Sacré-Coeur 3 – BP 15177 CP 10700 Dakar Fann – SENEGAL.
+221 33 827 34 91 / +221 77 637 73 15
contact@timbuktu-institute.org
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Autorités et monde éducatif : Ensemble pour la culture de la paix au Sénégal - Lycée Cheikh Ahmadou Lamine Dabo de Mbour, le 12 mai 2017
Educating for Peace: La communauté éducative "en marche" pour la Paix, le 25 mars 2017 à Kaolack
Sokhna Maï Mbacké: «l'islam est la première institution de lutte contre l'extêmisme»
Cérémonie de lancement de la première chaîne YouTube sur l'éducation à la paix en Afrique "Timbuktu Institute - Educating for Peace" au WARC (West African Research Center), le 4 Janvier 2017
Tous les mercredis, dans le journal du matin, dans le cadre du partenariat entre Medi1tv et "Timbuktu Institute", des experts africains analyseront diverses problématiques liées aux enjeux vitaux du continent. Ce matin l'invité de L'Hebdo africain est Yague Samb, responsable du pôle "Résolution des conflits" à l'Institut de Tombouctou, elle aborde pour nous la place des femmes dans la résolution des conflits en Afrique.
Le monde actuel est particulièrement marqué par une plus forte expression des forces et mouvements religieux sur la scène politique et internationale. Ce phénomène s’inscrit dans un contexte global et a pu être accentué par les récents bouleversements géopolitiques, tellement la religion demeure un facteur de sens, notamment en Afrique et dans les sociétés du Sud de manière générale.
Dans un monde caractérisé par les crispations identitaires et une certaine fluctuation de l’identité culturelle, les appartenances religieuses sont, non seulement revendiquées, mais instrumentalisées par les acteurs politiques institutionnels comme « ordinaires ».
En même temps, sur le continent africain, on assiste à une profonde mutation du rapport au religieux aussi bien à travers l’émergence de mouvements et d’opinions religieuses diverses que par l’affichage de plus en plus marqué des appartenances. Ainsi les revendications identitaires comme les rivalités politico-ethniques empruntent, très souvent, le biais religieux au regard de l’efficacité des symboles constamment manipulés, réinterprétés et redynamisés.
Ces faits sont combinés aux effets de la transnationalité des acteurs et à la globalisation du croire. Mais, paradoxalement, on assiste aussi à la fragmentation et à l’émiettement à l’extrême des modes de religiosités. En Afrique, la faiblesse des États, la non-viabilité des entités politiques accentuent les risques d’affrontements intercommunautaires surtout avec la « déterritorialisation » des modes d’appartenance et la mondialisation des communautés ainsi que des causes et revendications politico-religieuses.
De plus, le continent n’est pas à l’abri des nouvelles idéologies et doctrines religieuses usant de la violence sur fond d’un radicalisme cachant, dans bien des cas, des frustrations politiques et économiques dues à l’inégale répartition des ressources et des conditions socio-économiques ne favorisant pas un cadre apaisé de gouvernance.
Le Mali en pleine crise institutionnelle doublée d’un irrédentisme ethnico-religieux fait suite à une longue évolution socio-historique ayant favorisé l’ancrage d’idéologies telles que le salafisme le wahhabisme au Nord du Nigeria et dans la corne de l’Afrique et sur la bande du Sahel.
Les derniers développements dans le Sahel, les affrontements intercommunautaires sur fond de différends religieux (Nigeria, Cameroun, Tchad) ainsi que les nombreuses crises qui couvent dans d’autres régions remettent à l’ordre du jour la nécessité d’appréhender le facteur religieux et son impact dans la marche de nos sociétés sous toutes leurs dimensions. Cela s’avère d’autant plus nécessaire surtout que les études sur le fait religieux dans de nombreux pays de la Sous-région n’ont pas connu de renouvellement paradigmatique alors que de profondes mutations traversent les sociétés africaines et affectent la nature du rapport aux religions et de leurs fonctions sociopolitiques.
L’importance et l’enjeu de tels phénomènes appellent nécessairement à une attention particulière de la part des chercheurs et des décideurs. La complexité et la sensibilité de ce sujet au cœur des préoccupations universitaires mais surtout des États et organisations internationales, exigent une meilleure compréhension des enjeux, la mise sur pied d’une méthodologie et d’une approche spécifiques, construites par des chercheurs et experts africains imprégnés des réalités.
Objectifs
Mais l’Observatoire des radicalismes et conflits religieux en Afrique est surtout le lieu de production de connaissances endogènes dans une démarche, à la fois, d’opérationnalisation des savoirs mais aussi de renforcement des capacités des acteurs étatiques comme des organisations internationales.Dans cette perspective, l’Observatoire produit de l’expertise mobilisable dans les actions gouvernementales, régionales et internationales sous forme de consultance.
