Sacré-Coeur 3 – BP 15177 CP 10700 Dakar Fann – SENEGAL.
+221 33 827 34 91 / +221 77 637 73 15
contact@timbuktu-institute.org
Source Le Monde
Au premier jour de campagne de l’élection présidentielle au Sénégal, dimanche 3 février, deux des cinq candidats se sont précipités dans les villes saintes des confréries islamiques, toutes-puissantes de ce pays d’Afrique de l’Ouest où 95 % de la population est musulmane. Les trois autres les rejoindront dans les premières semaines d’une campagne où chacun espère obtenir la bénédiction religieuse qui convertira les fidèles en électeurs. Considéré comme un modèle de démocratie et de laïcité républicaine dans la région, le Sénégal semble immobilisé par cette interdépendance des sphères politiques et religieuses.
Pour Bakary Sambe, directeur du groupe de réflexion Timbuktu Institute, enseignant-chercheur au centre d’études des religions de l’Université Gaston-Berger de Saint-Louis et auteur de l’ouvrage Le Sénégal entre diplomatie d’influence et islam politique (éd. Afrikana, octobre 2018), ce risque se conjugue avec une influence grandissante de l’islam politique venu des pays du Golfe.
Bakary Sambe Ce rapport existe depuis l’époque coloniale. Le général de Gaulle, en 1958, s’appuyait déjà sur les deux plus puissantes confréries soufies de l’époque, les tidjanes et les mourides, afin que le « oui » du référendum pour rester dans la communauté franco-africaine l’emporte. Léopold Sédar Senghor, premier président du Sénégal, s’est inscrit dans cette continuité en donnant aux marabouts [chefs religieux] un statut d’intermédiaires entre la société politique et les citoyens. Abdou Diouf, en 1988, fut le premier président à avoir bénéficié d’une consigne de vote religieuse, un « ndigel ». Le khalife général des mourides, la plus haute autorité confrérique, avait dit que quiconque ne voterait pas pour Diouf trahirait l’enseignement de Cheikh Amadou Bamba, le fondateur du mouridisme.
Oui, Abdoulaye Wade a été le président [2000-2012] à l’origine d’une « mouridisation » de la société, voire d’une « République couchée »pour certains. Car, au lendemain de son élection, il s’est prosterné devant son marabout. C’était un choc. Macky Sall, le président actuel, ancien maoïste déclarant que les marabouts seraient désormais des citoyens ordinaires, a intégré dans son budget un programme de modernisation des cités religieuses. En décembre 2018, à l’approche des élections, il a inauguré l’autoroute d’Illa Touba, la deuxième du pays, reliant la capitale à la ville sainte mouride et dont de nombreux économistes doutent de la rentabilité. Aujourd’hui, tous les entrepreneurs politiques s’inscrivent dans cette politique-là, pour chercher des voix, gagner en légitimité ou utiliser les confréries comme un levier d’influence sur le plan politique, économique et social.
Le Sénégal est dans une contradiction entre sa sphère religieuse, qui s’impose comme stabilisatrice, et sa sphère politique qui use du religieux à son bénéfice. Un projet de code de la famille est bloqué depuis 1972 à cause de la résistance des marabouts, car il donnerait plus de droits aux femmes mais est perçu comme étant une influence occidentale dans les mœurs et dans la loi. Aucun pouvoir n’a jamais osé y revenir. Ici, le leadership politique est en perpétuelle quête de légitimité et s’adonne à des formes de compromis voire de compromission avec la sphère religieuse qui, à terme, peut remettre en cause, selon de nombreux analystes, nos fondements républicains.
La classe politique ne mettra jamais en doute la capacité des chefs religieux à leur apporter des voix supplémentaires. Ousmane Sonko, qui est le seul des cinq candidats à n’appartenir à aucune confrérie, a quand même été l’invité d’honneur d’une conférence à Touba, ville sainte des mourides. Le président Macky Sall, comprenant l’influence de la confrérie, s’était aventuré à réciter des vers de Cheikh Amadou Bamba lors du dernier magal, célébration religieuse la plus importante de la communauté mouride. Idrissa Seck, en 2012, disait même fonder les piliers de son programme sur les enseignements de Bamba et vient de présenter sa nouvelle coalition auprès du khalife général afin de bénéficier de son onction religieuse. Madické Niang est aussi un produit de Touba et Issa Sall une émanation directe d’un mouvement de la confrérie des tidjanes. Au Sénégal, l’imaginaire nationaliste se confond à l’imaginaire religieux.
