Banque Mondiale, coopération au développement et perceptions locales Spécial

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Au Sahel et Afrique de l’Ouest, si la coopération américaine est moins critiquée de manière frontale que celle française, elle n’en demeure pas moins questionnée, en l’occurrence au Niger. Telle est entre autres l’une des conclusions de la récente étude menée par le Timbuktu Institute sur les perceptions locales des coopérations sécuritaires et de développement au Sahel et en Afrique de l’Ouest et qui a couvert la Côte d’Ivoire, le Niger, le Sénégal et le Togo. Parmi les grands partenaires de ces pays, la Banque Mondiale apparait comme l’institution la moins indexée. Méconnaissance de l’Institution ou simples perceptions autour de son action qui restent bigarrées ?

 

Particulièrement active en Afrique dès les premières années post-indépendance, puis plus tard dans les années 70-80 – avec son programme d’ajustement structurel (PAS) assez décrié -, la Banque Mondiale (BM) bénéficie, néanmoins, dans les perceptions locales, d’une relative bonne image. Il est vrai que cette institution de Bretton Woods se place comme partenaire de choix des pays africains, à travers des actions concrètes allant dans le sens de réduire la pauvreté. Comme le présentent les résultats globaux du graphique ci-dessous, même si l’écrasante majorité des personnes interrogées ne voient pas d’aspects positifs de cette coopération au développement, la BM caracole en tête avec 44% de réponses positives, suivie de l’USAID (42%), du FMI (33%) et de l’AFD (32%). Expertise France (plutôt organisme d’exécution) vient en dernière position avec seulement 13% de réponses positives. L’analyse par pays montre que le Niger est plus hostile à ces coopérations, comparé aux autres pays concernés par l’étude. (Graphique 56)

La Banque Mondiale reste diversement appréciée au niveau des perceptions locales. Elle enregistre 44% d’opinions positives à cette question sur l’existence d’aspects positifs vis-à-vis de la coopération avec les pays étudiés (Graphique 61). En outre, cette moyenne cache des disparités car en Côte d’Ivoire et au Togo, la majorité des personnes interrogées y voient des aspects positifs (respectivement 55% et 52%) (Graphique 62). Toutefois, cette réputation favorable n’est pas un état de grâce général. En effet, le Niger se distingue encore par sa vision négative sur cette coopération avec la Banque mondiale. Dans ce dernier pays, 72% n’y voient pas d’aspects positifs.

 

Cet article est une version reprise et adaptée de certaines conclusions du rapport intitulé « Sahel - Afrique de l'Ouest : Les coopérations sécuritaires et de développement à l’épreuve des perceptions locales », publié par le Timbuktu Institute, le 16 janvier 2025.