat contre une menace extérieure ou contre l’instabilité au plan interne, doit s’agrandir pour prendre en considération d’autres composantes, à savoir : « sécurité économique, sécurité alimentaire, sécurité sanitaire, sécurité de l’environnement, sécurité personnelle, sécurité de la communauté, sécurité politique ».

 

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Par Pr. Mohamed-Chérif FERJANI
Président du Haut Conseil de Timbuktu Institute

Le terrorisme islamiste continue, sans relâche, à commettre des crimes barbares partout dans le monde contre tout ce qui représente aux yeux de tous les fanatiques intégristes une insupportable liberté : penser et s’exprimer sans tutelle ni entrave, enseigner de façon à développer l’esprit critique pour former des citoyen(ne)s difficiles à gouverner et à embrigader par quelque idéologie que ce soit.

Le vendredi 16 octobre 2020, la France est à nouveau frappée par la haine aveugle des ennemis de la liberté : après les attentats visant le la liberté d’expression, à travers le lâche assassinat des journalistes de ‘‘Charlie Hebdo’’, le mode de vie d’une société libre à travers l’attentat du Bataclan, la liberté de conscience à travers les attentats visant des ministres de cultes et des fidèles d’autres religions (juifs et chrétiens), c’est autour de l’enseignement d’être la cible de la haine islamiste à travers la décapitation du professeur d’histoire-géographie Samuel Paty, près d’un collège de Conflans-Sainte-Honorine où il enseignait, par un terroriste islamiste russe d’origine tchétchène, au motif que l’enseignant avait montré, dans un cours sur la liberté d’expression, des caricatures dont celles publiées par ‘‘Charlie Hebdo’’ représentant le Prophète de l’islam.

Les partisans de la haine ne désarment pas

Si la plupart des réactions, en France et ailleurs, sont marquées par la sidération, l’émotion, la révolte contre ce crime hideux, la compassion et la solidarité avec la famille de Samuel Paty, le corps enseignant et la France dans sa diversité culturelle, spirituelle et politique, les partisans de la haine et leurs avocats de toujours ont salué comme un exploit vengeur de «l’islam» et des «victimes» de «l’arrogance occidentale» et de la «suprématie blanche» : outre les mouvements jihadistes se reconnaissant dans ce crime ignoble, beaucoup d’islamistes ont salué cet acte terroriste en proférant des menaces contre toute personne, toute institution et tout Etat qui porterait atteinte à ce qu’il y a de plus sacré aux yeux des musulmans, l’image de leur Prophète, à l’instar de ce qu’a déclaré un député islamiste tunisien Rached Khiari.

Au lieu de condamner fermement et sans équivoque le crime odieux, certains avocats de l’islamisme, y compris en France, ont préféré focaliser leur dénonciation sur les réactions islamophobes, passées, présentes et à venir, qui mettent à l’index une partie de la population, les musulmans, pour en accentuer l’exclusion et le rejet dont ils font l’objet, sans rien dire de l’idéologie de la haine et de la mort qui a armé la main du terroriste.

D’autres, tout en condamnant le crime odieux et l’idéologie qui l’inspire, se sont demandé si l’enseignant n’avait pas fait preuve de légèreté ou de manque de pédagogie en présentant des caricatures susceptibles de choquer la sensibilité des élèves, de leurs familles ou de leur «communauté», alors qu’il n’a fait qu’illustrer son cours au sujet de la liberté d’expression.

Une telle réserve est déjà une concession de trop aux ennemis de la liberté d’expression : ce n’est pas aux élèves, ni à leurs familles ou aux communautés des uns et des autres de déterminer les contenus des cours mais aux autorités éducatives. Si on s’engage sur ce terrain, on pourra aller jusqu’à l’interdiction de la philosophie, de telle ou telle partie des programmes d’histoire, de littérature ou des sciences de la vie et de la terre pour ne pas choquer la sensibilité des créationnistes ou des communautés qui voient dans certains enseignements des provocations à leurs croyances.