Selon les derniers recensements, les tidjanes étaient majoritaires, mais il est vrai que la confrérie mouride a pris une ampleur et une influence supplémentaire avec l’arrivée de Wade au pouvoir en 2000. C’était même une sorte de revanche pour cette confrérie d’origine rurale. Elle, qui avait rejeté l’école publique, s’est retrouvée marginalisée dans les sphères dirigeantes après l’indépendance parce que, n’ayant pas produit de cadres, voilà qu’elle devient le cœur du pouvoir avec Wade qui instaure la « mouridisation » des institutions et des personnalités politiques dans la distribution des prébendes et des postes gouvernementaux.
Il est clair que la pression religieuse pèse sur la pensée de notre classe politique qui n’aborde pas des questions sociétales. Les questions économiques sont débattues en premier lieu. La question des talibés et de la mendicité infantile est un problème qui traîne depuis l’indépendance. C’est une question sensible dont aucun régime n’a osé s’emparer.
Depuis 1988, il n’y a pas eu de « ndigel » central et explicite d’un khalife. Aujourd’hui, il y a une parcellisation des consignes de vote qui ne sont plus un bloc à ramasser par un candidat, mais plusieurs pôles de légitimité secondaires à conquérir dans les confréries. Chaque candidat va essayer de montrer sa proximité. Dimanche 3 février, Macky Sall et Idrissa Seck ont commencé leur campagne électorale par des visites dans les villes saintes des tidjanes et des mourides. Récemment, l’annonce du porte-parole du khalife des tidjanes, « Je ne donne pas de consigne de vote, mais Macky est mon leader », peut être interprétée comme un « ndigel » implicite.
Le candidat Ousmane Sonko a eu un passé d’engagement dans un mouvement estudiantin proche de milieux salafistes. Il n’est pas le seul. Le président Macky Sall avait obtenu en 2012 le soutien du principal mouvement salafiste du Sénégal. Mais la question fondamentale est celle de l’unification de nos écoles. Le Sénégal est l’un des rares pays au monde à ne pas avoir une totale emprise sur son système éducatif. Les Sénégalais vont soit à l’école française soit à l’école arabe. L’école sénégalaise qui prendrait en compte nos héritages conjugués est encore à inventer. Aucun régime n’a eu le courage de créer cette synthèse, ce qui a permis de laisser notre école ouverte à toutes les influences, notamment saoudiennes, turques et iraniennes.
Dans la ville nouvelle de Diamniadio, vitrine du Plan Sénégal émergent de Macky Sall, il y a un projet d’université salafiste à vocation régionale. A Dakar, on trouve aussi une université chiite. Notre pays arrive à résister à l’islam radical et à la tentation terroriste, à être un îlot de stabilité dans l’océan d’instabilité de l’Afrique de l’Ouest. Mais notre système éducatif est une porte d’entrée aux extrémismes.
Depuis les années 1950, avec la naissance du réformisme et son aile salafiste politisée. Cela a été possible à cette époque où les pays occidentaux ne pouvaient pas aider les pays du Sahel car frappés par la crise financière et pétrolière. Ceux qui avaient de l’argent étaient les pays du Golfe. La communauté internationale n’avait pas compris l’enjeu et a imposé à nos pays les politiques d’ajustements structurels à la fin des années 1980-1990, nous disant de moins investir dans l’éducation et la santé au profit de l’économie.
Ces mouvements salafistes sont venus avec des ONG et une bourgeoisie arabe émergente qui a beaucoup investi dans la construction d’écoles et de centres de santé. Aujourd’hui, ces organisations sont une réalité admise par la population. Il y a une résistance des confréries soufies au salafisme, mais ces mouvements se retrouvent sur des sujets communs comme les dangers de la débauche occidentale. Cette classe moyenne s’est tournée vers la seule offre disponible, un salafisme qui a la capacité d’utiliser la modernité technologique pour mieux combattre la modernité sociale.
