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Source : Météo Sahel Timbuktu Institute
L’accord de paix, qualifié d’historique, signé le 8 août 2022 entre le gouvernement de la transition dirigée par le président Mahamat Idriss Déby et des groupes politico-militaires, à l’issue du dialogue de Doha au Qatar, est une étape très importante pour la réconciliation au Tchad. L’accord prévoit entre autres un cessez-le-feu général, le désarmement, la démobilisation et la réintégration des rebelles, une loi d’amnistie et la libération de prisonniers. Mais ce dialogue qui devrait être inclusif, ne l’est pas réellement, malgré la participation d’une partie de l’opposition, de la société civile, des professionnels, des chefs traditionnels et des religieux. On note l’absence de plusieurs acteurs politiques majeurs et certains groupes rebelles. Parmi une cinquantaine de groupes représentés au Qatar, il y en a qui n’ont pas signé l’accord. Le Conseil de commandement militaire pour le salut de la République (CCMSR) dit ne pas vouloir faire partie d’un dialogue dont il ignore les objectifs. Le FACT (Front pour l’alternance et la concorde Tchad), l’un des plus importants groupes rebelles et qui est à l’origine de l’attaque qui a conduit à la mort du maréchal Idriss Déby Itno, n’est pas associé.
Après son accession au pouvoir, Mahamat Deby Itno avait défini une période de 18 mois pour le retour à un régime civil. Mais ce n’est qu’à deux mois de ce délai que le dialogue national s’est tenu, fin août. C’est au sortir de cette rencontre que la décision d’une prolongation de 24 mois supplémentaire a été prise, créant encore plus d’incertitude sur l’organisation des élections libres et équitables d’un gouvernement civil et la crainte du maintien au pouvoir de Mahamat Deby Itno. Le 20 octobre 2022, la population est descendue dans la rue pour contester la prolongation de deux ans au pouvoir du général Mahamat Deby Itno, mais il s’en est suivi la mort d’une cinquantaine de manifestants tirés à balles réelles par les forces de l’ordre.
L’opposition tchadienne dénonce fermement le silence de la communauté internationale qui s’est gardé de condamner les violences du régime militaire de transition, en raison du fait que cette communauté internationale considère le Tchad comme un partenaire clé dans la lutte anti-terroriste. Les organisations régionales africaines semblent plongées dans une certaine impasse face à ce qui se dessine pour l’avenir du Tchad. La situation de ce pays semble cristalliser beaucoup de critiques vis-à-vis des puissances occidentales, notamment, la France qui n’a pas pu afficher la même sévérité et la même distance que ce fut le cas lors des putschs au Mali, et en Guinée dans une moindre mesure.