Ne pas se soumettre au diktat des obscurantistes

L’éducation doit être sanctuarisée au même titre que la recherche, la création artistique et d’autres domaines qui ne doivent pas dépendre de la doxa et de l’état de l’opinion publique. Sinon, c’est la voie vers la soumission à l’obscurantisme et au diktat des ennemis de l’esprit critique, de la recherche, de toute création et de la liberté d’expression. C’est pourquoi, plus que jamais, la liberté pédagogique dans le respect des programmes scolaires, de la recherche, de la création et de l’expression doit être défendue sans la moindre concession, sans la moindre complaisance à l’égard des ennemis de cette liberté fondamentale.

Certes, comme par le passé, partout, et de tous les temps, ce genre de crime aura des effets néfastes : les idéologies xénophobes prônant les replis sur les identités meurtrières – qu’elles soient religieuses, ethniques ou nationalistes –, essayeront d’en tirer profit pour trouver des boucs émissaires, diviser les victimes de l’exclusion afin de les détourner du combat contre les véritables causes de leurs malheurs : les politiques néolibérales qui démantèlent les services publics, s’attaquent aux droits économiques, sociaux et culturels et mettent à mal le vivre ensemble. C’est la raison pour laquelle la lutte contre le terrorisme islamiste doit aller de pair avec la résistance à tous les replis identitaires, la défense des services publics, la promotion des droits qui permettent aux citoyens de s’arracher à l’étouffoir des solidarités de leurs communautés exclusives.

Sans nier ou suspecter les appartenances et les identités auxquelles sont attaché(e)s les une(e)s ou les autres, nous devons faire en sorte de les conjuguer avec l’universalité de l’humain, le respect des libertés et droits qui doivent être garantis à tou(te)s par delà les différences de sexe ou de genre, d’origine, de culture, de couleur de peau, de croyance, de spiritualité ou de philosophie, d’orientation sexuelle, ou de tout autre ordre.

Contre le terrorisme islamiste et contre tous les replis sur des identités meurtrières négatrices des libertés et des droits humains, nous devons nous unir tou(te)s : athées, musulman(e)s, agnostiques, chrétien(ne)s, juif(ve)s, hindouistes, bouddhistes, de toute spiritualité, philosophie ou religion, de gauche ou de droite, sans la moindre indulgence, la moindre justification, la moindre compréhension à l’égard de la décapitation d’un professeur en raison du contenu de ses cours.

 

 By Fatima LAHNAIT

Gender, Peace and Security -Timbuktu Institute

 

The African continent faces multidimensional challenges (population growth, employment crisis, rapid urbanisation, chronic conflicts, ethnic tensions, violent extremism, climate change, and environmental degradation), that require a holistic approach. Some of these challenges are exacerbated by the lack of inclusion of all segments of society. Despite the many undeniable assets, including a young population and highly coveted natural resources, Africa cannot ignore women - who make up 50% of its population- if it is to achieve its goals of sustainable development and inclusive growth.

The United Nations is preparing to commemorate the twentieth anniversary of Security Council Resolution 1325 on Women, Peace and Security adopted on the 31stOctober2000. Has Africa been able to design and implement the necessary measures within the framework of this Agenda? An overview of the situation is required.

 

  • Women, Peace and Security Agenda: What is it all about?

     In its Resolution 1325, Women, Peace and Security (WPS) adopted on October 31, 2000, the United Nations Security Council made the following observations:

- Gender inequality contributes to instability, insecurity and violent extremism.

- Sustainable and lasting peace requires the participation of all members of society, including women.

Based on these observations, the U.N. Security Council has defined three main objectives in its WPS agenda (sometimes labelled a "program") which encourages the consideration and implementation of a gendered approach in the elaboration of any policy:

  1. Protecting women against violence in conflicts
  2. Promoting and ensuring the participation of women in conflict-prevention and resolution
  3. Working for Peace building and societal recovery

In all countries, it is also important that women and girls are, going forward, more systematically and sustainably integrated into any peace and security issue.