Répondant, en même temps, à la quête de repères et de ressources pour l’édification d’un nouveau monde basé sur le socle de la tolérance et du respect mutuel de la part des nouvelles générations africaines face à de multiples défis, Timbuktu Institute se veut un cadre de production de connaissances endogènes, d’échanges et de diffusion autour d’une contribution africaine à la promotion et à la consolidation des valeurs universelles de paix. Pour la réalisation d’une telle ambition portée par une nouvelle génération africaine assumant son passé riche de ses métissages et brassages, consciente de son rôle présent en faveur de la paix et de la stabilité ainsi que de sa responsabilité historique pour un meilleur avenir, Timbuktu Institute se veut un cadre ouvert, inclusif et pluridisciplinaire. Pour ce faire, l’Institut est conscient des difficultés liées aux contraintes politiques, socioreligieuses, culturelles, et à un contexte international et régional où foisonnent les zones de tensions et les crises multiformes.
Au regard des enjeux multiformes, dans un contexte international et régional lourd de risques et de défis liés à la sécurité, au développement, à la résorption des inégalités conflictuelles conformément à la philosophie globale de réalisation des objectifs de développement durable, Timbuktu Institute a voulu inscrire sa démarche et son action dans le cadre d’une vision ainsi libellée :
« Un monde de paix et de justice durables où le vivre-ensemble se construit et se consolide par la recherche-action et le dialogue politique et communautaire inclusifs et permanent ».
Dans la conduite de sa politique de recherche-action, Timbuktu Institute noue des collaborations fructueuses pour une bonne communication entre les acteurs variés à l’échelle régionale et internationale. Cette démarche vise l’inclusivité des programmes et actions mises en place par les autorités nationales et régionales, pour plus d’efficacité à partir de la production de connaissances à visée, essentiellement, opérationnelle.
Pour développer ses axes programmatiques, Timbuktu Institute, fort de son expérience, compte mobiliser des compétences dans les différents domaines de son intervention pour constituer une masse critique avec des experts et chercheurs dans plus de 30 pays, spécialisés sur les phénomènes décrits plus haut. La recherche est déployée comme moyen de production de connaissances sur l’ensemble des variables en jeu au travers ces phénomènes
Conscients de la nécessité d’une approche holistique et de réponses multidimensionnelles aux nombreux défis liés au développement, la sécurité, la promotion des Droits humains, de la bonne gouvernance, de la réduction des inégalités conflictuelles, des extrémismes religieux et politiques, des intellectuels, chercheurs, acteurs de la société civile ont mis en place un Think Tank africain dénommé Timbuktu Institute.
Convaincus que la seule approche sécuritaire des conflits n’a jamais suffi à les éradiquer, différents acteurs issus, entre autres, du monde universitaire et de la société civile ont mis en place Timbuktu Institute pour privilégier un traitement pluridisciplinaire, ouvert et valorisant les ressources endogènes pour inspirer des méthodes innovantes de médiation et de résolution de crises en Afrique.
Ainsi, Timbuktu Institute sera créé le 28 avril 2016 et allie recherches, actions, plaidoyer et sensibilisation dans le but de promouvoir la paix, de prévenir et lutter contre toutes formes d’instrumentalisation des idéologies ou religions à des fins de violence et de conflits pouvant déstabiliser ou compromettre la paix et la stabilité des différents pays. De ce point de vue, l’Institut a voulu se distinguer d’autres centres et instituts dont les recherches sont uniquement orientées vers l’académisme classique, ne visant pas forcément à contribuer au changement. Les publications de Timbuktu Institute cherchent à accompagner et éclairer l’élaboration des politiques publiques et proposer des pistes exploitables par les acteurs, décideurs et partenaires internationaux.
La vision de Timbuktu Institute-African Center for Peace Studies, ainsi libellée, s’articule autour de 7 Axes programmatiques :
Axe 1 :
Prévention des conflits et des violences- y compris l’extrémisme violent- par la sensibilisation et le plaidoyer selon une méthodologie s’appuyant sur des résultats de recherche-action et l’ancrage communautaire des stratégies
Axe 2 :
Prévention des extrémismes de toutes natures pouvant conduire à la violence, au terrorisme et aux heurs intercommunautaires par une approche holistique et inclusive basée sur l’implication des populations locales, l’éducation et la sensibilisation à travers des méthodes innovantes incluant des stratégies médiatiques, digitales et culturelles etc.
Axe 3 :
Promotion de la culture de la paix par l’approche éducative et la valorisation des ressources endogènes, du patrimoine culturel et le renforcement de la résilience
Axe 4 :
Médiation et résolution des conflits par le dialogue inclusif favorisant l’implication efficiente et le leadership des femmes et des jeunes
Axe 5 :
Contribution active à la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) par une communication sociale axée sur l’innovation technologique et les stratégies digitales ainsi qu’une meilleure synergie des initiatives et un dialogue Sud-Nord constructif
Axe 6 :
Inclusion sociale des jeunes afin de réduire les vulnérabilités socioéconomiques exposant aux risques liés à la criminalité transfrontalière, la traite des personnes et la migration irrégulière
Axe 7 :
Education aux Droits humains et à la diversité culturelle afin de lutter efficacement contre les inégalités et les discriminations