La chaîne Iqraa, qui représente l’influence médiatique saoudienne par excellence, est aujourd’hui distribuée par Canal+. Elle a fait une étude de marché montrant une classe moyenne sensible à ce discours porté par l’islam politique, perçu comme une alternative face à l’hégémonie de l’Occident et la mort des partis de gauche. L’islam est devenu le syndicat des nouveaux damnés de la terre, captant le nationalisme pour mieux créer une jonction avec l’islamisme mondial.
Il faut voir l’influence du Qatar en France. Si les pays plus nantis n’arrivent pas à résister à la force de ce capital, comment pourrait-on espérer que des pays moins nantis y arrivent ? Comment voudrait-on, qu’en vendant des armes à ces pays-là, on puisse demander ensuite aux pays africains de ne pas répondre aux sirènes du wahhabisme et des pétrodollars ? C’est la grande contradiction qui nous concerne tous, de l’Afrique à l’Occident.
L’Arabie saoudite est un partenaire très important du Sénégal. Notre président a même voulu envoyer nos soldats au Yémen. Je me rappelle alors de la réaction du ministre des affaires étrangères face au tollé, disant qu’il ne faut pas toucher aux quatre fondamentaux de notre diplomatie : l’Arabie saoudite, la France, les Etats-Unis et le Maroc. La diplomatie du chéquier a donc dû fonctionner aussi bien en Occident que sous nos tropiques.
En se convertissant à la diplomatie religieuse. Le cas de la France est assez vieux. Voilà un pays qui a la laïcité en bandoulière, mais organise des séances de rupture du jeûne dans ses ambassades. L’Allemagne organise depuis des années des visites de chefs confrériques au Bundestag. Il y a aussi les Etats-Unis, dont l’ambassadeur au Sénégal s’affiche avec un mouton de l’Aïd pour souhaiter bonne fête aux musulmans. Même Israël qui, dans sa stratégie de dé-islamisation du conflit israélo-palestinien, distribue des moutons aux associations musulmanes. Pareil pour la Turquie, l’Algérie et le Maroc qui financent des mosquées.
Le Sénégal est devenu le point de convergence de plusieurs influences avec des agendas parfois contradictoires. Ce qui m’étonne, ce n’est pas leur afflux mais l’absence d’agenda prospectif du pouvoir sénégalais. Le prochain président élu sera celui qui va exploiter le pétrole et le gaz récemment découverts dans nos eaux. Ce pays va attirer en plus des convoitises de la Russie et de la Chine. Dans ce climat, ce que je reproche à nos gouvernants, c’est leur manque de courage, leur quête éternelle d’une légitimité qu’ils n’ont pas dans le politique et qu’ils cherchent dans le religieux. Sans changement, nous ne pourrons pas répondre aux véritables défis politiques auxquels le pays fait face.
Le 1er tour de l’élection présidentielle aura lieu le 24 février prochain. Cinq candidatures ont été validées par le Conseil constitutionnel. Et la campagne électorale débute le dimanche 3 février prochain.
Le 1er tour de l’élection présidentielle aura lieu le 24 février prochain. Cinq candidatures ont été validées par le Conseil constitutionnel. Et la campagne électorale débute le dimanche 3 février prochain.
Le 1er tour de l’élection présidentielle aura lieu le 24 février prochain. Cinq candidatures ont été validées par le Conseil constitutionnel. Outre celle du chef de l'Etat sortant Macky Sall, le Conseil a validé, les candidatures du député Ousmane Sonko, ancien haut fonctionnaire et figure montante de l'opposition, de l'ex-Premier ministre Idrissa Seck, d'un proche de l'ancien président Abdoulaye Wade (2000-2012), Madické Niang, et du candidat du Parti de l'Unité et du Rassemblement (PUR), El Hadji Sall.
