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Dans la récente étude menée par le Timbuktu Institute sur les perceptions locales des coopérations sécuritaires au Sahel et en Afrique de l’Ouest et qui a couvert la Côte d’Ivoire, le Niger, le Sénégal et le Togo, la critique de la coopération ne démord pas. Cette dernière est mal en point, se retrouvant assez critiquée – en particulier au Niger - comme symbole de la France. Les résultats de l’étude ont montré les contestations contre la présence militaire et l’influence économique françaises, impactent aussi l’image du fer de lance de la coopération hexagonale en Afrique, l’Agence Française de Développement (AFD). Après, l’analyse des perceptions sur l’action de l’USAID, cet article dont les données sont issues de l’étude cité plus haut se penche sur l’instrument de coopération française.
Mise en place en 1941, l’Agence Française de Développement (AFD) accompagne depuis lors les pays africains à travers le financement de leurs projets de développement. Les résultats globaux de l’étude précitée (graphique 56), montrent que l’écrasante majorité (68%) des personnes interrogées ne voient pas d’aspects positifs de cette coopération au développement. Parmi les plus gros bailleurs de fonds, l’AFD (32%) arrive en dernière position après la Banque Mondiale (44%), l’USAID (42%) et le FMI (33%). En outre, Expertise France (plutôt organisme d’exécution) vient en dernière position avec seulement 13% de réponses positives. L’analyse par pays montre que le Niger est plus hostile à ces coopérations, comparé aux autres pays concernés par l’étude. (Graphique 56)
En général, un peu moins du tiers (32%) des personnes interrogées estiment qu’il y a des aspects positifs, dans la coopération avec l’AFD (Graphique 57). Cela dit, si elle reste appréciée au Sénégal et au Togo, l’AFD est tout simplement rejeté au Niger. Le Sénégal apparaît donc comme le pays qui voit plus d’aspects positifs (44%) sur la coopération avec l’AFD. Par contre, les habitants du Niger semblent plus hostiles à cette coopération au développement (Graphique 58). Pourtant, l’AFD est au Niger depuis plus de 65 ans et l’accompagne à travers des secteurs prioritaires tels que la sécurité alimentaire et le développement rural, l’éducation, l’eau et l'énergie46. Est-ce par le simple fait du rejet de la France et de sa politique de manière générale ou une méconnaissance des programmes mis en œuvre ? Dans tous les cas, le Niger sort carrément du lot et se différencie des autres pays à propos des impressions sur l’AFD.
Cet article est une version reprise et adaptée de certaines conclusions du rapport intitulé « Sahel - Afrique de l'Ouest : Les coopérations sécuritaires et de développement à l’épreuve des perceptions locales », publié par le Timbuktu Institute, le 16 janvier 2025.