The experiences of men and women in times of war/conflict are indeed different. The gender approach therefore, offers an essential perspective in conflict analysis: women generally propose peace-building strategies that aim to create links between opposing factions and increase the inclusiveness, transparency and sustainability of peace processes.

 

- There is an urgent need to put women at the heart of peace and security arrangements to build a better and more equitable world -

The participation of women should not be interpreted as a favour granted to them. This participation must be taken for granted by everyone. In fact, it is an essential condition for achieving lasting peace and security.

It should also be remembered that women are not a homogenous group: the experiences of women and girls with disabilities, young women, displaced women and girls, among others, should not be overlooked.

Although twenty years have passed since the United Nations Security Council adopted the landmark Resolution 1325 on Women, Peace and Security(WPS), gender analysis is still often absent from responses to global security and humanitarian challenges.

- Women's bodies are not a battlefield -

Since 2000, nine other complementary resolutions have been adopted by the Security Council[1].

1] This series of resolutions constitutes a fundamental basis for taking into account the situation of women in conflicts, and a solid foundation for the implementation of the WPS agenda by member states and international institutions. Each one addresses a unique theme concerning the protection of women and girls during conflicts and their participation in decision-making processes.

- Resolution 1820, adopted in 2008, thus made it possible to recognise sexual violence as a weapon of war. This resolution marked a real awareness on the part of the international community, of the need to significantly strengthen the fight against sexual violence in armed conflict, to fight against impunity, and to take into account the long-term effects of sexual violence on communities.

International law and the courts have adopted new norms, and set a clear precedent by classifying sexual violence as a crime against humanity and a war crime.

- A reaffirmed priority -

Since Resolution 1888 adopted in 2009, an increasing number of peace-keeping operation (PKO) mandates have taken into account the role of women at all stages of crises.

Also in 2009, SCR (Security Council Resolution) 1889 was adopted to address barriers to women's participation in peace processes. It calls for improved international and national responses to the needs of women in conflict and post-conflict situations. Twenty-six quantitative and qualitative indicators ('global indicators') have been defined to assess the implementation of Resolution 1325, in addition to the monitoring of National Action Plans(NAPs) and independent monitoring by civil society. However, this monitoring and control remains difficult.

Fifteen years after the adoption of founding Resolution 1325, the U.N. Security Council adopted Resolution 2242 (2015) which reaffirms the importance of women's participation in political processes, peace negotiations, conflict resolution and prevention mechanisms, and emphasises in particular the role of women in the fight against violent extremism. It also addresses the differential impact of terrorism on the human rights of women and girls[2].

 

- Only less than half of U.N. member states have implemented UNSCR 1325! -

Since 2005, U.N. member states have been implementing the principles of UNSCR (UN Security Council Resolution) 1325, by developing National Action Plans (NAPs), which last three to five years. They work to promote and consolidate efforts to promote women's leadership in the areas of peace and security by highlighting them in national and international contexts.

The NAP process helps countries identify their priorities in this area, define action plans and necessary resources.

These action plans are an important element in the implementation of UNSCR 1325 world-wide. Some countries are already in their second or third version of their NAPs. But there is still a long way to go.

As of August 31, 2020, only 86 UN member states have UNSC 1325 National Action Plans[3].   Indeed, the implementation of the 1325 agenda relies on a voluntary basis not a compulsory one, which is ultimately deplorable.

- On the African continent, a mixed picture -

Aware of the stakes involved, nearly 50% of the African Union states have adopted National Action Plans in order to, among other things, integrate women into peace processes as recommended by Resolution 1325.

Governments and regional organisations have made significant progress in developing legal, political and institutional mechanisms for the implementation of the WPS agenda.

Within regions, the adoption of NAPs varies considerably:

- 13 NAPs in ECOWAS, the Economic Community of West African States (the first body to adopt a regional action plan in Africa),

- 5 in the East African Community

- 3 in Central and Southern Africa

- and 1 in North Africa

West Africa is by far the leader, with 13 of its 15 member states having adopted a NAP. The region is among the leading proponents of the SPF (Strategic Partnership Framework) agenda since six states (out of 15) had adopted a NAP by 2010[4].

In North Africa, there is a clear lack of awareness of the SPF agenda. Tunisia is thus the first - and only - country in the region to have adopted its NAP in August 2018.

It should be noted that the Regional Action Plan (RAP) of the African Union allows for feedback and sharing of best practices in the implementation of UNSCR 1325.

- West Africa steps ahead -

At the national level, 25 African governments have so far adopted a NAP on UNSCR 1325.

       These are as follows : Côte d'Ivoire (2007), Uganda (2008), Guinea (2009), Liberia (2009), Rwanda (2009), Democratic Republic of Congo (2010), Sierra Leone (2010), Guinea-Bissau (2010), Senegal (2011), Burundi (2012, revised in 2017), Burkina Faso(2012), Gambia (2012), Mali (2012), Togo(2012), Nigeria (2012), Central African Republic(2014), Kenya (2016), South Sudan (2015), Niger(2017), Angola (2017), Cameroon (2017), Mozambique(2018), Tunisia(2018) and Namibia (2019)[5].

Only about fifteen states have updated their NAPs to take into account the post-UNSCR 1325 resolutions.

And looking ahead, South Africa's NAP was presented to parliamentarians in September 2020 and should be made public soon. Other governments have committed to finalising their first NAPs, including Morocco, Egypt, Madagascar and Zambia.

- Change is happening at too slow a pace for the women and girls whose lives depend on it" - Antonio Guterres, Secretary General of the United Nations - October 2019 -

The context in which the SPF agenda is being implemented in Africa is complex.

Terrorism, inter-community conflicts, bad governance, and civil wars generate violence on the continent.

The situation is aggravated by illegal migration, displacement of populations, proliferation of arms and the effects of climate change.

The lack of real political will, and the lack of interest of some leaders in women's rights are also deplorable. The implementation of the Women, Peace and Security agenda is therefore not a priority for some governments.

This is also due to a lack of resources. The implementation of the NAPs requires substantial budgets that most States do not have! Out of the 84 NAPs registered as of December 31, 2019, only 28 (33%) have a budget allocated for implementation[6].

Faced with projects suspended due to lack of funding and interest, civil society will have to keep stepping forward and thus continue to improve the visibility of the major contribution of African women to the WPS agenda. This contribution may not fall within the framework of a NAP, but it does have the merit of existing and should be welcomed and encouraged.

In addition to taking stock of the progress made over the last twenty years, the commemoration of SCR 1325 will make it possible to identify the obstacles that persist in the area of gender equality (one of the SDG, Sustainable Development Goals planned to be achieved by 2030).

This is all the more important as the world faces the Covid-19 pandemic and its repercussions ; a situation that has demonstrated, once again, that women and girls are the most affected by the consequences of any crisis, whether at home or in the workplace, in cities, in rural areas or in refugee camps.

[1]The U.N. Security Council has adopted 10 resolutions on Women, Peace and Security (WPS): Security Council Resolutions 1325 (2000), 1820 (2008), 1888 (2008), 1889 (2009), 1960 (2010), 2106 (2013), 2122 (2013), 2242 (2015), 2467 (2019) and 2493 (2019).     https://undocs.org

[2]https://undocs.org

[3]https://www.un.org/en/member-states/

[4]African Union Commission - Report on the Implementation of the Women, Peace and Security Agenda in Africa - October 2019 - https://archives.au.int/

[5]Ibidem.

[6]https://undocs.org

Fatima Lahnait Timbuktu Institute- Gender Peace and Security Specialist

Le continent africain fait face à des défis multidimensionnels (croissance démographique, crise de l’emploi, urbanisation rapide, conflits chroniques, tensions ethniques, extrémisme violent, changement climatique, dégradation de l’environnement) qui requièrent une approche holistique. Une partie de ces défis à relever est exacerbée par l’absence d’inclusion de tous les segments de la société. En dépit de ces nombreux atouts indéniables, notamment une population jeune, des ressources naturelles très convoitées, l’Afrique ne peut ignorer les femmes, soit 50% de sa population si elle souhaite atteindre ses objectifs de croissance durable et inclusive.

Les Nations Unies s’apprêtent à commémorer le vingtième anniversaire de la Résolution du Conseil de Sécurité 1325 relative à l’Agenda Femmes, Paix et Sécurité adoptée le 31 Octobre 2000. L’Afrique a-t-elle sû mettre en place les mesures qui s’imposent dans le cadre de cet Agenda ? Un tour d’horizon s’impose.

Agenda Femmes, Paix et Sécurité : de quoi s’agit-il au juste ?

Dans sa Résolution 1325 Femmes, Paix et Sécurité (FPS) adoptée le 31 Octobre 2000, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a dressé les constats suivants :

-          L’inégalité entre les sexes contribue à l’instabilité, l’insécurité et à l’extrémisme violent

-          Une paix durable et viable exige la participation de tous les membres de la société, en ce compris les femmes.

Fort de ce constat, le Conseil de Sécurité a défini trois objectifs principaux dans son agenda FPS (parfois labélisé ‘programme’) qui encourage la prise en compte et la mise en oeuvre d’une approche genrée dans l’élaboration de toute politique:

  • la Protection des femmes contre la violence des conflits,
  • promouvoir et assurer la participation des femmes à la prévention et à la résolution des conflits
  • œuvrer pour la Consolidation de la paix et le redressement (de la société).

Dans tous les pays, il importe que les femmes et les filles soient désormais intégrées de manière plus systématique et plus durable dans toute problématique concernant la paix et la sécurité.

Les expériences des hommes et des femmes par temps de guerre/conflits sont en effet différentes. L’approche genrée offre dès lors une perspective essentielle dans l'analyse des conflits : les femmes proposent des stratégies de consolidation de la paix qui visent à créer des liens entre les factions opposées et à accroître l'inclusion, la transparence et la durabilité des processus de paix.

 

  • L’impérieuse nécessité de placer les femmes au coeur des dispositifs en faveur de la paix et de la sécurité pour bâtir un monde meilleur et plus équitable

La participation des femmes ne saurait être interprétée comme une faveur qui leur serait concédée. Cette participation doit s’imposer comme une évidence pour tout un chacun. C’est une condition essentielle pour parachever une paix et une sécurité durables.

Il convient de rappeler que les femmes ne sont pas un groupe homogène : il ne faut pas omettre de prendre en consideration notamment le vécu des femmes et des filles handicapées, des jeunes femmes, des femmes et des filles déplacées.

Bien que vingt années se soient écoulées depuis que le Conseil de Sécurité des Nations Unies a adopté la résolution historique 1325 sur les Femmes, la Paix et la Sécurité, l'analyse de genre est encore souvent absente des réponses apportées aux défis mondiaux en matière de sécurité et d'aide humanitaire.

 

 

  • Le corps des femmes n’est pas un champ de bataille

Depuis 2000, neuf autres résolutions complémentaires ont été adoptées par le Conseil de Sécurité[1].

Cette série de résolutions constitue un socle fondamental pour la prise en compte de la situation des femmes dans les conflits et une base solide pour l’application de l'agenda FPS par les États membres et les institutions internationales. Chacune aborde une thématique unique concernant la protection des femmes et des filles pendant les conflits, et leur participation aux processus de prise de decision.

 

La résolution 1820, adoptée en 2008, a ainsi permis de reconnaître la violence sexuelle comme arme de guerre.

Cela marque, enfin, une véritable prise de conscience de la part de la communauté internationale de la nécessité de renforcer significativement la lutte contre les violences sexuelles dans les conflits armés, de lutter contre l’impunité et de prendre en compte les effets sur le long terme des violences sexuelles sur les communautés. Le droit international et les tribunaux ont adopté de nouvelles normes et créé un précédent clair en qualifiant la violence sexuelle de crime contre l'humanité et de crime de guerre.

 

  • Une priorité réaffirmée

Depuis la résolution 1888 adoptée en 2009, de plus en plus de mandats d’opérations de maintien de la paix (OMP) prennent en compte le rôle des femmes à tous les stades des crises.

 

C’est également en 2009 que fut adoptée la RCS 1889 qui s'attaque aux obstacles à la participation des femmes aux processus de paix. Elle appelle à l'amélioration des réponses internationales et nationales aux besoins des femmes dans les situations de conflit et de post-conflit. Vingt-six indicateurs quantitatifs et qualitatifs (‘global indicators’) ont été définis pour évaluer la mise en œuvre de la résolution 1325, auxquels s’ajoutent le suivi des plans d'action nationaux et le suivi indépendant effectué par la société civile. Ce suivi et ce contrôle demeurent néanmoins difficiles.

 

Quinze ans après l’adoption de la résolution fondatrice 1325, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 2242 (2015) qui réaffirme l’importance de la participation des femmes dans les processus politiques, les négociations de paix, les mécanismes de résolution et de prévention des conflits, et insiste notamment sur le rôle des femmes dans la lutte contre l'extrémisme violent. Elle aborde également l'impact différencié du terrorisme sur les droits fondamentaux des femmes et des filles[2].

 

[1] Le Conseil de sécurité a adopté 10 résolutions sur les femmes, la paix et la sécurité (WPS) : Résolutions du Conseil de sécurité 1325 (2000), 1820 (2008), 1888 (2008), 1889 (2009), 1960 (2010), 2106 (2013), 2122 (2013), 2242 (2015), 2467 (2019) et 2493 (2019). https://undocs.org

[2] https://undocs.org

 

  • Moins de la moitié des États membres des Nations Unies ont mis en œuvre la résolution 1325!

Depuis 2005, les États membres de l'ONU ont mis en œuvre les principes de la résolution 1325 en élaborant des plans d'action nationaux (PAN), d’une durée de trois ou cinq ans. Ils oeuvrent à promouvoir et consolider les efforts réalisés dans la promotion du leadership féminin dans les domaines de la paix et de la sécurité en les mettant en valeur dans les contextes national et international.

Ce processus de PAN aide les pays à identifier leurs priorités en la matière, à définir les plans d’action et les ressources nécessaires.

Ces plans d'action sont un élément important pour la mise en œuvre de la résolution 1325 dans le monde entier. Certains pays sont déjà à leur deuxième ou troisième version de leur PAN. Le chemin à parcourir est encore long.

Au 31 août 2020, seuls 86  États membres des Nations Unies  disposent de plans d'action nationaux 1325 du CSNU[1].La mise en œuvre de l’agenda de la résolution 1325 repose en effet sur le volontariat, ce qui ne peut finalement qu’être déploré.

 

  • Sur le continent africain, un bilan en demi-teinte

Conscient des enjeux, près de 50% des Etats de l’Union Africaine ont adopté des Plans d’Action Nationaux afin, notamment, d’intégrer les femmes dans les processus de paix comme le préconise la résolution 1325.

Des gouvernements et des organisations régionales ont réalisé d’importants progrès dans l'élaboration de mécanismes juridiques, politiques et institutionnels pour la mise en œuvre de l’agenda FPS.

Au sein des régions, l'adoption des PAN varie considérablement :

  • 13 PAN dans la CEDEAO (premier organe à adopter un plan d'action régional en Afrique),
  • 5 dans la Communauté d’Afrique de l’Est,
  • 3 en Afrique centrale et en Afrique australe
  • et 1 en Afrique du Nord.

L'Afrique de l'Ouest est largement en tête, treize de ses quinze Etats membres ayant adopté un PAN. La région figure parmi les premiers partisans de l’agenda FPS puisque six États (sur 15) avaient adopté un PAN dès 2010[2].

En Afrique du Nord, il y a un manque patent de sensibilisation à l’agenda FPS. La Tunisie est ainsi le premier -et seul- pays de la région à avoir adopté, son PAN en 2018.

Le Plan d’Action Régional (PAR) de l’Union africaine permet le retour d’expérience et le partager de meilleures pratiques dans la mise en œuvre de la résolution 1325 du CSNU.

  • L’Afrique de l’Ouest, meilleur élève

Au niveau national, 25 gouvernements africains ont à ce jour adopté un PAN sur la résolution 1325. Il s’agit de : Côte d'Ivoire (2007), Ouganda (2008), Guinée (2009), Libéria (2009), Rwanda (2009), République démocratique du Congo (2010), Sierra Leone (2010), Guinée-Bissau (2010), Sénégal (2011), Burundi (2012, révisé en 2017), Burkina Faso(2012), Gambie (2012), Mali (2012), Togo(2012), Nigeria (2012), République centrafricaine(2014), Kenya (2016), Soudan du Sud (2015), Niger(2017), Angola (2017), Cameroun (2017), Mozambique(2018), Tunisie(2018) et Namibie (2019)[3].

Seule une quinzaine d’Etats ont actualisé leur PAN pour tenir compte des résolutions postérieures à la résolution 1325.

Le PAN de l’Afrique du Sud a été présenté aux parlementaires en Septembre 2020 et devrait être rendu public prochainement. D’autres gouvernements se sont engagés à finaliser l'élaboration de leur premier PAN, notamment le Maroc, l’Egypte, Madagascar et la Zambie.

 

  • “le changement arrive à un rythme trop lent pour les femmes et les filles dont la vie en dépend” - Antonio Guteres, Secrétaire Général des Nations Unies - octobre 2019

Le contexte dans lequel l’agenda FPS est mis en œuvre en Afrique est complexe.

Le terrorisme, les conflits intercommunautaires, la mauvaise gouvernance, les guerres civiles génèrent de la violence sur le continent.

La situation est aggravée par les migrations illégales, les déplacements de populations, la prolifération des armes et les effets du changement climatique.

On déplore également l’absence d’une véritable volonté politique et le manque d’intérêt de certains dirigeants pour les droits des femmes. La mise en œuvre de l’agenda FPS n’est dès lors pas une priorité pour certains gouvernements.

Cela est également dû à un manque de ressources La mise en oeuvre des PAN requiert en effet des budgets conséquents dont ne disposent pas la plupart des Etats ! Sur les 84 PAN enregistrés au 31 décembre 2019, seuls 28 (33%) comportent un budget alloué à la mise en oeuvre[4].

Face à des projets à l’arrêt par manque de ressources et d’intérêt, la société civile devra poursuivre sa mobilisation et ainsi contribuer à améliorer la visibilité de la contribution majeure des femmes africaines à l’agenda FPS. Cette contribution peut ne pas s’inscrire dans le cadre d’un PAN, elle n’en a pas moins le mérite d’exister et il y a lieu de la saluer et de l’encourager.

Outre le bilan des avancées réalisées au cours des vingt dernières années, la commémoration de la RCS 1325 permettra de recenser les obstacles qui persistent en matière d’égalité hommes-femmes (l’un des Objectifs du Développement Durable à atteindre à l’horizon 2030).

Ceci est d’autant plus important que le monde fait face à la pandémie de Covid-19 et à ses répercussions. Une situation qui a démontré, une fois de plus, que les femmes et les filles sont les plus touchées par les conséquences de toute crise, que ce soit à la maison ou sur le lieu de travail, en ville, en milieu rural ou dans les camps de réfugiés.

 

 

[1] https://www.un.org/en/member-states/

[2] Commission de l’Union africaine - Rapport sur la mise en œuvre de l’agenda Femmes, Paix et Sécurité en Afrique - Octobre 2019 - https://archives.au.int/

[3] Ibidem.

[4] https://undocs.org

 

Kédougou a abrité la cérémonie de lancement de l'initiative nationale « résilience aux frontières » de la Fondation Konrad Adenauer. Laquelle a regroupé tous les acteurs qui œuvrent pour la sécurisation des frontières.

La récente crise malienne pose de nouvelles équations à tous les spécialistes de sécurité au Sahel surtout dans les pays qui sont voisins de ce vaste territoire aux frontières poreuses. Dans le cadre du Projet « Habiter, la frontière : défis ou opportunités », en partenariat avec la Fondation Konrad Adenauer, qui a donné lieu à de nombreuses interactions avec des jeunes et des populations locales de la région de Kédougou, Timbuktu Institute avait constaté qu’il y avait, « dans ces zones pourtant bénéficiant très peu des initiatives de développement un énorme potentiel en termes de construction et de renforcement de la résilience aux conflits et à l’extrémisme violent ».

Au cours de cette rencontre d'échanges et de partage sur la résilience aux frontières, des discussions et recommandations formulées par les jeunes de ces régions frontalières, ont mis en exergue un sentiment de préoccupation le long de ces frontières. Et Mbassa Thioune, responsable du Pôle Jeunes et résilience au sein du Timbuktu Institute de constater : « on sentait une certaine préoccupation liée au voisinage immédiat du Mali frappé par une grave crise sécuritaire bien avant le coup d’Etat de mi-août 2020. Il y a, aujourd’hui, une forte crainte que la frontière sénégalo-malienne devienne un espace de débordement de l’insécurité » explique-t-il.

Lors du lancement de l’initiative nationale « Résilience aux frontières », par Timbuktu Institute et la Fondation Konrad Adenauer, les acteurs de la région de Kédougou, surtout les jeunes, ont déploré « l’absence de projets structurants mais aussi d’initiatives socioéconomiques valorisantes alors qu’ils vivent dans une région pleine de richesses dont les populations locales ne profitent pas à part la pratique dangereuse de l’orpaillage et de la contrebande »

Dans ce contexte lourd de risques avec pleines de frustrations exprimées par les participants à la session de renforcement des capacités, Dr. Bakary Sambe a insisté, à l'ouverture de la cérémonie par le Gouverneur de la région Saër Ndao en présence de Mme Ute Bocandé de la Fondation Konrad Adenauer, sur « l’impérieuse nécessité pour les pouvoirs publics d'écouter les jeunes et de réduire par des projets structurants leurs vulnérabilités socioéconomiques notamment face au caractère transnational de la menace terroriste » dans la région.

De ce fait, dès la publication prochaine de l’étude approfondie menée dans cette région ainsi que « l’Appel de Kédougou » invitant à plus de vigilance et d'attention face aux frustrations des populations des zones minières et frontalières, « un Plan d'action sera déroulé de manière préventive pour anticiper sur les nombreux risques dans ces régions périphériques », souligne Yague Samb, du pôle Etat de droit, dialogue politique et résolution des conflits de Timbuktu Institute.

Pour le directeur de Timbuktu Institute, « l'Appel de Kédougou » servira de document de référence et de plaidoyer pour des initiatives concrètes en faveur des populations des régions frontalières et minières qui pourrait même être étendu dans d'autres pays du Sahel et de l'Afrique de l’Ouest.