Ont été définitivement écartés les deux principaux opposants de Macky Sall, l'ex-maire de Dakar Khalifa Sall et l'ancien ministre et d’Abdoulaye Wade Karim Wade.
pour écouter : https://www.dw.com/fr/s%C3%A9n%C3%A9gal-les-enjeux-de-l%C3%A9lection-pr%C3%A9sidentielle-du-24-f%C3%A9vrier/av-47317521
Source : www.dw.com
Ce vendredi 11 janvier 2019 à 9H, à la Maison de la Presse (Dakar), Timbuktu Institute-African Center for Peace Studies organise une cérémonie de lancement de la bande dessinée « Non à la violence dans le sport ». Elle sera suivie d’un Atelier de renforcement de capacités des jeunes des OSC et ASC de Dakar. Cette activité, organisée dans le cadre du projet « Les jeunes des OSC et des associations sportives du Sénégal mobilisent leurs cités pour des valeurs citoyennes et contre la violence » soutenu par l’Ambassade de France à travers son le dispositif PISCCA, s’intéresse au phénomène omniprésent de la violence dans toutes les disciplines sportives afin d’en connaitre davantage les causes et proposer des solutions préventives.
L’objectif de cette initiative portée par Timbuktu Institute en partenariat avec l’ONCAV, est d’outiller les jeunes des associations sportives et ceux des OSC pour l’acquisition d’outils leur permettant de promouvoir la non-violence, l’éducation à la paix, le renforcement de la cohésion sociale et la prévention des extrémismes. Elle vise aussi à former les jeunes à devenir des « ambassadeurs de la paix » pour leurs concitoyens et leurs localités respectives.
Cette cérémonie se déroulera en présence des autorités sénégalaises et des représentants de l’Ambassade de France ainsi que du Directeur de Timbuktu Institute, Dr. Bakary Sambe et du Président de l’ONCAV, Monsieur Amadou Kane.
Fait à Dakar, le 10 janvier 2019
Du 30 novembre au 1er décembre, le prestigieux Centre Arabe des Recherches et de l’Étude des Politiques a organisé un colloque académique international consacré aux thématiques si actuelles, sensibles mais aussi complexes, « de la réforme religieuse, de la démocratie chrétienne et de l’islam politique ».
Réunissant une vingtaine d’universitaires venus du monde entier, le colloque, qui s’est tenu à Hammamet à 60 kilomètres de l’aéroport Tunis Carthage, fut une belle occasion de réfléchir sur les mécanismes faisant que certains pays de tradition chrétienne aient eu à embrasser l’idée démocratique plus que d’autres nations arabo-musulmanes où des lectures littérales et politiques de la religion empêchent toute sécularisation et acceptation de l’idée démocratique dans un moment où l’islam politique résiste encore.
Timbuktu Institute, représenté par Dr Seydi Diamil Niane, a pris part aux travaux. Dans son intervention, intitulée « réformisme islamique, radicalisme religieux et contestations de l’islam confrérique au Sénégal », Dr Niane a pris soin de revenir sur l’utilisation même du terme réformisme, largement analysé par Dr Bakary Sambe dans son dernier livre, qui peut avoir plusieurs manifestations concrètes d’une société religieuse à l’autre.
En revenant sur l’ancrage de l’islam confrérique et en faisant une cartographie des autres mouvements non confrériques que d’aucuns qualifient de réformistes, Seydi Diamil Niane a pu démontrer comment la contestation de l’islam confrérique, notamment par les adeptes du salafisme wahhabite, peut être une source non négligeable de ce qui est désormais connu sous le nom de radicalisme et d’extrémisme religieux.
Le colloque était une belle opportunité, que Dr Niane a bien saisie, pour exposer les travaux de Timbuktu Institute en matière de prévention de l’extrémisme et de promotion de la paix.
Avec son légendaire franc-parlé, le directeur de Timbuktu institute a condamné les investissements massifs dans l’armement au détriment de l’éducation. « Nous savons bien que les kalachnikovs n’ont jamais vaincu les idéologies. Mais on s’obstine encore à n’investir que sur le sécuritaire dans des régions du Sahel où l’achat d’un char de combat de seconde main coûte beaucoup plus cher que la construction d’une école moderne et équipée, flambant neuve », déplore t-il.
Face aux radicalismes et la menace terroriste, il a rappelé que nul n’est à l’abri et qu’il urge d’engager dans un élan de solidarité, un dialogue franc et sincère. « Nous sommes devenus la communauté internationale des vulnérables; vulnérables aussi bien à Gao, Tombouctou au Mali, Gueskérou, Diffa au bord du Lac Tchad qu’à Paris, Berlin ou encore New York. Nous partageons ce nouveau destin qui nous rappelle notre devoir de solidarité, notre vocation à dialoguer et à se parler. Mais franchement et sincèrement », a-t-il martelé.
Parlant de la vision qu’a parfois l’Europe de l’islam, Bakary SAMBE a rappelé une partie des propos qu’il a tenu aux étudiants de sciences politiques de l’Université de Kemnitz, ancienne Karl Marxville, en ex-Allemagne de l’Est et qu’il a redit à la chancelière Angela Merkel lors de sa visite au Sénégal. « L’Allemagne a réussi la prouesse de faire chuter le mur de Berlin, symbole de velléités qui avaient plombé la marche de l’Europe, il reste aujourd’hui à ce continent de faire tomber avec courage et ouverture, ce mur qui reste et perdure : celui de l’incompréhension avec l’Islam. Et les Musulmans, comme leurs sœurs et frères chrétiens, sauront répondre à l’appel au dialogue » fait-il remarqué.
Il faut rappeler que cette année, c’est l’édition jubilaire (10 ans) du colloque plaidoyer pour le dialogue inter-religieux organisé par la fondation Konrad Adenauer. Le thème retenu pour cette 10ème édition est : religion laïcités et contrat social : fondement, bilan et perspectives. Les travaux sont prévu pour durer 2 jours.
Source : www.senenews.com
C’est au siège du programme, au Centre Africain d’Études Supérieures en Gestion (CESAG) à Dakar, juste en face de la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise ( RTS 1) que deux chercheurs de Timbuktu Institute, en l’occurrence Mlle Yague Sambe et Dr Seydi Diamil Niane, ont rencontré, le 12 novembre, ces jeunes venus d’une vingtaine de pays ouest-africains et en présence de quelques prestigieux ambassadeurs de la sous-région.
La Rencontre des Ambassadeurs, qui a duré deux heures, portait sur la responsabilité qui incombe aux jeunes, d’être de vrais ambassadeurs de la paix dans leurs pays respectifs.
Dans un dialogue passionnant, critique et parfois dialectique, avec les jeunes Yalis, les chercheurs de Timbuktu Institute ont eu l’occasion de présenter les études et actions que mène l’institut dans différents pays ouest africains, mais aussi de donner des pistes de réflexion aux jeunes pour qu’ils soient mieux outillés en matière de lutte contre la radicalisation et favoriser leur sens de résilience pour bâtir une Afrique forte, plus pacifique, une Afrique qui se parle, qui parle à ses jeunes et dialogue avec le reste du monde.
La réflexion enclenchée à la Rencontre des Ambassadeurs a été poursuivie le 15 novembre au siège du Centre des Hautes Etudes de Défense et de Sécurité (CHEDS) à Dakar. Autour d’un panel Les jeunes, la Paix et la Sécurité, Mlle Samb a eu l’occasion de faire une communication sur « Les femmes actrices de paix : rôles et initiatives dans le cadre de la prévention et de lutte contre l’extrémisme violent au Sahel » aux cotés des représentantes d’ONU Femmes et du UNOWAS et du Général de Brigade Paul Ndiaye. La rencontre, qui a essentiellement concerné les jeunes femmes du YALI, a été le moment, pour la représentante de l’Institut Timbuktu, de revisiter les paradigmes (à travers les différentes casquettes de victimes, d’actrices à part entière ou de solutions à l’extrémisme violent), de présenter les résultats de divers diagnostics obtenus au cours de recherches de terrain et enfin partager les actions qui ont été exécutées en la matière dans différents pays. C’est parce la jeunesse est incontournable et que la femme représente un pilier dans la résolution des conflits qu’il faut impérativement les impliquer dans les programmes de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent conformément aux résolutions 1325 et 2419 du Conseil de Sécurité des Nations Unies.
La discussion, que même un buffet convivial n’a su interrompe, a été une belle occasion de nouer des liens avec les jeunes bénéficiaires, pour la plupart porteurs de projets, réunis pour une seule cause : faire de l’Afrique, non pas le continent du futur, mais celui du présent.
En tant que Centre de recherches africain, Timbuktu Institute salue ce type d’initiatives et se met à la disponibilité de toute structure d’échanges qui s’intéresse à ses actions et qui aspire à outiller davantage les jeunes du continent pour la promotion de la paix et la prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent.